Selon plusieurs sources, les six détenus étaient de nationalité colombienne et faisaient partie d’un groupe criminel organisé.
Ils étaient inculpés pour l’assassinat de Fernando Villavicencio, un député et militant anti-corruption de 59 ans, qui était l’un des favoris pour le premier tour de la présidentielle du 20 août 2023.
Villavicencio avait été abattu par un commando de tueurs à l’issue d’un meeting de campagne à Quito le 9 août, onze jours avant le scrutin.
Les six détenus ont été tués vendredi 6 octobre pendant des “troubles” dans une prison de Guayaquil, dans le sud-ouest du pays.
Le président de droite Guillermo Lasso, qui était en déplacement privé à New York, a annoncé sur X (ex-Twitter) qu’il rentrait immédiatement en Equateur, où il a convoqué une réunion des hauts responsables de la sécurité.
Le ministre de la Défense, le général Luis Lara, a déclaré que les militaires équatoriens fourniraient toute la sécurité nécessaire à la bonne réalisation des élections et que le vote des Equatoriens serait la meilleure réponse aux mafias et à leurs alliés.
Fernando Villavicencio était un journaliste et homme politique équatorien, candidat à l’élection présidentielle de 2023. Il a été assassiné le 9 août 2023 à Quito, après avoir quitté un rassemblement de campagne. Voici un résumé de sa biographie :
- Il est né le 11 octobre 1963 à Alausí, dans la province de Chimborazo.
- Il a étudié le journalisme et la communication sociale à l’Université coopérative de Colombie.
- Il a travaillé comme syndicaliste dans l’entreprise publique Petroecuador de 1996 à 1999, année où il a été licencié par le gouvernement de Jamil Mahuad.
- Il a ensuite travaillé comme journaliste d’enquête dans plusieurs médias du pays, notamment El Universo et Vanguardia.
- Il a dénoncé des scandales de corruption sous les présidences de Rafael Correa et Lenín Moreno, notamment l’affaire « Riz Vert », qui a conduit à la condamnation de Correa pour le versement de pots-de-vin en échange du financement du parti Alianza País.
- Il a été élu député équatorien en 2021 sous les couleurs de l’Alliance de l’honnêteté, composée du Mouvement de la concertation et du Parti socialiste équatorien.
- Il a été candidat à la présidence en 2023 sous les couleurs de la coalition centriste Construire, avec pour slogan « La vérité nous rendra libres ».
- Il était l’un des favoris de l’élection, avec 13,2 % des intentions de vote selon un sondage de La República.
- Il a été abattu par un commando de tueurs à l’issue d’un meeting à Quito, onze jours avant le scrutin. Un suspect a été tué et plusieurs autres personnes ont été blessées dans l’attaque.
Fernando Villavicencio était un journaliste d’enquête et un homme politique qui a dénoncé plusieurs scandales de corruption sous les présidences de Rafael Correa et Lenín Moreno. Voici quelques exemples de ses révélations :
- L’affaire « Riz Vert » : il a exposé un réseau de corruption impliquant des hauts responsables du parti Alianza País, qui auraient reçu des pots-de-vin de la part d’entrepreneurs en échange de contrats publics. Cette affaire a conduit à la condamnation de Rafael Correa à huit ans de prison par contumace.
- L’affaire Petrochina : il a dénoncé des irrégularités dans les contrats pétroliers signés entre l’État équatorien et la compagnie chinoise Petrochina, qui auraient causé un préjudice financier de plus de 2 milliards de dollars à l’Équateur. Il a également accusé le gouvernement de Moreno d’avoir tenté d’étouffer l’enquête sur cette affaire.
- L’affaire Singue : il a révélé des actes de corruption dans l’attribution d’un contrat d’exploitation pétrolière dans le champ de Singue, dans la province de Pastaza. Il a affirmé que le vice-président Jorge Glas, le ministre des Hydrocarbures Carlos Pareja et d’autres fonctionnaires avaient favorisé une entreprise privée au détriment des intérêts nationaux.