Ce lundi 4 septembre, 12 millions d’élèves ont fait leur rentrée scolaire en France, dans un contexte marqué par la crise sanitaire du Covid-19, mais aussi par une polémique autour de l’interdiction de l’abaya, cette longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes.
L’abaya est un vêtement qui couvre le corps de la tête aux pieds, souvent accompagné d’un voile ou d’un foulard. Il est porté par des femmes musulmanes dans certains pays, mais aussi par des jeunes filles en France, notamment dans les quartiers populaires.
Le port de l’abaya n’est pas interdit par la loi française, qui n’encadre que le port du voile intégral dans l’espace public. En revanche, il est souvent prohibé à l’école, au nom du principe de laïcité, qui impose la neutralité religieuse dans les établissements scolaires publics.
Le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal a annoncé dimanche 3 septembre que le port de l’abaya serait interdit à l’école dès la rentrée, sur la base d’une circulaire datant de 2004 qui interdit les signes religieux “manifestant ostensiblement une appartenance religieuse”.
Cette décision a suscité des réactions contrastées dans la société française. D’un côté, elle a été saluée par une majorité de Français, qui y voient une mesure nécessaire pour garantir le respect du principe républicain et pour favoriser l’intégration des élèves issus de l’immigration. De l’autre côté, elle a été critiquée par des associations de défense des droits humains et des organisations musulmanes, qui y voient une atteinte à la liberté religieuse et vestimentaire des élèves musulmanes.
Le débat sur l’abaya a également suscité des critiques de la part de certains observateurs, qui estiment qu’il occulte les grands problèmes de l’école française, tels que les inégalités, le décrochage ou la qualité de l’enseignement. Le Conseil d’Etat devrait être prochainement saisi par La France insoumise sur cette interdiction et devrait se prononcer sur sa conformité à la loi.