RTE, le Réseau de Transport d’Électricité français, et son homologue espagnol REE, ont lancé en 2017 un projet d’interconnexion électrique entre la France et l’Espagne, à travers le golfe de Gascogne. Ce projet, nommé INELFE, vise à créer une nouvelle liaison électrique souterraine et sous-marine, longue de 400 km, qui reliera le poste de Cubnezais (près de Bordeaux) et le poste de Gatika (près de Bilbao). Cette ligne doublera les capacités d’échanges d’électricité entre les deux pays pour les porter à 5 000 MW, ce qui permettra d’alimenter environ 5 millions de foyers. Elle sera la première interconnexion en partie sous-marine entre la France et l’Espagne.
Le projet INELFE a été retenu comme Projet d’Intérêt Commun par l’Union Européenne, car il présente des bénéfices pour la transition énergétique. En effet, il permettra de profiter de la complémentarité des réseaux électriques français et espagnols, de renforcer la sécurité d’approvisionnement en électricité en cas d’imprévus (intempéries, incidents techniques), de mutualiser une partie de la production pour offrir une électricité au meilleur prix, et de mieux transporter l’électricité produite à partir des énergies renouvelables vers l’ensemble de l’Europe.
Le projet INELFE doit notamment franchir l’obstacle naturel du Gouf de Capbreton, un canyon sous-marin situé au large des Landes. Pour éviter cette zone sensible, le tracé du câble électrique fait un crochet dans les Landes, sur les terres de Seignosse et de Capbreton. Cette partie du projet suscite des oppositions locales, notamment de la part des communes concernées, qui craignent des impacts négatifs sur l’environnement, le paysage et la santé des habitants. Les deux communes ont annoncé qu’elles allaient déposer un recours devant la justice contre le projet de RTE, en demandant qu’une alternative soit étudiée pour faire passer le tracé par l’autoroute depuis la région bordelaise. RTE affirme avoir mené une concertation avec les acteurs locaux et avoir pris en compte leurs préoccupations dans la conception du projet. Le projet INELFE est actuellement en cours de réalisation et devrait être mis en service en 2025.
La ligne doit passer par Seignosse car c’est le tracé le plus court et le plus économique pour éviter le Gouf de Capbreton, un canyon sous-marin qui présente des difficultés techniques et environnementales pour le passage du câble électrique. RTE a choisi ce tracé après avoir étudié plusieurs alternatives, en tenant compte des contraintes techniques, économiques, environnementales et sociales. RTE affirme que la ligne ne présentera pas de risques pour la santé des habitants, car elle sera enterrée à une profondeur de 1,5 mètre et qu’elle respectera les normes internationales en matière de champs électromagnétiques. Cependant, les communes de Seignosse et de Capbreton contestent ce choix et demandent que la ligne passe par l’autoroute depuis la région bordelaise, ce qui éviterait de traverser leurs territoires .
