L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) est une organisation politique et paramilitaire qui représente les Palestiniens, un peuple arabe qui a perdu une grande partie de son territoire avec la création de l’État d’Israël en 1948. L’OLP a été fondée en 1964 à l’initiative de la Ligue des États arabes, avec pour objectif de libérer la Palestine par la lutte armée. L’OLP est composée de plusieurs mouvements de résistance palestiniens, dont le plus important est le Fatah, dirigé par Yasser Arafat de 1969 à sa mort en 2004. L’OLP a mené de nombreuses actions militaires et terroristes contre Israël, mais aussi contre des pays arabes comme la Jordanie et le Liban, où elle s’est installée après avoir été chassée de Cisjordanie et de Gaza par Israël en 1967. En 1974, l’OLP a obtenu le statut d’observateur à l’Assemblée générale des Nations unies, et a été reconnue comme le représentant légitime du peuple palestinien. En 1988, l’OLP a reconnu le droit d’Israël à exister et a renoncé au terrorisme, ouvrant la voie aux négociations pour régler le conflit israélo-palestinien. L’OLP est actuellement présidée par Mahmoud Abbas, qui est aussi le président de l’Autorité palestinienne, un organe administratif créé en 1994 suite aux accords d’Oslo entre Israël et l’OLP. L’OLP revendique la création d’un État palestinien indépendant sur les territoires occupés par Israël depuis 1967, c’est-à-dire la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est.
Organisation de l’OLP
L’OLP est organisée selon les principes suivants :
- Le Conseil national palestinien (CNP) est l’organe législatif et représentatif de l’OLP. Il est composé de membres élus ou désignés par les différentes organisations palestiniennes, les communautés de la diaspora, les syndicats, les associations et les personnalités indépendantes. Il se réunit tous les deux ans environ pour définir la politique générale de l’OLP, élire le Comité exécutif et réviser la Charte nationale palestinienne. Le CNP compte actuellement environ 700 membres.
- Le Comité exécutif (CE) est l’organe exécutif et administratif de l’OLP. Il est composé de 18 membres élus par le CNP et dirigés par le président de l’OLP, qui est aussi le président de l’Autorité palestinienne. Le CE est chargé de mettre en œuvre les décisions du CNP, de superviser les départements et les institutions de l’OLP, et de représenter l’OLP au niveau international. Le CE se réunit toutes les deux semaines environ.
- Les départements sont des organes spécialisés qui s’occupent des différents domaines d’activité de l’OLP, tels que la santé, l’éducation, la culture, la sécurité, les affaires étrangères, etc. Ils sont dirigés par des membres du CE ou des personnalités nommées par le CE.
- Les institutions sont des entités autonomes qui relèvent du CE et qui assurent des fonctions spécifiques, telles que la gestion des finances, des médias, des droits de l’homme, de la recherche, etc. Elles comprennent notamment le Fonds national palestinien, la Fondation du patrimoine palestinien, le Centre d’études palestiniennes, etc.
- Les organisations sont les mouvements politiques ou militaires qui adhèrent à l’OLP et qui participent à sa direction. Elles sont actuellement au nombre de dix : le Fatah, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), le Front arabe de libération (FAL), le Mouvement national démocratique (FIDA), le Parti du peuple palestinien (PPP), le Parti démocratique palestinien (Al-Badeel), l’Initiative nationale palestinienne (Moubarak Awad) et As-Saïka.
Financement de l’OLP
Le financement de l’OLP provient principalement de la Ligue arabe, qui lui verse des contributions régulières depuis sa création en 1964. La Ligue arabe a versé à l’OLP environ 55 millions de dollars par an entre 1970 et 1990, puis 25 millions de dollars par an entre 1991 et 2000. En 2002, la Ligue arabe a créé un fonds spécial pour soutenir l’OLP et l’Autorité palestinienne, doté de 660 millions de dollars par an, mais les versements ont été irréguliers et insuffisants. En 2019, la Ligue arabe a promis de verser à l’OLP 100 millions de dollars par mois pour compenser les retenues fiscales imposées par Israël sur les revenus palestiniens.
L’OLP reçoit également des dons de pays ou d’organisations internationales, comme l’Union européenne, les États-Unis, la Chine, la Russie, le Japon ou le Qatar. Ces dons sont souvent destinés à financer des projets spécifiques liés au développement économique, social ou humanitaire des territoires palestiniens. Par exemple, selon le ministère français de l’Économie, la France a versé à l’OLP 16 millions d’euros en 2020 pour soutenir le secteur de la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire.
L’OLP dispose également de ressources propres, issues notamment des activités économiques de ses différentes branches ou de ses investissements dans divers secteurs. Selon le site Les clés du Moyen-Orient, l’OLP possède des participations dans des entreprises de télécommunications, de construction, d’agriculture, de tourisme ou de médias, ainsi que dans des banques ou des fonds d’investissement. L’OLP gère également des biens immobiliers dans plusieurs pays, comme la Tunisie, le Liban, la Jordanie ou Chypre. Toutefois, ces ressources sont difficiles à évaluer et à contrôler, car elles sont souvent gérées de manière opaque et dispersée.
La Charte nationale palestinienne
La Charte nationale palestinienne est un document qui définit les objectifs politiques de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), une organisation qui représente les Palestiniens, un peuple arabe qui revendique le droit à un État indépendant sur la terre de Palestine. La Charte a été adoptée en 1964, puis amendée en 1968 et en 1996 pour tenir compte de l’évolution du contexte historique et des négociations avec Israël. La Charte affirme l’identité palestinienne, le lien avec la nation arabe, le droit à l’autodétermination, le rejet du sionisme et de l’impérialisme, et la nécessité de la lutte armée pour la libération de la Palestine. La Charte a été controversée car elle contenait des articles qui appelaient à la destruction d’Israël ou qui niaient le droit des juifs à vivre en Palestine. Ces articles ont été abrogés ou modifiés suite aux accords de paix signés entre l’OLP et Israël dans les années 1990. La Charte est considérée comme la constitution de l’OLP et comme une référence pour le mouvement national palestinien.