
L’économie marocaine continue d’afficher une croissance modérée en 2024, avec un taux d’expansion du produit intérieur brut (PIB) estimé à 2,8 %, selon les dernières données publiées par le Parlement européen et consultées par Barlamane.com. Bien que cette performance reste inférieure à la moyenne européenne de 1,1 %, elle témoigne de la résilience de l’économie marocaine face aux défis mondiaux et aux conditions économiques incertaines.
Un PIB par Habitant de 9 300 Dollars et un Taux de Chômage Persistant
Le Maroc maintient un PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat (PPA) de 9 300 dollars, consolidant ainsi sa position parmi les principales économies de la région Maghreb. Cependant, malgré cette performance, le pays reste confronté à des difficultés sur le marché du travail, notamment pour les jeunes et les femmes. Le taux de chômage demeure élevé, atteignant 9,0 %, tandis que le taux de participation des femmes à la population active reste faible, se chiffrant à 19,7 % en 2023, bien en deçà de la moyenne européenne de 51,9 %, selon les chiffres de Bruxelles.
Une Dette Maîtrisée et une Inflation Modérée
Sur le plan des finances publiques, le Maroc affiche un endettement maîtrisé, avec une dette publique qui représente 68,7 % du PIB, ce qui reste relativement acceptable par rapport à d’autres économies de la région. Cependant, le déficit budgétaire s’élève à -5,9 %, un chiffre à surveiller pour la stabilité financière du pays à long terme.
L’inflation en 2024 reste relativement faible à 1,7 %, un chiffre qui offre une certaine stabilité des prix pour les ménages et les entreprises marocaines. Le dirham s’échange en moyenne à 11,0 unités pour un euro, ce qui témoigne de la stabilité monétaire du pays malgré les fluctuations mondiales des marchés.
L’Union Européenne : Un Partenaire Commercial Clé
L’Union européenne (UE) demeure le premier partenaire commercial du Maroc, avec un volume total d’échanges qui a atteint 51 milliards d’euros en 2024. Sur ce total, l’UE exporte vers le Maroc pour 26 milliards d’euros, principalement sous forme d’appareils mécaniques et électriques (24,6 %), de véhicules et pièces détachées (12,0 %) ainsi que de produits pharmaceutiques (3,3 %).
En contrepartie, le Maroc exporte pour 25 milliards d’euros vers l’Europe. Les secteurs clés des exportations marocaines comprennent les équipements mécaniques et électriques (23,2 %), le textile et l’habillement (15,0 %) ainsi que les produits agroalimentaires (15,5 %). Ces échanges témoignent d’une économie diversifiée où les secteurs manufacturiers et agricoles jouent un rôle prépondérant dans le développement économique du pays.
Une Balance des Services Excellente
Le secteur des services représente un levier majeur des échanges entre le Maroc et l’Union européenne. Le pays génère des revenus conséquents grâce à l’industrie du tourisme, qui rapporte 8,1 milliards d’euros, au secteur du transport avec 4,6 milliards d’euros, ainsi qu’aux services aux entreprises qui contribuent à hauteur de 2,2 milliards d’euros.
D’un autre côté, les importations de services en provenance de l’UE se concentrent principalement sur le transport (3,5 milliards d’euros), les services professionnels (3,0 milliards d’euros) et les nouvelles technologies (2,1 milliards d’euros), renforçant ainsi les synergies entre les deux blocs économiques.
Les Investissements Étrangers Restent Modestes
Malgré des échanges soutenus, les investissements directs étrangers (IDE) restent relativement modestes au Maroc, représentant seulement 0,8 % du PIB, ce qui limite les opportunités de développement de certaines industries à forte valeur ajoutée. En revanche, les transferts financiers des Marocains résidant à l’étranger (diaspora) constituent un pilier économique majeur. En 2024, ces transferts représentent 8,1 % du PIB, l’un des taux les plus élevés de la région. Ces fonds jouent un rôle essentiel dans la stabilisation économique et la consommation intérieure.
Des Défis Structurels et une Gouvernance à Renforcer
Le Maroc continue de progresser en matière de développement humain, avec un indice de développement humain (IDH) de 0,69, mais des inégalités économiques persistent. Le pays affiche un indice de Gini de 39, ce qui traduit une répartition inégale des richesses. Les inégalités sociales et économiques restent un défi majeur pour l’État marocain, en particulier dans les régions rurales.
En matière de gouvernance, bien que des efforts aient été faits pour améliorer la transparence, le score de 37/100 de l’indice de perception de la corruption reflète encore des lacunes dans la gouvernance publique, rendant nécessaire la mise en place de réformes pour renforcer la transparence et la responsabilité des institutions.
Une Économie Résiliente Malgré les Défis
L’économie marocaine en 2024 poursuit son chemin avec une croissance modérée de 2,8 %, tout en faisant face à des défis internes, tels que le chômage élevé et les inégalités sociales. Néanmoins, elle continue de se maintenir parmi les économies les plus performantes du Maghreb, grâce à une relation commerciale robuste avec l’Union européenne et une résilience macroéconomique qui lui permet de naviguer avec prudence à travers un environnement économique mondial incertain.