Stefan Löfven est un homme politique et syndicaliste suédois, qui a été Premier ministre de Suède de 2014 à 2021. Il a dirigé une coalition de centre gauche entre le Parti social-démocrate suédois des travailleurs (SAP) et le Parti de l’environnement Les Verts (MP), qui a dû faire face à plusieurs crises politiques et sociales durant son mandat.
Né à Stockholm en 1957, Stefan Löfven a été adopté par une famille ouvrière du nord de la Suède. Il a commencé sa carrière comme soudeur chez Hagglund & Sons, où il est devenu délégué syndical de l’Union suédoise des travailleurs de la métallurgie (Metall) en 1981. Il a ensuite gravi les échelons du syndicalisme, jusqu’à devenir le président du nouveau syndicat IF Metall en 2006.
En 2012, il a été élu à la tête du Parti social-démocrate, succédant à Håkan Juholt, qui avait démissionné après un scandale financier. Deux ans plus tard, il a remporté les élections législatives de 2014, mettant fin à huit ans de règne du Parti du rassemblement modéré (M) de Fredrik Reinfeldt. Il a formé un gouvernement minoritaire avec les écologistes, soutenu par le Parti du centre ©, le Parti libéral (L) et le Parti de gauche (V).
Son gouvernement a dû affronter plusieurs défis, comme la gestion de l’afflux massif de réfugiés en 2015, la lutte contre le terrorisme, la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 ou encore les tensions avec la Russie. Il a également mis en œuvre des réformes sociales et environnementales, comme l’augmentation du salaire minimum, la réduction des impôts pour les bas revenus, l’instauration d’un congé parental égalitaire ou encore la sortie du charbon d’ici 2022.
En 2018, il a été reconduit au pouvoir après des élections législatives serrées, qui ont vu la montée du parti anti-immigration des Démocrates de Suède (SD). Il a dû négocier un accord avec le C et le L, appelé “Accord de janvier”, qui lui a permis d’obtenir leur abstention lors du vote de confiance au Parlement. En contrepartie, il a dû accepter des concessions sur sa politique économique et migratoire.
En 2021, il a été renversé par un vote de défiance au Parlement, provoqué par le V qui s’opposait à une réforme du marché du logement. Il a choisi de ne pas démissionner ni convoquer de nouvelles élections, mais de se présenter à nouveau devant les députés. Il a réussi à se maintenir au pouvoir grâce au soutien du C et du L, ainsi qu’à l’abstention du SD.
En août 2021, il a annoncé qu’il quitterait son poste en novembre, après avoir passé le flambeau à sa collègue et ministre des Finances Magdalena Andersson à la tête du SAP. Celle-ci devrait lui succéder comme première femme Premier ministre de Suède, si elle obtient la confiance du Parlement.
Les réformes économiques de Stefan Löfven
Les réformes économiques de Stefan Löfven sont principalement liées à l’accord qu’il a conclu en janvier 2019 avec le Parti du centre et les Libéraux, deux formations de centre droit qui lui ont permis de se maintenir au pouvoir après les élections législatives de 2018. Parmi ces réformes, on peut citer123 :
- La suppression de l’impôt sur les hauts revenus, qui concernait les personnes gagnant plus de 703 000 couronnes suédoises (environ 69 000 euros) par an.
- L’assouplissement du droit du travail, avec la révision de la loi sur la sécurité de l’emploi qui régit les licenciements et les embauches, et la limitation du droit de grève.
- La libéralisation des loyers des logements neufs, qui devaient être fixés par le marché et non plus par la négociation entre les propriétaires et les locataires. Cette réforme a été à l’origine de la chute du gouvernement de Stefan Löfven en juin 2021, suite à un vote de défiance du Parlement provoqué par le Parti de gauche qui s’y opposait.
- La réduction des aides sociales, avec la baisse des allocations chômage et maladie, et la mise en place d’un plafond pour les indemnités journalières.
- La simplification de l’action publique, avec la loi ASAP (Accélération et Simplification de l’Action Publique) qui vise à réduire les délais et les formalités administratives pour les entreprises et les citoyens.
Les réformes environnementales de Stefan Löfven
Les réformes environnementales de Stefan Löfven sont principalement liées à son alliance avec le Parti de l’environnement Les Verts, qui a fait partie de sa coalition gouvernementale de 2014 à 2021. Parmi ces réformes, on peut citer :
- La sortie du charbon d’ici 2022, avec la fermeture anticipée de la dernière centrale à charbon du pays en avril 2020.
- La réduction des émissions de gaz à effet de serre de 63 % d’ici 2030 et de 85 % d’ici 2045, par rapport au niveau de 1990, ainsi que la neutralité carbone d’ici 2045.
- L’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, avec un objectif de 100 % d’électricité renouvelable d’ici 2040.
- Le développement des transports publics et des véhicules électriques, avec un bonus-malus écologique pour les voitures neuves et une taxe sur les vols domestiques.
- La protection de la biodiversité et des écosystèmes, avec la création de nouvelles réserves naturelles et la restauration des habitats dégradés.
- La promotion de l’économie circulaire et du recyclage, avec une taxe sur les sacs plastiques et une interdiction des produits jetables en plastique.