
Le Maroc a enregistré une nouvelle régression dans l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024, publié par Transparency International. Le pays perd deux places par rapport à l’année précédente, se classant désormais à la 99ᵉ position sur 180 pays, avec un score de 37 sur 100. Ce recul intervient dans un contexte où la corruption reste un défi majeur pour plusieurs nations, notamment dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
Une régression continue depuis 2018
Le Maroc, qui occupait la 73ᵉ place en 2018 avec un score de 43, a observé une dégradation continue de sa position dans le classement. En six ans, le pays a ainsi perdu un total de 26 places, ce qui témoigne d’une évolution préoccupante dans la lutte contre la corruption. Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs, notamment la lenteur des réformes et des efforts perçus comme insuffisants dans la mise en œuvre de mesures anticorruption.
Le Maroc dans le contexte régional
Dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), le Maroc se situe au 8ᵉ rang, devant des pays comme l’Algérie (107ᵉ) et l’Égypte (130ᵉ). Toutefois, la position du Maroc reste en dessous de celle des Émirats Arabes Unis, qui occupent la 23ᵉ place avec un score de 68. Cette disparité entre les pays de la région montre la variabilité des efforts pour contrer la corruption, avec des pays comme les Émirats ayant réussi à instaurer une meilleure transparence dans leurs institutions publiques.
Les réactions à la régression de l’IPC
La chute du Maroc dans l’IPC 2024 a suscité des inquiétudes parmi les observateurs et les responsables marocains. Ahmed Bernoussi, secrétaire général par intérim de Transparency Maroc, a exprimé sa préoccupation face à cette régression, estimant que la corruption au Maroc est devenue « endémique ». Il a aussi déploré l’inaction des autorités et le retard pris dans l’adoption de réformes législatives essentielles, telles que celles concernant l’enrichissement illicite et la gestion du domaine public. En outre, l’absence de progrès significatifs dans l’action de la Commission nationale de lutte contre la corruption a été mise en lumière.
Les défis persistants dans la lutte contre la corruption
Malgré les efforts pour améliorer la transparence et instaurer des réformes, la perception de la corruption reste élevée parmi la population et les investisseurs internationaux. Le manque de mécanismes efficaces pour lutter contre la corruption et l’impunité des responsables véreux continuent d’entraver les progrès dans la gouvernance du pays. Pour inverser cette tendance, des actions concrètes sont nécessaires, tant au niveau législatif que dans l’application des lois existantes.
La nécessité d’agir pour restaurer la confiance
La baisse du classement du Maroc dans l’IPC 2024 soulève la question de la capacité du pays à lutter efficacement contre la corruption. Cette situation met en évidence l’urgence de renforcer les efforts institutionnels pour éradiquer ce fléau et restaurer la confiance des citoyens, des entreprises et des partenaires internationaux. Les autorités marocaines devront redoubler d’efforts pour remettre sur la table les réformes nécessaires et garantir une véritable transparence dans la gestion publique.