GAZA : un million de déplacés

La bande de Gaza, un territoire étroit et surpeuplé, est devenue le théâtre d’une guerre sanglante entre Israël et le Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle l’enclave palestinienne. Le 7 octobre 2023, le Hamas a lancé une attaque surprise sur le sol israélien, tuant plusieurs soldats et civils.

La bande de Gaza, un territoire étroit et surpeuplé, est devenue le théâtre d’une guerre sanglante entre Israël et le Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle l’enclave palestinienne. Le 7 octobre 2023, le Hamas a lancé une attaque surprise sur le sol israélien, tuant plusieurs soldats et civils. Israël a riposté par des frappes aériennes massives, visant les infrastructures et les positions du Hamas, mais aussi les habitations et les écoles.

Face à la violence des bombardements, environ un million de personnes ont été déplacées dans la bande de Gaza en une semaine, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Israël a ordonné aux habitants du nord du territoire, où se trouve la ville de Gaza, d’évacuer leurs maisons dans les 24 heures, menaçant d’une offensive terrestre. Des milliers de Palestiniens ont fui vers le sud, cherchant refuge dans des écoles, des mosquées ou des tentes. Certains ont préféré rester chez eux, malgré le danger, affirmant vouloir mourir en dignité.

La situation humanitaire et sanitaire est dramatique à Gaza. Il n’y a plus d’électricité, ni d’eau potable, ni de nourriture suffisante. Les hôpitaux sont débordés par les blessés et manquent de médicaments et de matériel. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a condamné les ordres d’évacuation d’Israël des hôpitaux du nord de Gaza, estimant qu’ils équivalaient à une condamnation à mort pour les malades et les blessé. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé les autorités israéliennes à reconsidérer leur décision et à respecter le droit international humanitaire.

La guerre à Gaza a fait plus de 2 000 morts, dont la majorité sont des civils palestiniens, selon les sources médicales. Le Hamas revendique la responsabilité de plus de 1 000 roquettes tirées vers Israël, qui ont fait une dizaine de morts et des centaines de blessés. Les efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit n’ont pas abouti jusqu’à présent. Les deux parties refusent de céder sur leurs revendications : Israël exige l’arrêt des tirs de roquettes du Hamas et la démilitarisation de Gaza ; le Hamas réclame la levée du blocus israélien qui asphyxie l’économie et la population de Gaza depuis des années.

Les revendications de Hamas

Les revendications de Hamas sont les suivantes:

  • La fin de l’agression israélienne contre le peuple palestinien, notamment les bombardements, les arrestations, les confiscations de terres et les violations des droits de l’homme.
  • La fin du blocus imposé par Israël et l’Égypte à la bande de Gaza, qui entrave la circulation des personnes et des biens, et qui provoque une crise humanitaire et économique.
  • L’ouverture du poste frontalier de Rafah avec l’Égypte, qui est le seul point d’accès à Gaza pour les Palestiniens qui veulent voyager ou recevoir des soins médicaux à l’étranger.
  • La libération des prisonniers palestiniens détenus par Israël, en particulier ceux qui ont été réarrêtés après avoir été relâchés dans le cadre de l’échange avec le soldat israélien Gilad Shalit en 2011.
  • La création d’un État palestinien indépendant dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et le droit au retour des réfugiés palestiniens qui ont été expulsés ou ont fui leurs maisons lors de la création d’Israël en 1948.
  • La reconnaissance du caractère sacré de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem-Est, qui est le troisième lieu saint de l’islam, mais aussi le lieu le plus saint pour les juifs. Le Hamas dénonce les provocations des extrémistes juifs qui tentent d’y prier ou d’y effectuer des fouilles archéologiques.

Historique du conflit entre Israël et la Palestine

Le conflit entre Israël et la Palestine est un conflit qui dure depuis plus de 75 ans, et qui oppose deux mouvements nationaux : le sionisme, qui revendique la création et le maintien d’un État juif sur la terre d’Israël, et le nationalisme palestinien, qui aspire à l’établissement d’un État arabe indépendant en Palestine. Voici un résumé chronologique des principaux événements qui ont marqué ce conflit:

