Les élections législatives en Pologne, qui auront lieu le 15 octobre 2023, sont un enjeu majeur pour l’avenir du pays et de l’Europe. Le parti au pouvoir, Droit et justice (PiS), dirigé par Jaroslaw Kaczynski, est accusé de démanteler l’Etat de droit, de saper l’indépendance de la justice, de restreindre les droits des femmes et des minorités, et de s’éloigner des valeurs européennes. Face à lui, une coalition d’opposition, la Coalition civique (KO), menée par Donald Tusk, ancien Premier ministre et ancien président du Conseil européen, qui se présente comme le défenseur de la démocratie, du libéralisme et de l’intégration européenne.
Donald Tusk est un vétéran de la politique polonaise, qui a commencé sa carrière au début des années 1990, après la chute du communisme. Il a cofondé le parti Plateforme civique (PO) en 2001, qui est devenu la principale force libérale du pays. Il a été Premier ministre de 2007 à 2014, période pendant laquelle il a conduit des réformes économiques et sociales, et renforcé le rôle de la Pologne au sein de l’Union européenne. Il a ensuite été nommé président du Conseil européen, poste qu’il a occupé jusqu’en 2019. Il a joué un rôle clé dans la gestion des crises européennes, comme celle de la dette grecque, celle des réfugiés ou celle du Brexit.
En 2021, Donald Tusk a fait son retour sur la scène politique polonaise, en prenant la tête de la Coalition civique, qui regroupe son parti PO et d’autres formations centristes et progressistes. Il a décidé de se lancer dans la bataille électorale contre le PiS, qu’il considère comme une menace pour la démocratie polonaise et pour l’Europe. Il a adopté un ton combatif et provocateur, n’hésitant pas à traiter Jaroslaw Kaczynski de “dictateur” ou à se moquer de ses adversaires sur les réseaux sociaux. Il a également mis en avant son expérience et sa stature internationale, en se présentant comme un leader capable de dialoguer avec les autres dirigeants européens.
Les sondages donnent le PiS légèrement en tête, mais avec une avance réduite par rapport aux précédentes élections. La Coalition civique espère donc créer la surprise et remporter une majorité au Parlement. Si tel était le cas, Donald Tusk deviendrait le nouveau Premier ministre polonais, et aurait pour mission de restaurer l’Etat de droit, de réconcilier le pays avec lui-même et avec l’Europe, et de relancer l’économie après la crise sanitaire. Ce serait un nouveau défi pour ce phénix de la politique polonaise, qui veut renaître de ses cendres.
