
Le mardi 25 février 2025, une importante manifestation a eu lieu devant le siège de la Direction générale des collectivités territoriales à Rabat. Un grand nombre de fonctionnaires et d’agents des collectivités territoriales, principalement issus des administrations locales, ont exprimé leur profond désenchantement et leur frustration face à l’inefficacité persistante du dialogue sectoriel avec le ministère de l’Intérieur. Cette mobilisation a été placée sous le signe de l’insatisfaction croissante face à l’absence de résultats concrets et à la déception accumulée suite aux promesses non tenues par les autorités compétentes.
Le contexte de la mobilisation
Cette manifestation, qui a réuni plusieurs centaines de participants, intervient alors que de nouvelles séances de négociations se tiennent entre les syndicats et le gouvernement, portant cette fois sur le projet de statut de la fonction publique. Les fonctionnaires et agents des collectivités territoriales avaient placé de grands espoirs dans ces négociations, espérant que le dialogue avec le ministère de l’Intérieur déboucherait sur des améliorations significatives de leur condition de travail, des rémunérations et des perspectives de carrière.
Cependant, les déceptions se multiplient face à un dialogue qui, selon les manifestants, s’est révélé inefficace. Le projet de statut de la fonction publique, censé répondre à de nombreuses préoccupations, n’a pas permis d’apporter les réponses attendues à leurs revendications légitimes.
Un désenchantement croissant
Les revendications des fonctionnaires et des agents des collectivités territoriales portent principalement sur plusieurs axes essentiels :
- L’amélioration des conditions de travail dans un secteur souvent perçu comme délaissé, avec des horaires surchargés, une surcharge de travail et un manque de reconnaissance institutionnelle.
- La révision des salaires et des primes, jugées insuffisantes par rapport aux tâches réalisées et au coût de la vie croissant dans le pays.
- Une réforme des carrières qui permette une meilleure progression professionnelle et la prise en compte des années d’expérience accumulées sur le terrain.
- Une meilleure gestion des ressources humaines au sein des collectivités territoriales, qui inclut une meilleure formation et un accompagnement plus adapté pour les fonctionnaires dans leur quotidien professionnel.
Le contexte des négociations sur le statut de la fonction publique
La mobilisation des fonctionnaires des collectivités territoriales intervient en parallèle de l’examen du projet de statut de la fonction publique, un texte qui, selon certains syndicats, ne répond pas aux aspirations de base des travailleurs du secteur public. Bien que le ministère de l’Intérieur ait assuré que ce projet vise à améliorer l’organisation et le fonctionnement de l’administration, les représentants des fonctionnaires jugent qu’il ne va pas assez loin pour résoudre les problématiques structurelles du secteur public, ni pour répondre à leurs attentes en termes de réformes concrètes.
Une frustration largement partagée
Les manifestants ont exprimé une grande frustration vis-à-vis de l’absence de résultats tangibles après des années de négociations et de discussions sur la réforme de la fonction publique. Beaucoup ont souligné que leurs revendications n’ont été que partiellement prises en compte au fil des années, ce qui a accru leur mécontentement. Ils dénoncent un manque de volonté politique pour mettre en place des réformes qui bénéficieraient véritablement aux agents des collectivités territoriales et leur permettraient de travailler dans des conditions dignes et équitables.
Les demandes des manifestants
Les fonctionnaires et agents des collectivités territoriales ont exprimé plusieurs demandes spécifiques lors de cette manifestation :
- L’amélioration de la rémunération, avec une revalorisation des salaires et des primes.
- La mise en place de réformes structurelles pour garantir une meilleure gestion des ressources humaines et une répartition plus équitable des tâches.
- L’adoption d’un statut juridique stable et juste, qui protège les droits des fonctionnaires tout en tenant compte de leurs années d’expérience et des défis de leur secteur.
- Une meilleure reconnaissance du travail des agents des collectivités territoriales, souvent confrontés à des conditions difficiles sans la reconnaissance appropriée.
Le rôle du ministère de l’Intérieur
Le ministère de l’Intérieur, représenté lors des négociations, est sous pression face à ces revendications. Malgré les tentatives de dialogue, de nombreux fonctionnaires estiment que les promesses faites lors des réunions passées n’ont pas été suivies d’effets concrets. Ils exigent que le gouvernement prenne des mesures décisives et immédiates pour répondre aux besoins et aux attentes des travailleurs des collectivités territoriales.
Une situation qui pourrait dégénérer
Si les demandes des fonctionnaires ne sont pas prises en compte de manière adéquate, il est à craindre que le mécontentement croissant ne mène à de nouvelles manifestations plus massives dans les mois à venir. Les syndicats ont déjà annoncé qu’ils maintiendraient la pression sur les autorités et qu’ils examinaient des actions plus radicales si les négociations restent stériles.
En conclusion la manifestation du 25 février 2025 devant la Direction générale des collectivités territoriales est un signe clair du mécontentement grandissant des fonctionnaires et agents des collectivités territoriales face à l’inefficacité du dialogue sectoriel avec le ministère de l’Intérieur. Leurs revendications, qui portent sur des améliorations significatives des conditions de travail, des salaires et des carrières, demeurent largement insatisfaites, ce qui alimente la frustration et le sentiment de ne pas être entendus par les autorités compétentes. Reste à savoir si les négociations en cours sur le projet de statut de la fonction publique permettront de trouver une issue favorable, ou si cette mobilisation ne marquera que le début de nouvelles formes de protestation.