
Au Maroc, comme ailleurs dans le monde, la génération Z est un sujet de discussion omniprésent dans les médias, sur les réseaux sociaux et dans les conversations quotidiennes. On parle d’elle tout le temps, mais savons-nous vraiment qui elle est et ce qu’elle veut ? La génération Z est celle qui est née dans un monde saturé d’écrans, d’alertes incessantes et d’une connectivité constante. Et pourtant, elle est souvent mal comprise. Ces derniers jours, elle occupe une place centrale dans le débat public, revendiquant ses priorités : santé, éducation, emploi, mais aussi une recherche de sens et une remise en question des modèles traditionnels.
🧑💻 La génération Z : Une jeunesse numérique, mais pas seulement
Les jeunes de la génération Z au Maroc, ceux nés entre 1997 et 2012, sont souvent définis par leur relation fusionnelle avec la technologie. Smartphones, réseaux sociaux, vidéos en ligne et médias instantanés : leur quotidien est en grande partie façonné par la connectivité et l’immédiateté. Ces jeunes ont grandi dans un monde numérique où l’information est à portée de main, mais aussi où les opinions se forment et se propagent instantanément.
Pourtant, réduire la génération Z au seul statut de “génération d’écran” serait une erreur. Au-delà de la technologie, c’est une génération profondément marquée par des préoccupations sociales et existentielles. Elle est en quête de sens, de transparence et de responsabilité. Contrairement aux générations précédentes, cette jeunesse n’hésite pas à questionner les systèmes en place — qu’ils soient politiques, sociaux ou économiques.
🎯 Des priorités claires : Santé, éducation et emploi
Les jeunes de la génération Z au Maroc ont des revendications précises. Si l’on devait les résumer en quelques mots, ce serait probablement : réformes sociales et justice sociale.
- Santé : Le secteur de la santé est un domaine où la frustration est palpable. Dans un pays où l’accès aux soins est inégal et souvent dépendant du lieu de résidence, la génération Z réclame un système de santé équitable, efficace et accessible à tous. Les jeunes expriment souvent leur mécontentement face à l’état des hôpitaux publics et des services de santé, jugés insuffisants pour répondre aux besoins croissants de la population.
- Éducation : La question de l’éducation est également au cœur des préoccupations. Nombreux sont ceux qui considèrent que le système éducatif marocain est dépassé et ne prépare pas suffisamment les jeunes aux réalités du marché du travail. La génération Z appelle à une réforme radicale du système éducatif, à la fois pour mieux s’adapter aux nouvelles compétences exigées par un monde de plus en plus globalisé et pour combler les inégalités sociales.
- Emploi : Le chômage reste un fléau majeur. Les jeunes diplômés peinent souvent à trouver un emploi stable, et ceux issus des milieux défavorisés sont encore plus exposés à des inégalités d’accès au marché du travail. La génération Z revendique ainsi davantage d’opportunités, mais aussi une meilleure reconnaissance des compétences réelles et de l’engagement, en dehors des parcours académiques traditionnels.
🌐 Une génération de l’immédiateté et de l’horizontalité
Ce qui distingue avant tout la génération Z au Maroc, c’est sa relation avec le temps et l’espace. L’immédiateté est le mot qui pourrait résumer la manière dont elle appréhende le monde. L’information, les réponses, les solutions doivent être instantanées. C’est une génération habituée à recevoir et consommer de l’information en temps réel, et cela façonne ses attentes vis-à-vis des institutions et des politiques publiques.
En parallèle, l’horizontalité caractérise également cette génération. Là où les générations précédentes se sont souvent inscrites dans des modèles hiérarchiques et autoritaires, la génération Z préfère l’égalité et la collaboration. Elle valorise les échanges directs, souvent via les réseaux sociaux, et rejette les formes de pouvoir centralisées. L’idéalisme d’une gestion plus transparente et plus inclusive se reflète dans son approche des questions sociales et politiques.
🔍 Que veut-elle vraiment ?
Au-delà des revendications classiques, il y a un autre aspect essentiel de la génération Z : la quête de sens. Beaucoup de jeunes cherchent à donner du sens à leur existence en se retrouvant dans des projets collectifs ou en s’engageant dans des causes sociales. L’individualisme et la recherche de la réussite personnelle, caractéristiques des générations précédentes, sont ici remplacés par une volonté de construire ensemble un monde plus juste.
Dans ce cadre, l’activisme prend une place importante. Que ce soit sur des sujets environnementaux, politiques ou sociaux, les jeunes marocains de cette génération n’hésitent pas à se faire entendre. De l’initiative Gen Z 212 qui revendique des réformes dans l’éducation et la santé, à des campagnes pour une meilleure gestion des ressources naturelles, cette génération ne se contente pas de critiquer : elle s’engage.
👥 Le regard des sociologues : Une génération en pleine évolution
Dr. Hassan El Azzouzi, sociologue et chercheur à l’Université Hassan II de Casablanca, souligne que la génération Z au Maroc est en train de redéfinir les valeurs sociétales du pays. Selon lui, « cette génération est un miroir de la société marocaine contemporaine : elle est connectée mais cherche encore son chemin dans un monde en pleine mutation. Elle est plus ouverte aux influences étrangères, mais veut rester fidèle à ses racines culturelles. Elle est en quête de réformes profondes et veut jouer un rôle actif dans la construction de son avenir ».
💡 Conclusion : Une génération à comprendre et à accompagner
Au final, la génération Z au Maroc est bien plus qu’une simple génération de jeunes « accros aux écrans ». C’est une génération qui remet en question les modèles établis, qui revendique des réformes concrètes, mais qui est aussi créative, engagée et ouverte. Elle incarne une nouvelle manière de penser le futur, où l’immédiateté, la transparence, et la quête de sens seront les clés d’un avenir commun.
Pour les autorités marocaines et les acteurs du changement social, comprendre cette génération et lui offrir des opportunités réelles est plus qu’une nécessité : c’est une urgence.