  • 1947 : l’ONU propose un plan de partage de la Palestine mandataire en deux États, l’un juif et l’autre arabe, avec Jérusalem sous contrôle international. Les juifs acceptent le plan, mais les Arabes le rejettent.
  • 1948-1949 : les Britanniques se retirent de Palestine et les juifs proclament l’indépendance d’Israël. Les pays arabes voisins envahissent le nouvel État, mais sont repoussés par les forces israéliennes. La guerre se termine par des armistices qui fixent les frontières d’Israël au-delà du plan de partage. La Jordanie occupe la Cisjordanie et Jérusalem-Est, l’Égypte occupe la bande de Gaza. Plus de 700 000 Palestiniens fuient ou sont expulsés de leurs terres.
  • 1956 : Israël s’allie à la France et au Royaume-Uni pour attaquer l’Égypte, qui a nationalisé le canal de Suez. L’intervention militaire est condamnée par l’ONU et les États-Unis, qui obligent Israël à se retirer du Sinaï.
  • 1967 : Israël lance une attaque préventive contre l’Égypte, la Syrie et la Jordanie, qui menacent de l’attaquer. En six jours, Israël conquiert le Sinaï, la bande de Gaza, la Cisjordanie, Jérusalem-Est et le plateau du Golan. Le nombre de réfugiés palestiniens augmente à plus d’un million.
  • 1973 : l’Égypte et la Syrie lancent une attaque surprise contre Israël pendant la fête juive du Yom Kippour. Israël repousse l’offensive après trois semaines de combats. Un cessez-le-feu est négocié par les États-Unis et l’URSS.
  • 1978-1979 : Israël et l’Égypte signent les accords de Camp David, sous l’égide du président américain Jimmy Carter. Israël accepte de restituer le Sinaï à l’Égypte en échange d’une reconnaissance diplomatique. Les accords prévoient aussi une autonomie pour les Palestiniens, mais celle-ci n’est jamais mise en œuvre.
  • 1982 : Israël envahit le Liban pour chasser l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui y a installé ses bases après avoir été expulsée de Jordanie en 1970. L’OLP est contrainte de quitter Beyrouth et de se réfugier en Tunisie. Des milices chrétiennes libanaises alliées à Israël massacrent des centaines de Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila.
  • 1987-1993 : les Palestiniens se soulèvent contre l’occupation israélienne dans la première Intifada (« soulèvement » en arabe). Le mouvement islamiste Hamas est créé en 1987 et prône la lutte armée contre Israël. En 1993, Israël et l’OLP signent les accords d’Oslo, qui prévoient la création d’une Autorité palestinienne chargée d’administrer progressivement les territoires occupés en vue d’une solution à deux États.
  • 2000-2005 : une visite du leader israélien Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem déclenche la seconde Intifada, marquée par des attentats-suicides palestiniens et des représailles israéliennes. En 2002, Israël commence la construction d’un mur de séparation en Cisjordanie, officiellement pour empêcher les infiltrations terroristes, mais qui annexe de fait des terres palestiniennes. En 2005, Israël se retire unilatéralement de la bande de Gaza, mais maintient un blocus sur le territoire.
  • 2006-2014 : le Hamas remporte les élections législatives palestiniennes en 2006, mais est rejeté par la communauté internationale, qui le considère comme une organisation terroriste. Le Hamas prend le contrôle de la bande de Gaza par la force en 2007, après des affrontements avec le Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas. Israël et le Hamas se livrent à plusieurs guerres à Gaza, en 2008-2009, 2012 et 2014, qui font des milliers de morts, principalement des civils palestiniens.
  • 2015-2017 : une vague de violences éclate entre Israéliens et Palestiniens, alimentée par les tensions autour du statut de Jérusalem et la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie. Des attaques au couteau, à la voiture-bélier ou à l’arme à feu sont perpétrées par des Palestiniens isolés contre des civils ou des militaires israéliens. Israël riposte par des tirs à balles réelles ou des raids aériens.
  • 2018-2020 : le président américain Donald Trump reconnaît Jérusalem comme la capitale d’Israël et transfère l’ambassade des États-Unis dans la ville sainte, rompant avec le consensus international qui considère que le statut de Jérusalem doit être négocié entre les parties. Il présente ensuite un plan de paix qui accorde à Israël la souveraineté sur la vallée du Jourdain et une partie des colonies en Cisjordanie, et propose un État palestinien réduit et démilitarisé. Le plan est rejeté par les Palestiniens et par une partie de la communauté internationale. Israël signe des accords de normalisation avec quatre pays arabes : les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc.
  • 2021 : après quatre élections législatives en deux ans, Israël se dote d’un nouveau gouvernement dirigé par Naftali Bennett, un ancien colon favorable à l’annexion d’une partie de la Cisjordanie. Le Hamas lance une offensive surprise contre Israël le 7 octobre, tuant plusieurs soldats et civils. Israël riposte par des frappes aériennes massives sur la bande de Gaza, visant les infrastructures et les positions du Hamas, mais aussi les habitations et les écoles. Environ un million de personnes sont déplacées dans la bande de Gaza en une semaine. Israël ordonne l’évacuation des hôpitaux du nord de Gaza, menaçant d’une offensive terrestre. La situation humanitaire et sanitaire est dramatique à Gaza. Le conflit fait plus de 2 000 morts, dont la majorité sont des civils palestiniens. Les efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit n’ont pas abouti jusqu’à présent.

15 octobre 2023 18h34

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