Les obsèques de Dominique Bernard, le professeur de lettres tué par un ancien élève radicalisé à Arras le 13 octobre 2023, ont eu lieu ce jeudi 19 octobre 2023 à la cathédrale d’Arras. La cérémonie religieuse a été présidée par l’évêque d’Arras Olivier Leborgne et a réuni sa famille, ses proches, ses collègues et des personnalités officielles, dont le président de la République Emmanuel Macron et son épouse Brigitte.
La famille de Dominique Bernard a demandé à ne pas être filmée pendant la cérémonie. Sa sœur Emmanuelle a pris la parole pour rendre hommage à son frère, qu’elle a décrit comme “un homme sensible et discret” qui aimait la littérature, la musique, le cinéma, la peinture et la nature. Elle a également évoqué son amour pour ses trois filles, sa mère et sa sœur.
À l’issue de la cérémonie, le professeur de lettres a été inhumé dans l’intimité dans son village de Berneville. Un écran géant avait été installé sur la place des Héros à Arras pour permettre au public de suivre les obsèques. Des centaines de personnes se sont recueillies devant l’écran en signe de respect et de solidarité.
Dominique Bernard a été nommé chevalier de la Légion d’honneur par le président Emmanuel Macron. Il a été tué le 13 octobre 2023 par Abdoullakh Anzorov, un jeune homme de 18 ans d’origine tchétchène, qui l’a poignardé à mort devant le lycée Gambetta où il enseignait. Le meurtrier a revendiqué son acte sur les réseaux sociaux en affirmant avoir agi au nom de l’islam radical. Il a été abattu par la police peu après son crime.
Les élèves et collègues de Dominique Bernard ont exprimé leur choc, leur tristesse et leur admiration pour le professeur de français tué par un ancien élève radicalisé. Voici quelques exemples de leurs réactions :
- Un voisin et collègue de Dominique Bernard, Xavier Schmidt, a témoigné de son acte de courage et de son intégrité. Il a dit : « C’était un homme fidèle à ses convictions, avec un profond attachement à l’institution scolaire et à ses valeurs. C’est quelqu’un qui pouvait s’indigner facilement, au nom de ses principes. Son acte de courage ne me surprend pas, précisément en raison de cette profonde intégrité. »
- Une enseignante de français, Claire, a partagé son sentiment de désarroi et sa perte de foi face à cette tragédie. Elle a écrit : « Je me sens perdue. Face à mes convictions d’enseignante qui croit à l’importance de l’école pour faire fuir les nuages de l’obscurantisme. (…) Mais je sens que je perds mon courage, ma foi. Je me sens devenir Lorenzaccio, désabusé. »
- Une autre enseignante de français, Christelle, a affirmé son engagement pour son métier et son combat contre la barbarie. Elle a déclaré : « Je sais aujourd’hui plus que jamais pourquoi je fais ce métier. L’éducation c’est le la meilleure arme qu’a une société pour une humanité libre et fraternelle, il faut y travailler ensemble et chaque jour, ne surtout pas baisser les bras. »
- Plusieurs élèves ont rendu hommage à Dominique Bernard sur les réseaux sociaux, en saluant sa passion pour la littérature, sa gentillesse et son écoute. Certains ont partagé des souvenirs de ses cours, d’autres ont écrit des poèmes ou des messages de soutien à sa famille.
Réactions de la France à l’attaque d’Arras
La France a réagi avec émotion et indignation à l’attaque qui a visé le lycée Gambetta d’Arras, dans laquelle un enseignant de français a été tué et deux autres personnes blessées par un ancien élève radicalisé. Voici un résumé des principales réactions :
- Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est rendu sur place avec le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal. Il a exprimé sa solidarité avec la communauté éducative et salué le courage du personnel qui a tenté de s’interposer. Il a également annoncé des mesures pour renforcer la sécurité des établissements scolaires et la lutte contre le terrorisme.
- Les représentants des partis politiques ont tous condamné l’attaque et rendu hommage à la victime, trois ans après l’assassinat de Samuel Paty. La droite et l’extrême droite ont réclamé le rétablissement de l’état d’urgence, le contrôle de l’immigration et la fermeté face à l’islamisme.
- Les syndicats enseignants ont fait part de leur effroi, de leur tristesse et de leur colère face à ce nouveau drame qui touche l’école. Ils ont demandé des moyens pour protéger les personnels et les élèves, ainsi que pour défendre les valeurs de la République.
- Les élèves et les collègues du professeur tué ont témoigné de leur choc, de leur soutien et de leur admiration pour cet homme passionné par la littérature, qui aimait transmettre son savoir et dialoguer avec ses élèves .
Les mesures annoncées par Emmanuel Macron
Les mesures annoncées par Emmanuel Macron après l’attaque d’Arras :
- Le passage au niveau urgence attentat du plan Vigipirate, qui permet de renforcer la sécurité des lieux sensibles et de mobiliser davantage de forces de l’ordre.
- Le déploiement de 7 000 soldats de la force Sentinelle sur le territoire national, dont 3 000 dans les établissements scolaires, pour assurer la protection des élèves et des personnels.
- La demande aux préfets de passer au peigne fin le fichier des personnes radicalisées susceptibles d’être expulsées de France, pour s’assurer qu’il n’y ait pas eu d’oubli dans l’examen des procédures.
- La réaffirmation de la volonté du gouvernement de lutter contre le terrorisme islamiste et de défendre les valeurs de la République, notamment la liberté d’expression et la laïcité.
