
Le Maroc fait face à une flambée persistante des prix des viandes rouges, une situation qui inquiète les consommateurs, surtout à l’approche du mois sacré de Ramadan, période où la demande pour ces produits est traditionnellement plus élevée. Malgré les mesures gouvernementales prises pour maîtriser cette hausse des prix, les prix des viandes rouges restent très élevés, et certains acteurs du marché continuent de faire grimper les coûts, exacerbant ainsi la pression sur les ménages marocains.
Des Mesures Gouvernementales Sans Réelle Efficacité ?
Face à cette situation, le gouvernement marocain a annoncé plusieurs mesures visant à freiner l’envolée des prix, notamment l’augmentation de l’offre sur le marché, le contrôle de la distribution et l’encouragement de l’approvisionnement direct des zones rurales par les grossistes. Cependant, ces actions semblent avoir un effet limité, puisque les prix ne cessent de grimper à l’approche du Ramadan.
Selon les autorités, cette situation est largement due à la spéculation et à la manipulation du marché par certains intervenants. Ces derniers profiteraient des dysfonctionnements dans la chaîne d’approvisionnement pour gonfler leurs marges, augmentant ainsi les prix de manière injustifiée. Ce phénomène est souvent désigné sous le terme de “greedflation” (inflation par cupidité), où les producteurs et les commerçants augmentent leurs prix de manière excessive, non pas en réponse à un véritable changement dans les coûts de production, mais dans le but d’augmenter leur rentabilité au détriment des consommateurs.
Les Explications du Ministre Ryad Mezzour sur Medi1TV
Le 22 février 2025, Ryad Mezzour, ministre du Commerce et de l’Industrie, a été invité par Medi1TV pour débattre de la question de la flambée des prix des viandes rouges. Lors de cette intervention, le ministre a expliqué que l’inflation des prix des viandes rouges est en grande partie le résultat de pratiques spéculatives exercées par certains acteurs du marché, qui profitent de l’instabilité de l’offre et de la demande, particulièrement en période de forte consommation comme le Ramadan.
Il a précisé que bien que le gouvernement ait pris des mesures pour augmenter l’offre et réguler les prix, les résultats restent insuffisants face aux actions de ces spéculateurs. Selon Mezzour, il existe un déséquilibre structurel dans le marché des viandes rouges, lié en partie à des pratiques commerciales qui exploitent la fragilité de l’approvisionnement.
Le ministre a aussi rappelé que le gouvernement s’engage à renforcer ses actions contre ces pratiques spéculatives et à sanctionner sévèrement ceux qui profitent de cette situation pour manipuler les prix. Des contrôles renforcés sont ainsi envisagés pour limiter ces comportements et garantir un approvisionnement à des prix plus raisonnables.
Le Phénomène de la “Greedflation” : Une Explication de l’Inflation des Prix
La greedflation est un phénomène observé dans plusieurs secteurs économiques, où les acteurs économiques augmentent leurs marges bénéficiaires à un niveau déraisonnable. En ce qui concerne les viandes rouges, ce phénomène peut se produire lorsqu’un nombre limité de distributeurs ou producteurs décide de hausser les prix en raison de failles dans la régulation du marché.
Cette situation a des effets particulièrement dévastateurs pendant le mois de Ramadan, où la demande pour certains produits, comme la viande, est habituellement plus élevée. En manipulant les prix, ces spéculateurs exercent une pression supplémentaire sur les consommateurs, notamment les ménages les plus vulnérables, qui sont déjà confrontés à une situation économique difficile.
Des Actions Gouvernementales à Venir
Face à cette situation préoccupante, Ryad Mezzour a réaffirmé que le gouvernement ne restera pas inactif face à la spéculation et qu’il mettra en place des mesures concrètes pour sanctionner les spéculateurs. Parmi ces mesures, on peut citer :
- Contrôles renforcés sur les prix : Le gouvernement mettra en place des inspections régulières des marchés locaux, des commerçants et des abattoirs pour vérifier le respect des prix réglementés et l’absence de spéculation sur les viandes rouges.
- Renforcement de l’offre : Des mesures seront prises pour assurer une offre abondante sur le marché, en incitant les producteurs et les fournisseurs à maintenir une production stable et en augmentant les importations si nécessaire.
- Sanctions plus sévères : Des pénalités financières et des poursuites judiciaires seront envisagées pour ceux qui pratiquent la spéculation, afin de dissuader toute tentative de manipulation des prix.
- Renforcement de la transparence du marché : Une meilleure communication entre les autorités, les producteurs et les distributeurs pourrait permettre de mieux réguler les fluctuations des prix, notamment en période de crise.
Les Défis à Relever pour Assurer l’Accès à la Viande à Prix Raisonnables
Malgré les mesures annoncées, plusieurs défis demeurent pour garantir que la viande soit accessible à un maximum de Marocains à des prix abordables. Il est impératif de résoudre les problèmes structurels dans la chaîne d’approvisionnement et de renforcer la régulation du secteur.
De plus, il sera crucial de contrôler les intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs pour éviter les hausses excessives des prix. La coopération entre le gouvernement, les producteurs, les distributeurs, et les consommateurs sera essentielle pour maintenir l’équilibre du marché de la viande rouge.
En somme, la flambée des prix des viandes rouges reste un défi majeur pour le gouvernement marocain, en particulier à l’approche du Ramadan, période durant laquelle la consommation de ce produit augmente significativement. Bien que des mesures de régulation aient été prises, la spéculation demeure un problème persistant, qui nécessite une action plus forte et ciblée de la part des autorités. Si les sanctions contre la spéculation sont renforcées et que les mesures d’offre et de contrôle des prix sont améliorées, il est possible de freiner cette inflation excessive et d’assurer un approvisionnement en viande accessible à tous les citoyens marocains pendant le mois sacré.