
Le mois de mars a été marqué par des précipitations significatives qui ont permis d’améliorer la situation hydrique dans le bassin d’Oum Errbia, à El Jadida. Grâce à ces pluies, les niveaux d’eau des principaux barrages de la région ont enregistré une hausse notable, soulignant l’importance de ces événements climatiques pour la gestion des ressources en eau et l’irrigation agricole.
Un apport hydrique total de 84,5 millions de m³
Mounia El Azhari, cheffe du service de suivi, d’évaluation et de planification des ressources en eau à la délégation de l’Agence du Bassin Hydraulique d’Oum Errbia, a annoncé que les précipitations récentes ont contribué à un apport hydrique total de 84,5 millions de mètres cubes (m³) dans les différents barrages du bassin. Cela représente une bouffée d’oxygène pour cette région, particulièrement en période de sécheresse ou de faibles niveaux de précipitations.
Les principaux barrages concernés
Les trois barrages majeurs du bassin hydraulique d’Oum Errbia ont particulièrement bénéficié de ces apports. Le barrage Al Massira, situé dans la région d’El Jadida, a enregistré un apport de 23,6 millions de m³, bien que son taux de remplissage reste relativement faible, à seulement 3,14% de sa capacité totale.
Le barrage Ahmed El Hansali, un autre ouvrage clé, a accueilli 22,4 millions de m³, tandis que le barrage Bin El Ouidane, l’un des plus importants pour l’approvisionnement en eau dans la région, a bénéficié de 17,3 millions de m³ supplémentaires. Ces augmentations, bien qu’encourageantes, soulignent toutefois que le niveau global de remplissage de ces barrages reste faible comparé à leur capacité maximale, signalant ainsi un besoin continu d’investissements dans la gestion des ressources hydriques.
L’impact sur les petits barrages et l’irrigation agricole
Les récentes pluies ont également eu un effet positif sur les petits barrages présents dans la région des Doukkala-Abda. Le barrage Imfout et le barrage Douarat à Ouled Frej, qui ont une capacité combinée de 6,6 millions de m³, ont vu leur niveau augmenter grâce aux apports récents. De plus, le barrage Sidi Said Ben Maachou dans la province de Berrechid, qui a une capacité de 1,5 million de m³, a également enregistré des gains, renforçant ainsi les capacités d’approvisionnement en eau pour l’agriculture locale.
Mounia El Azhari a souligné que ces précipitations sont cruciales pour l’irrigation agricole, particulièrement dans une région où les conditions de sécheresse peuvent affecter gravement la production. L’augmentation des niveaux d’eau dans les barrages et les nappes phréatiques devrait permettre aux agriculteurs des zones concernées de reprendre l’irrigation de leurs terres, et ainsi de préserver les rendements agricoles dans une période stratégique de l’année.
La gestion de l’eau potable : un rôle clé des barrages
En plus de leur rôle dans l’agriculture, les barrages du bassin d’Oum Errbia jouent un rôle essentiel dans l’approvisionnement en eau potable pour plusieurs villes et régions. Abdellah Wahbi, responsable de l’unité de production d’eau potable à la station des Douarat, a précisé que les récentes précipitations avaient facilité le remplissage des barrages et renforcé les bassins hydrauliques sous leur gestion. Cette station, qui alimente des villes comme Casablanca, Settat, Berrechid, et Azemmour, ainsi que des douars et localités avoisinantes, bénéficie directement de l’augmentation des réserves en eau des barrages.
Les stations de traitement d’eau, telles que celle des Douarat, dépendent fortement des apports en eau des barrages pour garantir une alimentation continue en eau potable, particulièrement dans des zones urbaines en croissance comme Casablanca. Les récents apports en eau ont donc permis de sécuriser cette fourniture, un aspect crucial pour la santé publique et la vie quotidienne des populations locales.
Précipitations record : 61 mm de moyenne
Les précipitations enregistrées durant la période du 1er au 10 mars ont totalisé une moyenne de 61 mm sur l’ensemble du bassin hydraulique d’Oum Errbia. Cette quantité d’eau, bien qu’encourageante, reste cependant insuffisante pour résoudre définitivement les défis hydriques que la région peut rencontrer, notamment en période de sécheresse prolongée. Néanmoins, ces pluies offrent une fenêtre d’opportunité pour améliorer les niveaux des barrages et renforcer la résilience des systèmes hydriques face aux défis climatiques futurs.
Des espoirs renforcés mais des défis à venir
Les récentes précipitations apportent un soulagement temporaire au bassin hydraulique d’Oum Errbia, offrant des apports significatifs en eau pour les barrages et les ressources locales en eau potable et en irrigation. Toutefois, les défis restent importants. Le faible taux de remplissage des barrages comme Al Massira met en lumière la nécessité d’une gestion plus dynamique et d’investissements continus pour assurer un approvisionnement en eau fiable, tant pour les besoins agricoles qu’urbains.
Ainsi, ces précipitations ne sont qu’un aspect d’une gestion plus vaste et plus complexe des ressources en eau dans la région, qui doit s’appuyer sur des stratégies de conservation, des technologies de gestion de l’eau et une coopération renforcée entre les autorités locales et les populations.