
Le 28 février 2025, France 24, chaîne d’information internationale financée par l’État français, a provoqué un tollé diplomatique en diffusant une carte erronée du Maroc. En effet, cette carte présentait le Sahara occidental séparé du reste du territoire marocain, ce qui est en totale contradiction avec la position officielle de la France sur la question saharienne. Cet incident, loin d’être anecdotique, soulève des questions plus profondes concernant l’orientation éditoriale de la chaîne et le contrôle que la France exerce sur ses médias publics internationaux.
Un incident de cartographie ou un message politique ?
Cet incident est survenu lors d’une intervention de l’économiste marocain Mehdi El Fakir, alors que France 24 diffusait une carte du Maroc dans laquelle la région du Sahara occidental apparaissait dissociée du reste du pays. Un acte qui, selon certains analystes, ne peut être réduit à une simple erreur cartographique. Ce « couac » met en lumière une distorsion plus large entre la ligne diplomatique française et la manière dont certains sujets stratégiques sont traités par France 24.
L’affaire saharienne est un dossier particulièrement sensible dans les relations franco-marocaines. La position de la France sur ce sujet, réaffirmée par Emmanuel Macron à plusieurs reprises, est claire : la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental est incontestée. En juillet 2024, le président français a adressé un message officiel au roi Mohammed VI, réaffirmant que le « présent et l’avenir » du Sahara s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine. Cette prise de position a été confortée par des gestes concrets, notamment la visite de délégations officielles françaises dans les provinces du Sud du Maroc.
France 24 : Un média financé par l’État, mais en rupture avec la ligne officielle ?
France 24, chaîne d’information 24h/24 en français, est financée par France Médias Monde (FMM), un organisme public sous le contrôle du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. En tant que média public, la chaîne est censée porter la voix de la diplomatie française et respecter ses lignes directrices. Or, l’incident de la carte du Maroc soulève des interrogations sur l’alignement de France 24 avec les orientations stratégiques de l’État français.
Il faut rappeler que, même si France 24 jouit d’une certaine indépendance éditoriale, le fait qu’elle soit financée par l’État français implique qu’elle devrait se conformer à une certaine ligne de conduite qui reflète les intérêts géopolitiques et diplomatiques du pays. Cela est d’autant plus important lorsqu’il s’agit de traiter de questions sensibles comme la question du Sahara, où les positions diplomatiques doivent être soigneusement gérées.
La diffusion de la carte erronée, qui va à l’encontre des prises de position diplomatiques françaises, montre une érosion du contrôle que l’État exerce sur ses médias publics. Au lieu de relayer un message cohérent avec la politique étrangère de la France, France 24 semble parfois s’éloigner des lignes définies par l’Élysée.
Un appel à l’action du ministre Jean-Noël Barrot
La réaction à cet incident ne s’est pas fait attendre. Mehdi El Fakir, l’économiste marocain invité sur le plateau de France 24, a fermement interpellé la présentatrice en soulignant que cette représentation cartographique ne respectait pas la réalité diplomatique. Il a rappelé que le président Emmanuel Macron a réaffirmé plusieurs fois son soutien à la souveraineté marocaine sur le Sahara, notamment à travers ses discours et les visites officielles françaises dans les provinces du Sud du Maroc. Cette prise de position a été confirmée par des gestes concrets, qui témoignent de l’engagement de la France vis-à-vis du Maroc.
À la suite de cet incident, des voix se sont élevées pour demander à Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, de prendre des mesures pour résoudre cette situation et assurer que les médias financés par l’État respectent la ligne diplomatique du gouvernement français. La question soulevée par cet incident n’est pas simplement une question de cartographie, mais celle de la cohérence entre les actions diplomatiques de la France et la manière dont elles sont relayées par ses médias internationaux.
Une remise en question plus large du rôle de France 24
Cet incident met en lumière une problématique plus large : celle de la cohérence entre la politique étrangère de la France et les actions de ses médias publics. La diffusion de cartes erronées ou la prise de position ambiguë sur des sujets aussi cruciaux peut nuire à l’image de la France et compromettre son efficacité diplomatique. Si la ligne éditoriale de France 24 continue de se détacher de celle du gouvernement, cela pourrait affaiblir le rôle de ce média en tant que porte-parole officiel des intérêts français à l’international.
Cette situation soulève également la question de la capacité des autorités françaises à gérer efficacement leurs médias publics. Le manque de contrôle sur ces canaux d’information pourrait devenir un problème plus large, mettant en péril l’influence de la France sur la scène internationale et son image auprès de partenaires stratégiques comme le Maroc.
Une ligne diplomatique fragile ?
La question soulevée par cette affaire dépasse largement le cadre de la simple erreur de carte. Elle renvoie à une problématique plus profonde concernant la gestion de la diplomatie française et l’influence de l’État sur ses instruments médiatiques. Dans un contexte international de plus en plus complexe, où les rapports de force et les perceptions jouent un rôle essentiel, il est crucial que France 24 reflète les positions de la France avec exactitude.
Ce n’est pas la première fois que la chaîne d’information internationale est accusée de ne pas respecter la ligne officielle. Les autorités françaises doivent, à l’avenir, redoubler d’efforts pour assurer que leurs médias publics ne dévient pas de la politique étrangère qu’elles promeuvent sur la scène internationale. Sinon, ce type d’incident pourrait nuire à l’image de la France et à son influence dans le monde entier.
L’incident du 28 février 2025, avec la diffusion d’une carte inexacte du Maroc par France 24, n’est pas un simple couac. Il met en lumière une réalité inquiétante : l’érosion progressive du contrôle que la France exerce sur ses médias internationaux. Alors que le soutien français à la souveraineté marocaine sur le Sahara est constant et officiel, cet écart éditorial remet en cause la cohérence des messages diplomatiques et la responsabilité de France 24 dans le respect de la politique étrangère de l’État. Le ministre Jean-Noël Barrot est désormais appelé à prendre des mesures pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent et garantir que les médias financés par l’État français agissent dans l’intérêt national.