
À l’approche du mois sacré du Ramadan, la filière laitière marocaine se trouve dans une position de préparation optimale pour répondre à la demande en lait frais pasteurisé, un produit essentiel dans les habitudes alimentaires durant cette période. Selon les propos de Rachid Khattate, président de la Fédération Maroc Lait, l’offre en lait frais pasteurisé, surnommé l’or blanc, devrait dépasser la demande pour ce mois spécial. Une situation favorable qui résulte d’une gestion rigoureuse des productions et d’une anticipation calculée des besoins du marché.
Prévisions de Demande pour le Lait Frais Pasteurisé : Une Stagnation Attendue
Dans une déclaration accordée au journal «Le Matin», Rachid Khattate a souligné que les prévisions pour cette année indiquent une stagnation de la demande par rapport au mois sacré de 2024. En effet, il estime que la demande pourrait augmenter de 3% au maximum, une hausse modérée comparée aux attentes que l’on pourrait envisager durant cette période où la consommation de lait, ainsi que de ses dérivés, atteint son pic.
« Au mieux, la demande pourrait grimper de 3%. Sinon, il est fort probable qu’il n’y ait pas d’explosion des besoins pour le lait frais pendant ce mois sacré », a-t-il précisé. Cette prévision semble fondée sur l’observation des tendances de consommation au Maroc, qui ne connaissent pas de variations extrêmes d’une année à l’autre. Il est donc fort possible que la consommation de lait pendant le Ramadan reste relativement stable, avec quelques ajustements marginaux liés à la période spécifique du jeûne.
Côté Offre : Une Production Laitière en Hausse
Du côté de l’offre, la profession du secteur laitier est confiante, prévoyant une augmentation de la production de lait frais pasteurisé pour faire face à la demande, même si cette dernière reste relativement stable. Les experts tablent sur une hausse de 5 à 8% des volumes produits cette année. Cela permettra de garantir la disponibilité suffisante du produit tout en anticipant toute fluctuation dans les besoins des consommateurs, notamment en période de forte consommation, comme le Ramadan.
Cette stratégie de production en hausse vise à assurer une stabilité de l’approvisionnement et à éviter toute rupture de stock qui pourrait compromettre l’accès au lait frais pendant le mois sacré. Le secteur laitier marocain, en particulier la filière du lait pasteurisé, semble avoir développé une grande réactivité dans l’ajustement de ses volumes de production en fonction des attentes du marché.
Surproduction et Gestion de l’Excédent Laitier
En cas de surproduction laitière durant le mois sacré, une situation qui semble plausible étant donné les prévisions de hausse de la production, l’aval industriel de la filière a déjà prévu des mesures pour gérer l’excédent laitier. L’une des stratégies retenues est le séchage de l’excédent laitier pour conserver ce surplus sous forme de poudre de lait, qui pourra être utilisé ultérieurement pour la fabrication de produits dérivés tels que le yaourt, les fromages, et d’autres produits laitiers transformés.
Ce procédé de séchage du lait permet de maximiser l’utilisation de la production excédentaire tout en conservant la possibilité de valoriser cette matière première sur le long terme. Ce mécanisme de régulation permet également de stabiliser le marché et de garantir que les producteurs, les industriels et les consommateurs ne subiront pas les conséquences d’une éventuelle volatilité des prix ou d’un déséquilibre entre l’offre et la demande.
Les Défis et Opportunités pour la Filière Laitière
Alors que la filière semble bien préparée face à la demande stable de lait frais pasteurisé, le secteur laitier continue de faire face à certains défis structurels. Parmi ceux-ci figurent la gestion des coûts de production, l’approvisionnement en matières premières (notamment l’alimentation des animaux laitiers) et les fluctuations climatiques pouvant affecter la qualité et la quantité de la production laitière.
Cependant, la filière marocaine dispose de plusieurs atouts pour relever ces défis, notamment la proximité avec les consommateurs, l’efficacité de la distribution et un système de production de plus en plus adapté aux standards internationaux. De plus, le développement des produits laitiers dérivés continue d’offrir de nouvelles perspectives de croissance pour la filière, en diversifiant l’offre au-delà du lait frais pasteurisé.
Une Filière Laitière Robuste et Prête pour le Ramadan
À l’approche du Ramadan, la filière laitière marocaine semble donc bien préparée à répondre aux besoins de la population en matière de lait frais pasteurisé. Avec une prévision de stabilité de la demande et une augmentation de la production de 5 à 8%, les acteurs du secteur, sous la houlette de la Fédération Maroc Lait, ont su anticiper les besoins de consommation tout en garantissant une gestion rationnelle de l’excédent laitier. Cette capacité d’adaptation témoigne de la résilience et de la performance du secteur laitier marocain, qui continue de se positionner comme un acteur clé dans la sécurisation de l’approvisionnement alimentaire du pays, et ce, même en période de forte demande comme celle du Ramadan.