Le 10 Ramadan 1446 H (soit le 26 février 1961) marque le 66ème anniversaire de la disparition de Feu Sa Majesté Mohammed V, une date empreinte de symbolisme pour le peuple marocain, qui, chaque année, rend hommage à l’héritage exceptionnel de ce monarque visionnaire. À cette occasion, le Maroc commémore la mémoire de son souverain défunt, le « Père de la Nation », dont l’engagement pour l’indépendance et la liberté reste une référence indélébile dans l’histoire contemporaine du Royaume.
Un roi au service de l’indépendance du Maroc
La figure de Mohammed V demeure un symbole de lutte, de résilience et de sacrifices pour la liberté du peuple marocain. Son règne a été marqué par son dévouement total à la cause de l’indépendance du pays. Son action ne s’est pas limitée à un simple acte politique, mais a consisté en un combat acharné contre les autorités coloniales françaises, afin de réaliser le rêve du peuple marocain : se libérer du joug du protectorat.
L’engagement de Feu SM Mohammed V a été sans failles, dans un contexte de lutte populaire pour la souveraineté. Le roi a fait preuve d’une grande détermination, résistant aux pressions des colonisateurs et endurant de lourds sacrifices personnels. Ce courage est d’autant plus remarquable qu’il s’est accompagné de la volonté de collaborer étroitement avec le Mouvement national, convaincu que l’indépendance ne pourrait être l’œuvre d’une seule institution ou d’un individu seul, mais le fruit d’une action collective et coordonnée entre le Trône, le peuple et les forces nationalistes.
Le Manifeste de l’indépendance : un acte fondateur
L’un des moments phares de cette lutte pour l’indépendance a été la présentation du Manifeste de l’indépendance le 11 janvier 1944. Ce document audacieux incarnait l’unité entre le Trône et le Mouvement national. Il symbolisait une volonté commune de restaurer la souveraineté du Maroc, au moment où la pression coloniale était à son comble. En soumettant ce manifeste, Mohammed V et ses alliés ont fait un pas décisif vers la fin du protectorat.
Un autre événement marquant dans la lutte pour l’indépendance eut lieu le 10 avril 1947, lorsque le Sultan Mohammed Ben Youssef se rendit à Tanger et prononça un discours historique dans lequel il revendiqua solennellement l’indépendance du Maroc. Ce discours, audacieux et sans ambiguïté, fut un signal fort, provoquant une réaction sévère de la part des autorités coloniales.
L’exil et le soutien populaire
Malgré les nombreuses tentatives de pression, de chantage et de complots pour déstabiliser le Roi et étouffer la lutte pour l’indépendance, les autorités coloniales échouèrent dans leurs tentatives de contrôle. En août 1953, Mohammed V et sa famille furent déportés, d’abord en Corse, puis à Madagascar. Ce stratagème visant à affaiblir le lien entre le souverain et son peuple eut l’effet inverse. L’exil du Roi renforça la solidarité nationale et souda le peuple marocain autour de la cause de l’indépendance.
L’exil de Mohammed V fut un catalyseur pour la mobilisation populaire et entraîna une série de soulèvements populaires et d’actions armées contre les forces coloniales. Le peuple marocain, plus que jamais uni derrière son Roi, faisait de l’indépendance une cause nationale, bien au-delà des cercles intellectuels et politiques.
Le retour triomphal et l’indépendance retrouvée
Après plusieurs années de lutte et de sacrifices, le 16 novembre 1955, Mohammed V revint triomphalement au Maroc, accueilli par une foule enthousiaste et émue. Ce retour marqua la fin de l’occupation coloniale et ouvrit la voie à l’indépendance du Royaume, qui fut proclamée un an plus tard, le 2 mars 1956. C’est alors que le Maroc s’engagea dans la construction d’un Etat moderne, fondé sur la souveraineté et la justice sociale.
Le rôle des successeurs de Mohammed V
La succession de Mohammed V par son fils, Feu Sa Majesté Hassan II, ne marqua pas une rupture, mais plutôt une continuité de l’œuvre entamée par le « Père de la Nation ». Le souverain Hassan II s’engagea avec détermination dans la consolidation de l’indépendance et le développement économique du Maroc, tout en œuvrant pour la stabilité et l’unité du pays.
Aujourd’hui, c’est son petit-fils, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui poursuit avec abnégation cet héritage. Depuis son accession au Trône, le Roi Mohammed VI a mis en place un vaste programme de réformes économiques, sociales et politiques, visant à moderniser le pays tout en respectant ses valeurs et ses traditions. Son engagement pour un Maroc prospère et juste, dans lequel le développement va de pair avec la préservation des acquis, témoigne de la pérennité de l’idéal défendu par son grand-père.
Un modèle de leadership
La commémoration du 66ème anniversaire de la disparition de Feu Mohammed V rappelle à tous l’importance de son action dans la construction du Maroc moderne. Sa vision d’un Maroc indépendant, libre et démocratique a jeté les bases de l’État actuel, et son héritage continue de guider le Royaume dans sa quête de progrès et de développement.
Ce devoir de reconnaissance envers ce grand roi, qui a su allier courage, foi et détermination, est un hommage à un modèle de leadership qui continue d’inspirer toutes les générations de Marocains. Le Maroc, en ce jour de commémoration, se souvient d’un souverain qui a sacrifié sa vie pour la liberté de son peuple et dont l’œuvre continue de se déployer à travers les actions de ses successeurs.
