La Baisse du Cheptel National et la Gestion du Plan Maroc Vert : Le Point de Vue du Gouvernement

La baisse du cheptel national au Maroc, observée ces dernières années, a soulevé de nombreuses critiques et spéculations, notamment sur la mise en œuvre du Plan Maroc Vert (PMV). Cependant, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a fermement réfuté toute responsabilité du Plan Maroc Vert dans cette situation, la qualifiant de raccourci abusif et soulignant l’importance de replacer ce problème dans son contexte climatique, où une sécheresse sévère sévit depuis maintenant sept ans consécutifs.

La Réponse du Gouvernement : La Sécheresse Avant Tout

Lors d’un point de presse hebdomadaire à l’issue du Conseil de gouvernement, Mustapha Baitas a répondu aux critiques qui lui étaient adressées concernant la gestion du PMV, accusé d’avoir contribué à la réduction du cheptel national de plus de 38% par rapport à 2016, selon les chiffres du ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari. Pour Baitas, ces critiques sont exagérées et ne tiennent pas compte de la situation climatique extrême à laquelle le Maroc fait face.

Il a affirmé que l’implication de la sécheresse dans la diminution du cheptel était une évidence et que de telles critiques ne sont rien d’autre qu’un moyen de manipulation politique. En réponse à la question de savoir si une agriculture peut exister sans eau, Baitas a insisté : « Il faut reconnaître que cela est dû à la sécheresse ». Il a également rappelé que le gouvernement n’était pas resté passif face à cette crise et avait pris des mesures pour soutenir l’alimentation du cheptel, notamment par des subventions pour l’affouragement.

Le Plan Maroc Vert : Des Résultats Positifs Selon le Gouvernement

Malgré la baisse des effectifs du cheptel, le porte-parole a insisté sur le fait que le PMV avait atteint tous les objectifs qui lui étaient assignés, et que les problèmes actuels ne pouvaient être attribués qu’à une situation exceptionnelle. Il a affirmé que les résultats du PMV étaient positifs, et qu’il était injuste de le critiquer sur la base de simplifications ou de mensonges visant à des fins politiques.

Le PMV, lancé en 2008, avait pour objectif de moderniser le secteur agricole, améliorer la productivité et faire du Maroc un leader en matière de production agricole durable. Bien que la sécheresse ait affecté la réussite du secteur de l’élevage, le gouvernement met en avant les succès du plan dans d’autres domaines agricoles.

La Diminution du Cheptel : Une Réalité Imposée par la Sécheresse

Le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, a précisé que la baisse du cheptel était principalement liée à l’insuffisance de pâturages. En effet, en raison du manque d’herbe, de nombreux éleveurs se tournent désormais vers l’affouragement, c’est-à-dire l’alimentation complémentaire des animaux. En temps normal, environ 250 000 têtes de bétail étaient abattues chaque année, mais en raison de la situation actuelle, ce chiffre a chuté à 130 000 à 150 000 têtes.

Pour compenser ce déficit, le Maroc a dû intensifier ses importations de bétail. Durant les premiers mois de l’année 2025, les importations ont connu une nette augmentation. Jusqu’au 12 février 2025, le Maroc a importé 21 800 têtes de bovins et 124 000 têtes d’ovins, afin de couvrir le besoin intérieur en viande. Ces chiffres illustrent l’ampleur du déficit en matière de production locale de bétail, une situation exacerbée par la sécheresse persistante.

L’Affouragement et l’Importation : Mesures de Soutien aux Éleveurs

Le gouvernement marocain a pris des mesures concrètes pour atténuer les effets de la sécheresse sur les éleveurs. Parmi celles-ci, le subventionnement de l’alimentation animale afin de maintenir le cheptel. Ces subventions visent à réduire les coûts pour les éleveurs et à les soutenir face à l’augmentation des coûts de production. Cependant, même avec ces mesures, la baisse des effectifs du cheptel demeure une conséquence inévitable des conditions climatiques sévères auxquelles le pays est confronté.

La Politisation de la Question : Un Risque pour l’Économie Nationale

Mustapha Baitas a mis en garde contre la politisation de la question du cheptel et du PMV. Selon lui, il est crucial de ne pas exploiter ces enjeux pour des fins politiques. Il a insisté sur le fait que ces questions affectent l’économie nationale et doivent être traitées avec sérieux et responsabilité, loin des querelles partisanes. La gestion de la sécheresse et du secteur agricole, en particulier, nécessite une approche unifiée et des stratégies concertées pour soutenir les producteurs et préserver les ressources naturelles du pays.

Une Crise Climatique qui Surpasse les Limites du Plan Maroc Vert

La baisse du cheptel national est, selon le gouvernement marocain, une conséquence directe de la sécheresse extrême et non un échec du Plan Maroc Vert. Si ce dernier a effectivement permis des progrès dans de nombreux secteurs, la crise climatique actuelle reste un défi majeur pour l’agriculture et l’élevage au Maroc. Les autorités marocaines mettent en avant les mesures d’urgence qu’elles ont prises pour soutenir le secteur, mais elles insistent sur le fait qu’aucune stratégie agricole ne peut se soustraire aux effets d’une sécheresse prolongée. La situation actuelle exige un soutien continu et pragmatique pour les éleveurs, mais aussi une prise en compte sérieuse des défis climatiques mondiaux.

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