
La dernière édition de l’indice scientifique « AD » de 2025 a mis en lumière les progrès notables du Maroc dans le domaine académique et scientifique. Avec 54 universités et institutions de recherche marocaines reconnues à l’échelle mondiale et plus de 6 288 chercheurs marocains classés selon des critères rigoureux, incluant les indices de citation et de publication académique, le pays s’affiche en bonne position sur la scène mondiale. En effet, le Maroc se classe désormais 6e en Afrique et 75e au niveau mondial dans le secteur scientifique.
Une performance notable, mais un défi à relever
Bien que le Maroc se distingue par ses avancées, les résultats du rapport révèlent également des défis persistants qui nécessitent une attention accrue. Le pays bénéficie d’une reconnaissance internationale croissante, mais l’indice AD souligne la nécessité d’intensifier les efforts pour améliorer l’excellence académique et renforcer la recherche scientifique. Ces défis sont d’autant plus pertinents que le Maroc aspire à améliorer son classement dans un paysage scientifique mondial de plus en plus compétitif.
Les leaders marocains sur la scène académique
L’Université Mohammed V de Rabat est l’institution académique phare du pays. Elle occupe la première place nationale, se classe 26e à l’échelle régionale et 1 454e mondialement. Cette position témoigne de sa forte présence sur la scène internationale de la recherche. À ses côtés, l’Université Mohammed VI Polytechnique, classée deuxième au niveau national, occupe la 36e place en Afrique et la 1 912e place mondiale. Ce classement reflète les investissements croissants de cette institution en matière de recherche et de développement.
L’Université Cadi Ayyad de Marrakech, quant à elle, occupe la troisième place nationale, la 39e au niveau régional et la 1 974e place mondiale. Elle se distingue par son dynamisme et sa contribution croissante à la production scientifique, consolidant ainsi son rôle important dans la recherche académique marocaine.
Les institutions de recherche : Un secteur en pleine croissance
Les réussites du Maroc ne se limitent pas aux universités, elles s’étendent également aux institutions de recherche de premier plan. L’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) se positionne en tête des institutions marocaines, classé 1 619e au niveau mondial. Cela témoigne de son leadership dans la recherche agricole, un secteur stratégique pour le développement technologique et économique du pays.
L’Institut Pasteur du Maroc se classe deuxième, à la 1 753e place mondiale, confirmant ainsi son rôle crucial dans la recherche médicale et sanitaire. De son côté, le Centre National de l’Énergie, des Sciences et Techniques Nucléaires (CNESTEN) arrive en troisième position parmi les institutions marocaines, occupant la 1 912e place au niveau mondial. Sa position témoigne de son importance en tant que centre de recherche en énergie et en technologies nucléaires.
La performance des chercheurs marocains
Le rapport montre également la répartition des chercheurs marocains selon leurs classements mondiaux. L’Université Mohammed V de Rabat se distingue particulièrement, avec six chercheurs parmi les 3 % meilleurs au monde, 25 chercheurs parmi les 10 % meilleurs, 76 chercheurs parmi les 20 % meilleurs, et 118 chercheurs parmi les 30 % meilleurs. L’Université Mohammed VI Polytechnique suit de près, avec deux chercheurs parmi les 3 % meilleurs mondialement, 17 parmi les 10 % meilleurs, 33 parmi les 20 % meilleurs, et 48 parmi les 30 % meilleurs.
L’Université Cadi Ayyad, pour sa part, brille grâce à la performance de ses chercheurs, avec un chercheur parmi les 3 % meilleurs, 16 parmi les 10 % meilleurs, 36 parmi les 20 % meilleurs et 62 parmi les 30 % meilleurs. Ces chiffres témoignent de la présence marquée de la recherche dans les universités marocaines, tout en soulignant le besoin urgent de renforcer le nombre de chercheurs marocains capables d’influencer véritablement la recherche mondiale.
Une comparaison avec d’autres nations africaines
En comparaison avec d’autres pays africains, le Maroc occupe la sixième place en termes de performance académique et de recherche, se plaçant derrière l’Égypte et l’Afrique du Sud, qui comptent un plus grand nombre de chercheurs classés à l’échelle mondiale. Ces pays affichent également un niveau de publication scientifique et de citations de recherche plus élevé. Cette disparité met en lumière les domaines dans lesquels le Maroc doit encore intensifier ses efforts pour augmenter sa production scientifique et améliorer la qualité de ses recherches.
Les défis à relever pour améliorer la position du Maroc
Malgré les progrès réalisés, plusieurs défis demeurent. L’une des principales difficultés réside dans le besoin d’un environnement de recherche plus avancé, ainsi que dans la nécessité d’augmenter les investissements en matière d’innovation et de technologies. Il devient crucial pour les institutions marocaines de développer davantage de partenariats internationaux afin d’améliorer leur impact dans la recherche scientifique. De plus, le pays doit renforcer ses infrastructures de recherche et encourager la création d’écosystèmes d’innovation favorables à la recherche et à la collaboration scientifique.
Un chemin semé d’obstacles mais plein de promesses
Le Maroc a fait d’énormes progrès dans le domaine scientifique, comme en témoignent ses classements de plus en plus élevés dans les indices mondiaux. Les efforts des universités et institutions marocaines sont remarquables et ont porté leurs fruits, mais le pays doit encore surmonter plusieurs obstacles pour se positionner parmi les leaders mondiaux dans le domaine académique et scientifique.
Pour que ces progrès se poursuivent, il est essentiel d’investir de manière durable dans la recherche scientifique, de renforcer les infrastructures et d’encourager une culture d’innovation. Si ces défis sont relevés avec succès, le Maroc pourrait bien améliorer sa position dans le paysage académique mondial et devenir un acteur clé de la recherche scientifique sur la scène internationale.