
Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) du Maroc, a été élue à l’unanimité à la présidence de l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’Homme (GANHRI), succédant à la Qatarie Maryam Al Attiyah. Cette élection, survenue lors de l’assemblée générale de l’Alliance mondiale, a été marquée par des enjeux cruciaux concernant la gestion des droits de l’Homme à l’échelle internationale dans un contexte de défis globaux.
Une élection en période de turbulences mondiales
Dans son allocution après son élection, Mme Bouayach a souligné l’ampleur de la responsabilité qui lui incombe à la tête de la GANHRI, une organisation qui joue un rôle clé dans la promotion et la protection des droits de l’Homme à travers les institutions nationales des droits de l’Homme (INDH). Selon Mme Bouayach, l’organisation doit faire face à des défis multiples, notamment un multilatéralisme en crise, des problèmes de financement récurrents et des attaques constantes sur les droits et les libertés fondamentales.
L’élection de Mme Bouayach intervient à un moment où le monde se trouve confronté à des défis de taille. Parmi ceux-ci, on note la montée des inégalités économiques, les crises géopolitiques et les conflits armés, ainsi que des problématiques aussi diverses que la violence de genre, la parité, la répression de l’espace civique et le changement climatique. Selon la nouvelle présidente de la GANHRI, ces enjeux exigent une vigilance continue, ainsi qu’une action collective renforcée pour garantir que personne ne soit laissé pour compte.
Une élection symbolique pour l’Afrique
Mme Bouayach a été désignée à la présidence de la GANHRI par les représentants des institutions nationales des droits de l’Homme du monde entier, suite à la validation de sa candidature par le Réseau des institutions nationales africaines des droits de l’Homme (RINADH). Ce choix marque un moment historique, car il s’agit de la première fois en dix ans qu’un représentant du continent africain accède à cette fonction. À travers sa nomination, l’Afrique retrouve ainsi une place de leadership au sein de l’Alliance mondiale, renforçant ainsi l’importance de la région dans la défense des droits humains à l’échelle mondiale.
L’unanimité de vote en faveur de Mme Bouayach témoigne de la confiance placée en elle, non seulement par les institutions africaines, mais également par ses pairs à travers le monde. Cela souligne également l’engagement profond des INDH africaines à promouvoir les droits de l’Homme dans des contextes souvent difficiles et complexes, marqués par des défis politiques, sociaux et économiques.
Un rôle essentiel pour la défense des droits de l’Homme
Dans sa déclaration après le vote, Mme Bouayach a exprimé sa gratitude envers ses confrères de l’Afrique et du monde entier pour la confiance qu’ils lui ont accordée. Elle a mis en avant l’importance du rôle des institutions nationales des droits de l’Homme, en particulier celles du continent africain, dans la protection des droits fondamentaux dans des situations difficiles. Elle a également souligné l’engagement indéfectible de ces institutions dans des contextes variés, où elles interviennent quotidiennement pour défendre les droits humains et œuvrer pour la justice sociale.
Son élection à la tête de la GANHRI s’inscrit dans un cadre plus large de renforcement des institutions nationales des droits de l’Homme et de consolidation de leur rôle auprès des Nations Unies et au niveau mondial. Bouayach a insisté sur le besoin de coopération renforcée et de stratégies communes pour garantir que les droits fondamentaux soient respectés et promus partout dans le monde, et ce, dans des circonstances parfois très difficiles.
Des défis mondiaux nécessitant une action collective
Lors de son allocution, Mme Bouayach a rappelé que les défis mondiaux actuels, tels que le rétrécissement de l’espace civique, les conflits armés, la montée de la violence contre les femmes et les inégalités économiques croissantes, nécessitent une réponse collective et une coopération entre les pays, les institutions internationales et les acteurs de la société civile. Elle a insisté sur la nécessité de renforcer l’action multilatérale pour défendre les droits de l’Homme et protéger les libertés fondamentales.
L’un des grands défis auxquels le multilatéralisme est confronté aujourd’hui est la remise en question de l’efficacité des mécanismes internationaux en matière de droits humains. Dans ce contexte, la présidente de la GANHRI met en lumière l’importance de la solidarité entre les institutions nationales des droits de l’Homme, afin de garantir que les droits fondamentaux de chaque individu soient respectés, peu importe sa localisation ou son statut.
Une présidence pour renforcer l’action en faveur des droits humains
L’élection d’Amina Bouayach à la présidence de la GANHRI marque un tournant important dans la lutte mondiale pour les droits de l’Homme. Sa nomination, après une carrière marquée par son engagement en faveur de la défense des droits humains au Maroc et en Afrique, représente un gage de continuité et de renouveau pour cette organisation mondiale. La présidence de Mme Bouayach constitue une occasion unique de mettre en avant des solutions concrètes aux défis mondiaux actuels tout en garantissant que les institutions nationales des droits de l’Homme soient en mesure de jouer leur rôle efficacement.
En résumé, cette élection symbolise l’engagement du Maroc et de l’Afrique dans la promotion des droits humains à une échelle internationale. Elle souligne également la nécessité d’une action collective pour faire face aux défis actuels du monde et garantir la justice et la dignité pour tous.