Les émeutes de juin 2023 ont été déclenchées par la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin. Pendant une semaine, des violences urbaines ont éclaté dans plusieurs villes de France, faisant des centaines de blessés et des millions d’euros de dégâts matériels. Selon un rapport interministériel, les émeutiers étaient en majorité des hommes, très jeunes, peu diplômés, sans revendications idéologiques. Au 1er août, 2 107 personnes avaient été jugées et 1 989 condamnées, dont 90 % à une peine d’emprisonnement.
Face à cette situation, le président Emmanuel Macron avait appelé à “reciviliser” la société et annoncé un “chantier de la famille”, “la place de l’école”, “l’intégration par l’économie et l’emploi” mais aussi “la régulation des écrans”. Il avait également reçu les maires des communes les plus touchées par les émeutes à l’Élysée début juillet.
Ce jeudi 26 octobre, la Première ministre Élisabeth Borne a présenté les mesures “régaliennes” du gouvernement en réponse aux émeutes, en présence de nombreux maires réunis dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. Ces mesures visent notamment à “garantir la sécurité de nos concitoyens, à mieux soutenir les familles et renforcer la cohésion nationale”, selon Matignon.
Parmi les mesures annoncées, on peut citer :
- Le renforcement des effectifs et des moyens de la police et de la gendarmerie, avec la création de 10 000 postes supplémentaires sur le quinquennat, la modernisation du matériel et des véhicules, et la mise en place d’une prime de fidélisation pour les agents affectés dans les zones sensibles.
- La réforme de la justice des mineurs, avec la création d’un tribunal correctionnel pour mineurs, la généralisation du bracelet électronique pour les mineurs récidivistes, et la possibilité pour le juge des enfants de prononcer des mesures éducatives contraignantes.
- Le soutien à la parentalité, avec la création d’un contrat parental d’accompagnement pour les familles en difficulté, la mise en place d’un service public de la médiation familiale, et le renforcement des sanctions pénales en cas de défaillance parentale.
- La lutte contre la cyberhaine, avec la création d’une plateforme nationale de signalement des contenus illicites sur internet, la mise en place d’un dispositif de blocage administratif des sites incitant à la violence ou au terrorisme, et le renforcement des sanctions pénales contre les auteurs de cyberharcèlement ou d’apologie du terrorisme.
- La promotion de la cohésion nationale, avec le développement du service national universel (SNU), la création d’un fonds pour soutenir les initiatives citoyennes dans les quartiers prioritaires, et le lancement d’un plan national pour l’égalité des chances et contre les discriminations.
Ces mesures seront complétées par celles du Comité interministériel des villes (CIV), qui se tiendra vendredi à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), et qui portera sur les problèmes récurrents des quartiers prioritaires, tels que l’emploi, le logement, l’école ou les discriminations.
Les villes touchées par les émeutes de juin 2023
Les émeutes de juin 2023 ont touché plus de 550 communes en France, dont la liste complète n’est pas disponible. Parmi les villes les plus affectées, on peut citer :
- Nanterre (Hauts-de-Seine), où les émeutes ont commencé après la mort de Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier.
- Paris et sa banlieue, où des scènes de guérilla urbaine ont été observées, avec des affrontements violents entre les émeutiers et les forces de l’ordre, des incendies de biens publics et privés, et des pillages de commerces.
- Marseille (Bouches-du-Rhône), où les émeutes ont été particulièrement intenses et durables, avec des dégradations massives du mobilier urbain, des transports en commun, et des bâtiments institutionnels.
- Lyon (Rhône), où les émeutiers ont ciblé notamment la préfecture, le tribunal, et la mairie du 8e arrondissement.
- Toulouse (Haute-Garonne), où les violences ont atteint un pic le 30 juin, avec des tirs de mortiers sur les forces de l’ordre, des incendies de véhicules, et des attaques contre des écoles et des centres sociaux.
- Montargis (Loiret), où un bâtiment qui abritait une pharmacie s’est effondré après avoir été incendié par les émeutiers.
- Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), où le maire a été agressé et blessé par une bande armée de barres de fer et de bâtons.
Ces villes ne sont que quelques exemples parmi les nombreuses communes touchées par les émeutes, qui ont dépassé le cadre des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et qui ont concerné aussi bien des grandes agglomérations que des villes moyennes ou petites. J’espère que cette réponse vous a éclairé sur la géographie des émeutes.
Médias et émeutes
Les médias ont couvert les émeutes de juin 2023 de différentes manières, selon leur ligne éditoriale, leur public cible, et leur degré d’implication dans les événements. Voici quelques exemples de la diversité des approches médiatiques :
- Certains médias ont adopté une perspective analytique et critique, en cherchant à comprendre les causes, les conséquences et les perspectives des émeutes. Par exemple, le site Digital Discovery a publié un article intitulé “Émeutes en France 2023 : Causes, Conséquences et Perspectives”, qui examine le rôle de l’aggravation des inégalités économiques et sociales, du mécontentement face aux politiques gouvernementales, de la brutalité policière présumée et de l’utilisation des médias et des réseaux sociaux pour mobiliser les manifestants. De même, le site Le Grand Continent a proposé une analyse intitulée “La crise contre le mouvement : comprendre les émeutes en France” , qui met en lumière les contradictions entre la logique sécuritaire du pouvoir et la logique démocratique du mouvement social.
- D’autres médias ont privilégié une approche factuelle et neutre, en se basant sur des sources officielles, des témoignages et des données chiffrées. Par exemple, le site Vie Publique a diffusé un article intitulé “Violences urbaines : premier rapport sur les émeutes de l’été 2023” , qui reprend les principaux constats du rapport de l’Inspection générale de la justice et de l’Inspection générale de l’administration sur les profils et les motivations des personnes interpellées lors des émeutes. De même, le site Sciences Po a annoncé un événement intitulé “Retour sur les émeutes de juin 2023 : La jeunesse et les territoires” , qui réunit des chercheurs et des experts pour débattre des enjeux sociaux et politiques soulevés par les émeutes.
- Enfin, certains médias ont opté pour une approche sensationnaliste et partisane, en accentuant les aspects dramatiques, violents ou scandaleux des émeutes. Par exemple, le site Valeurs Actuelles a publié un article intitulé “Émeutes : la France à feu et à sang” , qui dénonce une “guerre civile” menée par des “racailles” contre la République. De même, le site L’Humanité a diffusé un article intitulé “Émeutes : la colère légitime d’une jeunesse abandonnée” , qui soutient une “révolte populaire” contre un “système injuste” et un “État répressif”.