Reconquête est le parti politique fondé par Éric Zemmour, un polémiste et écrivain français, en vue de l’élection présidentielle de 2022. Le parti se revendique comme étant le seul à défendre l’identité, la souveraineté et la grandeur de la France face aux menaces de l’immigration, de l’islam, de l’insécurité et de la mondialisation. Reconquête rassemble autour de Zemmour des personnalités issues de divers horizons politiques, comme Nicolas Bay ou Guillaume Peltier. Le parti se situe à l’extrême droite de l’échiquier politique et se veut le porte-voix d’une union des droites.
Reconquête a connu une ascension rapide dans les sondages au cours de l’année 2021, atteignant jusqu’à 10 % des intentions de vote. Cependant, le parti a subi une défaite cinglante au premier tour de la présidentielle, ne recueillant que 7 % des voix et arrivant en quatrième position derrière Emmanuel Macron, et Jean-Luc Mélenchon. Reconquête a alors accusé les médias, les sondages et le système électoral d’avoir faussé le jeu démocratique et d’avoir empêché la voix du peuple français de s’exprimer.
Reconquête n’a pas renoncé à son projet politique et a décidé de se préparer aux élections européennes de 2024. Le parti a organisé ses universités d’été en septembre 2023 dans les Alpes-de-Haute-Provence, où Éric Zemmour a fait sa rentrée politique. Il a appelé ses militants à se mobiliser pour faire entendre la voix de la France au sein de l’Union européenne et à s’opposer à la construction d’une Europe fédérale. Reconquête espère ainsi rebondir sur la scène politique nationale et européenne et incarner une alternative crédible au pouvoir en place.
Éric Zemmour est un personnage controversé en France et ailleurs pour plusieurs raisons. Voici quelques-unes de ses prises de position qui ont suscité des réactions négatives ou des condamnations judiciaires :
- Il est favorable à la peine de mort et dit s’inspirer de Napoléon Bonaparte pour sa vision politique.
- Il veut interdire aux Français de donner le prénom Mohamed à leurs enfants et demande aux musulmans de renoncer à leur religion pour s’intégrer à la République française.
- Il soutient la théorie du “grand remplacement”, qui affirme que la population française d’origine européenne est remplacée par des immigrés non européens, notamment musulmans.
- Il a été condamné à plusieurs reprises pour provocation à la discrimination raciale, à la haine ou à la violence, pour avoir tenu des propos racistes ou discriminatoires à l’égard des Arabes, des Noirs, des musulmans, des femmes ou des homosexuels.
Ces propos sont considérés par ses détracteurs comme contraires aux valeurs républicaines, aux droits de l’homme et au vivre-ensemble. Ils sont aussi jugés dangereux pour la cohésion sociale et la paix civile. Éric Zemmour se défend en invoquant la liberté d’expression et en se présentant comme un défenseur de l’identité, de la souveraineté et de la grandeur de la France.
La théorie du grand remplacement est controversée pour plusieurs raisons :
- Elle repose sur des impressions et non sur des données démographiques réelles. Elle ne tient pas compte de la diversité des origines, des cultures, des religions et des modes de vie des personnes qui vivent en France et en Europe. Elle ignore aussi les phénomènes de métissage, d’intégration et d’assimilation qui ont toujours existé dans l’histoire des sociétés humaines.
- Elle véhicule une vision raciste et xénophobe de la société, qui oppose les Français et les Européens « de souche » aux immigrés et aux musulmans, considérés comme des « envahisseurs » et des « colonisateurs ». Elle alimente la peur, la haine et le rejet de l’autre, et peut inciter à la violence ou au terrorisme. Elle a inspiré le terroriste responsable de l’attentat de Christchurch qui a fait 51 morts, en mars 2019, en Nouvelle-Zélande.
- Elle relève d’une théorie du complot, qui accuse les élites politiques, médiatiques, culturelles ou économiques de favoriser sciemment le remplacement de la population française et européenne par une population immigrée et musulmane. Elle dénonce un prétendu « génocide blanc » orchestré par des forces obscures, comme les juifs, les francs-maçons ou les mondialistes. Elle nie la réalité des problèmes sociaux, économiques ou écologiques qui affectent la société française et européenne.
- Elle s’oppose aux valeurs républicaines, aux droits de l’homme et au vivre-ensemble, qui sont fondés sur le respect de la dignité humaine, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Elle remet en cause le principe de laïcité, qui garantit la liberté de conscience et le pluralisme religieux. Elle conteste le modèle démocratique, qui repose sur le dialogue, le débat et le compromis.