Fettah : 22 millions de Marocains bénéficient de l’AMO dans un délai record

La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a récemment annoncé que le gouvernement marocain a réussi à intégrer près de 22 millions de Marocains supplémentaires dans le cadre du système de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) de base, un projet phare de la loi-cadre n° 09.21 relative à la protection sociale. Cette réforme marque un tournant majeur dans le domaine de la couverture sanitaire et témoigne de l’efficacité du gouvernement dans la mise en œuvre de cette politique ambitieuse.

La généralisation de l’AMO : un succès rapide et massif

Le chantier de la généralisation de l’AMO, qui a été mis en place dans un délai record, a permis d’élargir l’accès aux soins de santé à un nombre significatif de Marocains, sans distinction de statut social ou professionnel. Conformément à la loi-cadre n° 09.21, qui définit les principes, orientations et mécanismes nécessaires à la mise en œuvre du système de protection sociale, le gouvernement a su répondre aux défis posés par cette vaste réforme. La ministre Fettah a souligné que l’AMO permet désormais à un large éventail de citoyens de bénéficier d’une couverture médicale, un progrès essentiel pour la protection sociale.

Des mesures législatives pour renforcer l’adhésion au système

Pour soutenir cette initiative, plusieurs mesures législatives ont été adoptées. Le gouvernement a notamment promulgué des lois et des règlements pour assurer la collecte des ressources financières nécessaires. Il a également collaboré étroitement avec la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) pour l’enregistrement des bénéficiaires et la sensibilisation à ces nouvelles démarches.

Par ailleurs, dans le cadre de l’AMO pour les travailleurs indépendants, les professionnels et les personnes non salariées, des mesures ont été prises pour améliorer le taux d’adhésion. Cela inclut l’annulation des créances dues à la CNSS pour la période de janvier à avril 2024, ainsi que l’adoption de la loi n° 46.23, qui prévoit des modalités adaptées pour le classement des travailleurs non salariés et exige la régularisation de leur situation pour bénéficier des subventions publiques.

Le système « AMO Achamil » et la mise à jour des données des assurés

Afin de faciliter l’accès à l’AMO, le gouvernement a introduit le système « AMO Achamil » en 2024. Ce dernier permet aux personnes capables de payer leurs cotisations de bénéficier des prestations, à condition qu’elles ne fassent pas partie d’un autre système de couverture. Cette réforme vise à étendre davantage l’accès aux soins tout en s’assurant de l’adéquation des données des assurés avec leurs évolutions professionnelles, un processus qui sera régulièrement mis à jour.

Dans le cadre de l’AMO, une attention particulière a été accordée aux bénéficiaires du système « AMO Tadamone ». La loi n° 21.24 a exempté ces derniers de la période d’attente habituellement requise, facilitant ainsi leur accès aux soins. Le suivi rigoureux du nombre de bénéficiaires de ce système est assuré par le ministère délégué auprès du ministère de l’Économie et des Finances, en collaboration étroite avec la CNSS. Au 30 septembre 2024, plus de 11,3 millions de bénéficiaires étaient enregistrés, dont 4 millions d’assurés principaux et plus de 7,2 millions de personnes dépendantes.

L’amélioration des services de santé publics

Un autre aspect important de la réforme est l’amélioration du secteur public de la santé. Bien que la part du secteur public dans les dépenses médicales reste faible (ne dépassant pas 10%), des progrès notables ont été réalisés. En effet, entre 2020 et 2021, la part du secteur public dans les dépenses médicales a augmenté, passant de 8,3% à 11,2% pour la Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS) et de 5% à 6,1% pour la CNSS.

Pour renforcer cette tendance, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures destinées à accroître la capacité du secteur public à répondre aux demandes de soins. Cela inclut la couverture des frais des services garantis pour les personnes incapables de supporter les cotisations et la prise en charge par l’État des coûts des services dans les établissements publics. Ces efforts ont porté leurs fruits, avec une augmentation des remboursements dans le secteur public, qui ont atteint 40% du total des remboursements, avec des prévisions d’augmentation continue à mesure que les réformes du secteur de la santé progressent.

L’objectif ultime de ces réformes est de renforcer l’hôpital public, de manière à améliorer sa compétitivité face au secteur privé et d’assurer la viabilité financière du système d’AMO. Le gouvernement ambitionne de garantir un accès équitable aux soins pour tous les citoyens, indépendamment de leur statut économique, tout en consolidant le secteur public de la santé.

En conclusion la généralisation de l’AMO représente une avancée majeure pour le Maroc, en particulier pour les 22 millions de Marocains qui bénéficient désormais de ce système de couverture sociale. Le gouvernement, en menant cette réforme dans un délai rapide, démontre son engagement envers la protection sociale et la santé des citoyens. Toutefois, les efforts pour améliorer les services publics de santé et garantir la soutenabilité financière de l’AMO restent essentiels pour assurer une couverture santé de qualité et accessible à tous les Marocains.

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