Rafya Yassine Benchekroun et l’Association Marocaine de l’Orphelin

La réforme en cours du Code de la famille, mieux connu sous le nom de Moudawana, représente un tournant majeur dans le paysage juridique et social du Maroc. Parmi les questions essentielles soulevées dans ce cadre, celle de la reconnaissance de la filiation biologique, en particulier à travers l’usage de l’ADN, se distingue comme un enjeu central pour les droits des enfants, notamment ceux nés hors mariage. Dans ce contexte, l’émission «L’Info en Face» a consacré un débat approfondi pour expliquer les tenants et aboutissants de cette réforme, en invitant des experts, des politiciens et des acteurs de la société civile.

L’un des invités les plus marquants a été Rafya Yassine Benchekroun, président-fondateur de l’Association marocaine de l’orphelin (AMO). Cette association, fondée par et pour les orphelins, œuvre sans relâche pour défendre les droits des enfants laissés à l’abandon et lutter contre leur stigmatisation. Le combat de Rafya Yassine Benchekroun se concentre, entre autres, sur la reconnaissance légale de la filiation biologique par l’ADN, un sujet crucial dans le cadre de la réforme de la Moudawana.

Un Combat pour les Enfants Nés Hors Mariage

L’un des principaux objectifs de l’Association marocaine de l’orphelin est de combattre la stigmatisation des enfants nés hors mariage, un problème encore profondément ancré dans la société marocaine. En effet, les enfants issus de relations hors mariage souffrent d’une absence de reconnaissance légale de leur identité, ce qui les prive de nombreux droits fondamentaux, notamment le droit à une filiation claire, le droit à l’héritage et parfois même le droit à une identité propre. Cette situation les place dans une situation de vulnérabilité et d’injustice sociale.

Rafya Yassine Benchekroun résume cette lutte de manière poignante : « Nous sommes là pour que les générations futures d’orphelins ne souffrent pas comme nous. » Ces mots reflètent la profonde détermination du président de l’AMO à mettre fin à la situation de ces enfants qui, par leur naissance, se retrouvent marginalisés, souvent rejetés par la société et privés de leurs droits les plus élémentaires.

La Reconnaissance de la Filiation Biologique par ADN : Un Enjeu Central de la Réforme de la Moudawana

Au cœur de la réforme de la Moudawana, l’un des points les plus sensibles est la reconnaissance de la filiation biologique, en particulier pour les enfants nés hors mariage. Actuellement, la législation marocaine laisse une grande marge d’incertitude concernant la filiation des enfants nés en dehors du cadre du mariage. La question de la reconnaissance légale de la paternité, notamment via le recours à l’ADN, est donc devenue l’un des enjeux majeurs de la réforme en cours.

Dans ce contexte, Rafya Yassine Benchekroun et l’AMO militent activement pour une reconnaissance universelle et juridique de la filiation biologique par l’ADN. Cela permettrait, selon l’association, de garantir à chaque enfant la reconnaissance de son identité et de mettre fin à la discrimination dont sont victimes les enfants nés hors mariage. La filiation par ADN est perçue par l’AMO comme un moyen de rendre la société plus juste et inclusive, en permettant à ces enfants d’avoir accès à leurs droits légaux, y compris à l’héritage et aux protections sociales.

La Légitimité du Combat des Orphelins

La position de Rafya Yassine Benchekroun, à la tête de l’Association marocaine de l’orphelin, trouve une légitimité profonde dans son expérience personnelle et dans la mission de l’association qu’il dirige. L’AMO est une organisation faite par et pour les orphelins, ce qui renforce son combat pour l’égalité des droits des enfants. L’association milite également pour l’amélioration des conditions de vie des orphelins et leur prise en charge, que ce soit en termes d’éducation, de santé ou de conditions de vie dignes.

Rafya Yassine Benchekroun souligne qu’il est primordial de ne plus accepter l’idée que certains enfants soient rejetés en raison de leur naissance, ou qu’ils soient privés de leurs droits à cause de leur situation familiale. Pour lui, il n’y a pas de différence entre les droits des enfants nés dans le mariage et ceux nés hors mariage. Tous les enfants doivent avoir les mêmes droits légaux et être reconnus dans leur humanité, sans distinction aucune.

La Position de l’Association Marocaine de l’Orphelin dans le Cadre de la Réforme du Code de la Famille

Le débat auquel a participé Rafya Yassine Benchekroun dans l’émission «L’Info en Face» s’inscrit dans une série de discussions plus larges concernant les modifications proposées du Code de la famille. Ce dernier a fait l’objet de nombreux appels à révision afin de mieux refléter les réalités sociales actuelles et de mieux protéger les droits des femmes et des enfants.

L’Association marocaine de l’orphelin plaide pour une réforme en profondeur qui permette aux enfants nés hors mariage de jouir des mêmes droits que leurs pairs. Cela inclut la possibilité de faire reconnaître leur filiation biologique via l’ADN, ce qui offrirait une sécurité juridique et sociale considérable à ces enfants, souvent démunis de toute protection légale.

Dans ce cadre, Rafya Yassine Benchekroun et son association insistent sur le fait que cette réforme ne doit pas être simplement un ajustement législatif, mais un véritable acte de justice sociale pour tous les enfants, quels que soient leurs origines familiales.

Une Lutte pour l’Égalité des Droits

Le combat mené par Rafya Yassine Benchekroun et l’Association marocaine de l’orphelin est une lutte pour l’égalité des droits des enfants, une lutte contre la discrimination et la stigmatisation sociale des enfants nés hors mariage. En se battant pour la reconnaissance légale de la filiation biologique par l’ADN, l’AMO œuvre pour un avenir où chaque enfant, qu’il soit orphelin ou né hors mariage, puisse bénéficier de ses droits fondamentaux, notamment en matière d’identité, de paternité et d’héritage.

Cette réforme du Code de la famille, si elle est mise en œuvre avec succès, pourrait marquer un tournant dans la manière dont le Maroc reconnaît et protège ses enfants, indépendamment de leurs origines familiales.

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