Amina Bouayach : Le Développement comme Droit Fondamental de l’Homme

La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, a récemment réaffirmé une position essentielle sur la question du développement humain, soulignant que celui-ci ne doit pas être limité à des indicateurs économiques ou des programmes sociaux. Pour Bouayach, le développement doit être considéré comme un droit fondamental de l’Homme, et non comme un simple produit de la croissance économique. Une approche intégrée, basée sur des valeurs profondes telles que la liberté, l’égalité, la justice et la solidarité, doit impérativement guider toutes les stratégies de développement.

Le Développement : Bien Plus que des Chiffres Économiques

Lors d’une déclaration importante, Amina Bouayach a mis en lumière les limites d’une vision du développement qui se cantonne aux indicateurs économiques classiques comme le Produit Intérieur Brut (PIB), le taux de croissance économique ou encore les indicateurs sociaux. Bien que ces éléments soient importants, elle insiste sur le fait que le développement véritable doit aller au-delà de ces simples mesures quantitatives.

Elle soutient que le développement durable et inclusif doit garantir une amélioration des conditions de vie des citoyens, dans le respect de leurs droits fondamentaux. À ce titre, Bouayach met l’accent sur la nécessité de considérer le développement comme un processus humain, dans lequel la dignité, l’autonomie et le bien-être des individus sont placés au cœur des préoccupations. Le développement ne peut donc pas être limité à une simple accumulation de richesses ; il doit offrir des opportunités à chacun, sans discrimination.

Un Droit Fondamental de l’Homme

Amina Bouayach rappelle que le développement n’est pas une option ou un privilège, mais bien un droit fondamental inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme, ainsi que dans les Pactes internationaux relatifs aux droits économiques, sociaux et culturels. Ce droit implique que tous les individus, sans distinction, aient accès à un niveau de vie décent, à la santé, à l’éducation, à la culture, au travail et à la participation active dans la vie sociale et politique.

Elle souligne que l’amélioration des conditions de vie ne peut se faire de manière équitable et pérenne que si ces valeurs fondamentales sont intégrées dans les politiques publiques. Ainsi, le droit au développement exige des actions concrètes pour éliminer les inégalités sociales et économiques, en particulier celles liées au genre, à l’origine, à la religion ou à la condition socio-économique.

Une Approche Intégrée du Développement

Dans sa vision du développement, Bouayach plaide pour une approche intégrée qui associe à la fois les dimensions économiques, sociales, environnementales et politiques. Elle met en avant l’importance de mettre en œuvre des politiques publiques qui ne se contentent pas de stimuler la croissance économique, mais qui favorisent également la justice sociale et la solidarité entre les citoyens. Selon elle, un développement véritablement durable ne peut se construire sans prendre en compte l’égalité des droits, la liberté individuelle et la promotion de la solidarité.

Cette approche nécessite une synergie entre les différents acteurs de la société, qu’il s’agisse des autorités publiques, des entreprises, des organisations de la société civile ou encore des citoyens eux-mêmes. Le gouvernement, à travers ses politiques économiques et sociales, doit s’assurer que la croissance bénéficie à tous et qu’elle respecte les droits humains. La société civile, de son côté, doit continuer à jouer son rôle de vigie, en défendant les droits des populations les plus vulnérables et en veillant à ce que les programmes de développement ne laissent personne de côté.

Les Valeurs Fondamentales : Liberté, Égalité, Justice et Solidarité

Amina Bouayach place ces quatre valeurs au cœur du développement durable et inclusif. Elles constituent selon elle les piliers fondamentaux qui garantissent que le développement bénéficie à tous et que les droits de chacun sont protégés.

  • Liberté : Le développement ne peut se réaliser sans la liberté individuelle et collective. Cela inclut la liberté de participer à la vie politique et sociale, la liberté d’expression, et la liberté d’entreprendre.
  • Égalité : L’égalité est un principe fondamental qui doit s’appliquer dans tous les domaines de la vie, qu’il s’agisse de l’accès à l’éducation, à la santé, au travail ou à la justice. Le développement doit garantir que tous les individus, sans distinction, puissent bénéficier des mêmes opportunités.
  • Justice : Le développement implique une distribution équitable des ressources et des opportunités. Il faut mettre fin aux inégalités sociales et économiques qui pénalisent certaines catégories de la population. La justice sociale doit être au cœur des politiques publiques.
  • Solidarité : Enfin, la solidarité est indispensable dans un contexte de développement durable. Bouayach appelle à la création de mécanismes de soutien pour les populations les plus vulnérables et défavorisées, tout en favorisant la cohésion sociale.

Le Rôle du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH)

Dans ce cadre, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) joue un rôle clé en veillant à ce que les politiques de développement respectent les principes des droits humains. Amina Bouayach a souligné que le CNDH continuera à être un acteur majeur pour promouvoir une approche centrée sur les droits humains dans toutes les initiatives de développement. L’organe de surveillance et de sensibilisation aux droits humains veille à ce que le Maroc réponde aux engagements internationaux qu’il a pris en matière de développement durable et de droits de l’Homme.

Le CNDH œuvre également pour la mise en place de mécanismes de dialogue entre les différents acteurs et pour la défense des droits des populations marginalisées, notamment les femmes, les jeunes, les personnes en situation de handicap et les populations rurales.

Un Appel à un Développement Inclusif et Respectueux des Droits de l’Homme

Amina Bouayach a donc réaffirmé, avec conviction, que le développement doit aller au-delà de simples chiffres économiques. Il doit être un droit fondamental qui permette à chaque individu d’accéder à une vie digne et épanouie. Pour y parvenir, il est essentiel de placer les valeurs de liberté, d’égalité, de justice et de solidarité au cœur de toute stratégie de développement. Le CNDH, sous sa direction, s’engage à promouvoir cette vision d’un développement véritablement humain, équitable et respectueux des droits de tous.

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