La Promotion des Droits Environnementaux

Du 22 au 28 fĂ©vrier 2025, le MĂ©diateur du Royaume, Mohamed Benalilou, a pris part Ă  un colloque international Ă  Tachkent, en OuzbĂ©kistan, oĂč il a Ă©voquĂ© l’importance de l’ombudsman dans la promotion de la participation citoyenne Ă  la protection des droits environnementaux. Dans son allocution, M. Benalilou a soulignĂ© que cette institution doit jouer un rĂŽle crucial dans le respect des grands principes environnementaux au sein des services publics et dans la garantie des droits environnementaux des citoyens.

Le rîle essentiel de l’Ombudsman dans la protection des droits environnementaux

Le MĂ©diateur a insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de rendre les pratiques des services publics relatives Ă  la protection de l’environnement plus transparentes et efficaces. Selon lui, les mĂ©canismes de contrĂŽle actuels, ainsi que l’action des diffĂ©rents intervenants dans le domaine de l’environnement, sont encore insuffisants pour garantir une protection effective des droits environnementaux. La multiplicitĂ© des acteurs et la complexitĂ© des systĂšmes de contrĂŽle environnementaux, qui sont souvent instables, risquent d’aggraver la situation plutĂŽt que de l’amĂ©liorer.

Il a Ă©galement soulignĂ© que bien que la Charte de l’environnement fasse partie de l’arsenal constitutionnel et lĂ©gislatif des États, elle ne suffit pas Ă  garantir une protection adĂ©quate de l’environnement. Cela dĂ©montre la nĂ©cessitĂ© d’un changement profond dans la maniĂšre dont les droits environnementaux sont traitĂ©s, et l’ombudsman pourrait jouer un rĂŽle central dans cette transformation.

L’indĂ©pendance de l’Ombudsman pour une action plus efficace

L’un des points majeurs abordĂ©s par le MĂ©diateur du Royaume est l’indĂ©pendance de l’institution de l’ombudsman. Cette indĂ©pendance permettrait Ă  l’ombudsman de devenir une « autoritĂ© environnementale indĂ©pendante », capable de dĂ©fendre les droits environnementaux sans ĂȘtre soumis aux contraintes administratives ou aux fluctuations politiques. Cette neutralitĂ© est un atout essentiel pour veiller Ă  l’application stricte des lois environnementales et Ă  l’Ă©valuation de la gouvernance publique dans ce domaine.

Selon M. Benalilou, cette indĂ©pendance serait Ă©galement un rempart contre les conflits d’intĂ©rĂȘts, particuliĂšrement lorsque les intĂ©rĂȘts environnementaux sont en concurrence avec d’autres enjeux publics. Il a insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© d’Ă©viter de telles situations, car elles nuisent Ă  la protection des conditions environnementales fondamentales pour les gĂ©nĂ©rations futures.

L’élargissement des missions de l’Ombudsman : un « Ombudsman des nouvelles gĂ©nĂ©rations »

Pour que l’Ombudsman puisse vĂ©ritablement devenir un acteur clĂ© de la protection des droits environnementaux, M. Benalilou a appelĂ© Ă  un Ă©largissement innovant de son champ d’action. Selon lui, il est crucial de redĂ©finir les grandes lignes de la mission de l’ombudsman en matiĂšre de droits environnementaux, et de donner Ă  cette institution la capacitĂ© de dĂ©fendre ces droits de maniĂšre proactive et efficace.

Il a Ă©galement Ă©voquĂ© la nĂ©cessitĂ© d’adopter les principes internationaux de l’ombudsman, en intĂ©grant la dimension environnementale dans l’interprĂ©tation et l’application de ses compĂ©tences. Ce « nouveau modĂšle » d’ombudsman devrait ĂȘtre conçu pour rĂ©pondre aux dĂ©fis contemporains posĂ©s par l’évolution des droits de l’Homme, en particulier dans le contexte des changements climatiques et de la crise environnementale mondiale.

Vers un futur audacieux pour les droits environnementaux

M. Benalilou a conclu en soulignant que l’avenir des droits environnementaux dĂ©pendra de la capacitĂ© des institutions d’ombudsman Ă  s’adapter rapidement aux nouvelles rĂ©alitĂ©s des politiques publiques fluctuantes et aux exigences d’une gouvernance environnementale renforcĂ©e. Il a plaidĂ© pour des dĂ©cisions audacieuses, innovantes et dĂ©cisives en matiĂšre de protection de l’environnement, et a appelĂ© Ă  une rĂ©flexion collective sur la maniĂšre de crĂ©er un « ombudsman des nouvelles gĂ©nĂ©rations », capable de rĂ©pondre aux dĂ©fis environnementaux actuels et futurs.

Le MĂ©diateur a Ă©galement rappelĂ© que la protection des droits environnementaux ne doit pas ĂȘtre une tĂąche isolĂ©e, mais un effort collectif entre les institutions publiques, la sociĂ©tĂ© civile, et les citoyens. Dans ce cadre, l’ombudsman pourrait jouer un rĂŽle central dans la promotion de la participation citoyenne et dans la dĂ©fense des droits environnementaux de maniĂšre plus efficace, en faisant en sorte que les actions des services publics soient en phase avec les principes de durabilitĂ© et de respect des ressources naturelles.

Un avenir plus vert grñce à l’Ombudsman

L’allocution du MĂ©diateur du Royaume met en lumiĂšre un enjeu majeur pour l’avenir du Maroc et pour la protection des droits environnementaux Ă  l’échelle mondiale. En inscrivant l’ombudsman dans une dĂ©marche innovante et en accord avec les principes environnementaux, le Maroc pourrait ainsi jouer un rĂŽle clĂ© dans la promotion des droits environnementaux, tout en assurant une gouvernance responsable et durable pour les gĂ©nĂ©rations futures.

L’appel Ă  une rĂ©forme institutionnelle de l’ombudsman, intĂ©grant les enjeux environnementaux actuels, est une invitation Ă  repenser la maniĂšre dont les droits de l’Homme et l’environnement doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©s Ă  l’ùre des dĂ©fis climatiques mondiaux.

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