Hassan II Roi du Maroc

Hassan II

Hassan II, de son nom complet Mohammed ben Hassan el-Alaoui, est né le 9 juillet 1929 à Rabat. Il est le fils aîné du sultan Mohammed V et de sa seconde épouse, Lalla Abla bint Tahar. Il fait ses études au Maroc et en France, où il obtient un doctorat en droit à l’université de Bordeaux en 1952.

Il succède à son père sur le trône du Maroc le 26 février 1961, après l’indépendance du pays obtenue en 1956. Il instaure une monarchie constitutionnelle et parlementaire, mais conserve un pouvoir étendu et autoritaire. Il fait face à plusieurs tentatives de coup d’État, notamment en 1971 et 1972, qu’il attribue à des factions de l’armée.

Il mène une politique étrangère active, notamment en soutenant la cause palestinienne et en revendiquant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Il est également un acteur du dialogue interreligieux, en tant que commandeur des croyants et descendant du prophète Mahomet.

Il se marie en 1961 avec Lalla Latifa Hammou, avec qui il a cinq enfants : les princes Sidi Mohammed (futur Mohammed VI), Moulay Rachid et Moulay Hicham, et les princesses Lalla Meryem et Lalla Asma.

Il meurt le 23 juillet 1999 à Rabat, des suites d’une pneumonie. Il est enterré dans le mausolée Mohammed V, aux côtés de son père et de son grand-père.

Hassan II est considéré comme un roi modernisateur et réformateur, mais aussi comme un souverain autoritaire. Il a laissé une empreinte forte sur l’histoire et la culture du Maroc.

Parmi les accomplissements politiques de Hassan II, on peut citer :

  • Il a participé aux négociations pour l’indépendance du Maroc, aux côtés de son père Mohammed V, et a signé les accords de La Celle-Saint-Cloud en 1955.
  • Il a promulgué la première constitution du Maroc en 1962, instaurant une monarchie constitutionnelle et parlementaire, mais conservant un pouvoir exécutif fort.
  • Il a mené la « marche verte » en 1975, mobilisant plus de 300 000 Marocains pour revendiquer la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, alors sous domination espagnole.
  • Il a initié le processus de réconciliation nationale en 1990, reconnaissant les violations des droits de l’homme commises sous son règne et créant une instance consultative des droits de l’homme.
  • Il a contribué au dialogue interreligieux, notamment en accueillant le pape Jean-Paul II en 1985 et en participant à la conférence de Casablanca sur le dialogue islamochrétien en 1994.

Quelques événements marquants de son règne :

  • En 1963, il fait face à la première guerre du Sahara, opposant le Maroc à l’Algérie pour le contrôle de la région du Tindouf.
  • En 1965, il décrète l’état d’exception, suspendant les libertés publiques et dissolvant le Parlement, après des manifestations étudiantes et ouvrières à Casablanca.
  • En 1971 et 1972, il échappe à deux tentatives de coup d’État menées par des officiers de l’armée, qui visent à le renverser ou à l’assassiner.
  • En 1976, il lance la politique des « trois piliers », visant à associer les partis politiques, les syndicats et les organisations professionnelles au pouvoir.
  • En 1984, il fait face à une grave crise sociale, provoquée par la hausse des prix des produits de première nécessité et la sécheresse. Des émeutes éclatent dans plusieurs villes du pays.
  • En 1991, il accepte le plan de paix des Nations unies pour le Sahara occidental, prévoyant un cessez-le-feu et un référendum d’autodétermination. Le processus est cependant bloqué par des divergences sur la définition du corps électoral.
  • En 1996, il révise la constitution pour créer une seconde chambre du Parlement, élue au suffrage indirect, et renforcer le rôle du Premier ministre.