Jacques Chirac Président de la rubrique

Jacques Chirac

Jacques Chirac est un ancien président de la République française, qui a exercé le pouvoir de 1995 à 2007. Il a également été Premier ministre à deux reprises, de 1974 à 1976 sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, et de 1986 à 1988 sous celle de François Mitterrand.

Jacques Chirac est né le 29 novembre 1932 à Paris. Il fait ses études au lycée Carnot et Louis-le-Grand, puis à l’Institut d’Études Politiques de Paris. Il épouse Bernadette Chodron de Courcel en 1956, avec qui il aura deux filles, Laurence et Claude. Il entre à l’École Nationale d’Administration en 1957, et en sort en 1959 comme inspecteur des finances.

Jacques Chirac commence sa carrière politique en 1962, comme conseiller du Premier ministre Georges Pompidou. Il devient ensuite secrétaire d’État aux Affaires sociales en 1967, ministre délégué à l’Économie et aux Finances en 1968, ministre de l’Agriculture en 1972, et ministre de l’Intérieur en 1974. Il est nommé Premier ministre par Valéry Giscard d’Estaing après son élection à la présidence de la République en 1974, mais il démissionne en 1976 après des divergences avec le chef de l’État.

Jacques Chirac fonde alors le Rassemblement pour la République (RPR), un parti gaulliste qui s’oppose à la majorité présidentielle. Il est élu maire de Paris en 1977, un poste qu’il occupera jusqu’en 1995. Il se présente à l’élection présidentielle de 1981, mais il est battu au premier tour par Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand. Il devient le chef de l’opposition face au président socialiste, et retrouve le poste de Premier ministre après la victoire de la droite aux élections législatives de 1986. Il doit alors cohabiter avec François Mitterrand pendant deux ans, jusqu’à ce qu’il démissionne après l’échec de son projet de référendum sur le statut de la Nouvelle-Calédonie en 1988.

Jacques Chirac se présente à nouveau à l’élection présidentielle de 1995, et il est élu au second tour face au socialiste Lionel Jospin. Il nomme Alain Juppé comme Premier ministre, et lance une série de réformes économiques et sociales qui provoquent un mouvement social d’une ampleur inédite en décembre 1995. Il dissout l’Assemblée nationale en 1997, mais la gauche remporte les élections législatives qui suivent, et il doit cohabiter avec Lionel Jospin comme Premier ministre jusqu’en 2002.

Jacques Chirac se représente à l’élection présidentielle de 2002, et il est réélu au second tour avec un score historique de 82 % des voix face au leader d’extrême droite Jean-Marie Le Pen. Il nomme Jean-Pierre Raffarin comme Premier ministre, puis Dominique de Villepin en 2005. Il affronte plusieurs crises durant son second mandat, comme la canicule de 2003, les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, la guerre en Irak qu’il refuse d’approuver, les émeutes dans les banlieues françaises en 2005, ou le rejet du traité constitutionnel européen par référendum en 2005.

Jacques Chirac ne se représente pas à l’élection présidentielle de 2007, et il quitte le pouvoir après avoir soutenu la candidature de Nicolas Sarkozy. Il se retire progressivement de la vie politique, et se consacre à sa fondation pour le développement durable et le dialogue des cultures.

Jacques Chirac a mis en place plusieurs réformes économiques durant ses deux mandats présidentiels, mais leur bilan est mitigé. Parmi les principales réformes, on peut citer :

  • La réforme des retraites de 1995, qui a allongé la durée de cotisation de 37,5 à 40 ans pour les fonctionnaires et les régimes spéciaux, et qui a créé le Fonds de réserve pour les retraites.
  • La réforme de la Sécurité sociale de 1996, qui a instauré la Contribution sociale généralisée (CSG) et la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS), et qui a créé les lois de financement de la Sécurité sociale.
  • La réforme fiscale de 1997, qui a baissé l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés, et qui a créé le Pacte civil de solidarité (PACS) et le quotient familial pour les couples non mariés.
  • La réforme du temps de travail de 2000, qui a instauré la semaine de 35 heures pour les entreprises de plus de 20 salariés, et qui a créé les RTT et les emplois-jeunes.
  • La réforme des retraites de 2003, qui a allongé la durée de cotisation de 40 à 41 ans pour tous les régimes, et qui a créé le droit à l’information sur les retraites et le compte épargne-temps.
  • La réforme du contrat de travail de 2005, qui a créé le contrat nouvelle embauche (CNE) pour les entreprises de moins de 20 salariés, et qui a assoupli les conditions de licenciement.

Ces réformes ont eu des effets contrastés sur l’économie française. Certaines ont permis de réduire le déficit public, d’augmenter le pouvoir d’achat, ou de favoriser l’emploi. D’autres ont provoqué des mouvements sociaux, des inégalités, ou des rigidités. Jacques Chirac n’a pas réussi à moderniser le modèle social français, ni à relancer la croissance économique. Il a également échoué à faire adopter le traité constitutionnel européen en 2005, ce qui a affaibli la position de la France en Europe.

L’opinion publique française a évolué au fil du temps sur Jacques Chirac. Il a connu des périodes de forte popularité, comme après son élection en 1995, après son refus de la guerre en Irak en 2003, ou après son départ du pouvoir en 2007. Il a également connu des périodes de forte impopularité, comme après les grèves de 1995, après le passage au second tour le front national en 2002, ou après les affaires judiciaires qui l’ont visé.

Jacques Chirac a su séduire les Français par son charisme, son sens du contact, sa culture, son humour, ou sa défense de la diversité et du dialogue des cultures. Il a également suscité des critiques sur son manque de vision, son opportunisme, son immobilisme, ou sa gestion des finances publiques.

Selon un sondage réalisé en 2019, Jacques Chirac était considéré comme le meilleur président de la Ve République par 30 % des Français, devant Charles de Gaulle (29 %) et François Mitterrand (17 %). Il était également perçu comme le plus sympathique (46 %), le plus proche des gens (45 %), et le plus courageux (24 %). En revanche, il était jugé comme le moins compétent (9 %), le moins honnête (8 %), et le moins réformateur (7 %).