La grève du 13 octobre 2023 a été une journée de mobilisation nationale à l’appel de l’intersyndicale, pour protester contre l’austérité, pour l’augmentation des salaires et pour l’égalité femmes-hommes. Cette grève a touché plusieurs secteurs d’activité, comme les transports, la santé, l’éducation et l’énergie. Elle a eu lieu trois jours avant la conférence sociale sur les bas salaires, présidée par la ministre du Travail Élisabeth Borne.
Dans les transports, la grève a entraîné des perturbations dans le trafic aérien, ferroviaire et routier. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de réduire de 40 % leur programme de vols à Paris-Orly, de 20 % à Marseille-Provence et de 15 % à Beauvais. La SNCF a annoncé une circulation quasi normale sur les trains à grande vitesse, mais légèrement perturbée sur certaines lignes régionales, notamment le Transilien, le TER et les Intercités. La RATP n’a pas été affectée par la grève et a assuré un trafic normal sur le métro parisien.
Dans la santé, les médecins libéraux ont été appelés à la grève reconductible par tous leurs syndicats représentatifs. Ils ont dénoncé la baisse des tarifs des actes médicaux, la pénurie de personnels soignants et la dégradation des conditions de travail. Ils ont également réclamé une revalorisation de leurs honoraires et une meilleure prise en charge des patients.
Dans l’éducation nationale, le FSU-SNUipp, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires, et le Snes-FSU, syndicat le plus représentatif dans les collèges et lycées, ont également relayé l’appel à la mobilisation. Ils ont exprimé leur mécontentement face au gel du point d’indice des fonctionnaires, au manque de moyens et de postes, à la réforme du bac et du lycée, et à la suppression des contrats aidés.
Dans l’énergie, la CGT-Mines-Énergie a appelé à une grève massive pour défendre le service public de l’électricité et du gaz. Le syndicat a revendiqué une hausse des salaires, une amélioration des conditions de travail et une transition énergétique solidaire. Il a également dénoncé la privatisation partielle d’EDF et la fermeture programmée de plusieurs centrales nucléaires.
La grève du 13 octobre 2023 a été suivie par plusieurs milliers de manifestants dans toute la France. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, ils étaient 80 000 à défiler dans les rues, dont 10 000 à Paris. Selon les chiffres de la CGT, ils étaient 300 000, dont 50 000 dans la capitale7. Les cortèges ont été globalement pacifiques, malgré quelques incidents isolés. La grève a été considérée comme un succès par les syndicats, qui ont annoncé leur intention de poursuivre le mouvement social.
Les revendications des syndicats
Les revendications des syndicats sont variées selon les secteurs d’activité, mais elles se rejoignent sur certains points communs. Voici un résumé des principales revendications :
- Contre l’austérité : les syndicats demandent la fin du gel du point d’indice des fonctionnaires, qui bloque l’évolution de leur pouvoir d’achat depuis 2010. Ils réclament également une augmentation générale des salaires, tant dans le public que dans le privé, pour faire face à la hausse du coût de la vie.
- Pour l’égalité femmes-hommes : les syndicats dénoncent les inégalités salariales et professionnelles entre les femmes et les hommes, qui se sont accentuées avec la crise sanitaire. Ils exigent des mesures concrètes pour réduire les écarts de rémunération, favoriser l’accès à l’emploi et à la formation, et lutter contre les violences sexistes et sexuelles.
- Pour la défense des services publics : les syndicats s’opposent aux réformes qui visent à privatiser ou à fermer des services publics essentiels, comme l’électricité, le gaz, la santé ou l’éducation. Ils revendiquent des moyens humains et financiers suffisants pour garantir la qualité et l’accessibilité de ces services à tous les citoyens.
- Pour la transition énergétique : les syndicats soutiennent la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de développer les énergies renouvelables. Ils demandent une transition énergétique solidaire, qui respecte les droits des travailleurs et qui ne se fasse pas au détriment des usagers.
Il y aura d’autres mouvements sociaux dans les prochains jours en France :
- Grève des médecins libéraux dès le 13 octobre 2023 : les cabinets des médecins grévistes pourraient être fermés pour les patients. Ils dénoncent la baisse des tarifs des actes médicaux, la pénurie de personnels soignants et la dégradation des conditions de travail.
- Grève des facteurs du Mans le 16 octobre 2023 : la distribution du courrier et des colis pourra être impactée. Les facteurs réclament une revalorisation salariale et une amélioration de leurs conditions de travail.
- Grève des AESH (écoles) le 18 octobre 2023 : ce mouvement pourrait avoir des répercussions sur la prise en charge des élèves en situation de handicap. Les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) demandent une revalorisation de leur statut, de leur rémunération et de leur formation.