Alors que le continent africain fait face à un double défi — accès à l’énergie et transition écologique — le Maroc se positionne comme un acteur clé dans le développement des énergies renouvelables. Grâce à ses investissements ambitieux, sa vision stratégique et ses atouts naturels, le Royaume pourrait bien prétendre au statut de leader africain dans ce domaine. Mais les ambitions suffisent-elles ?
🌍 Un contexte continental marqué par l’urgence énergétique
En Afrique, plus de 600 millions de personnes vivent encore sans accès à l’électricité. Le défi est immense : il faut produire plus d’énergie, mais de manière durable, sans reproduire les erreurs des pays fortement dépendants des énergies fossiles.
Dans ce contexte, les énergies renouvelables sont vues comme une opportunité historique pour “sauter une étape” dans le développement énergétique, en allant directement vers le solaire, l’éolien ou l’hydrogène vert.
🇲🇦 Une stratégie nationale ambitieuse… et précoce
Le Maroc fait figure de pionnier sur le continent. Dès 2009, le Royaume lance sa Stratégie énergétique nationale, avec un objectif clair : porter la part des énergies renouvelables à 52 % du mix électrique d’ici 2030.
Les grands projets emblématiques :
- Centrale solaire Noor (Ouarzazate) : l’un des plus grands complexes solaires au monde.
- Parc éolien de Tarfaya : parmi les plus importants d’Afrique.
- Hydrogène vert : des projets pilotes et des accords avec l’Allemagne, le Portugal et la Chine.
- Ligne électrique Maroc-Royaume-Uni : projet en cours pour exporter de l’énergie propre vers l’Europe via un câble sous-marin de 3 800 km.
Avec plus de 4 000 MW de capacité renouvelable installée (solaire, éolien, hydraulique), le Maroc devance de nombreux pays africains dans ce domaine.
🔋 Les facteurs clés qui donnent un avantage au Maroc
☀️ Un fort potentiel naturel
- Plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an.
- Vents constants dans les régions côtières et montagneuses.
- Ressources hydrauliques déjà bien exploitées.
🏗️ Une vision politique stable
- Une volonté politique affirmée, avec l’implication directe du Roi Mohammed VI.
- Création de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN).
- Des partenariats internationaux stratégiques.
🌍 Une diplomatie énergétique proactive
- Le Maroc se positionne comme hub énergétique entre l’Afrique et l’Europe.
- Il participe à des initiatives panafricaines comme la Coalition pour l’Accès à l’Énergie en Afrique.
- Coopérations avec plusieurs pays africains pour le transfert de savoir-faire et de technologies.
⚠️ Les défis à surmonter
Malgré ses avancées, le Maroc n’est pas encore un leader incontesté. Plusieurs obstacles freinent cette ambition :
🧩 Dépendance aux importations technologiques
- Les équipements (panneaux, turbines, batteries) sont encore importés, surtout de Chine ou d’Europe.
🔌 Problèmes d’interconnexion
- Peu de connexions électriques entre pays africains : difficulté à exporter vers le sud du continent.
📉 Lenteur dans l’exécution
- Certains projets prennent du retard ou sont freinés par des problèmes administratifs, fonciers ou financiers.
🧑🏫 Formation & compétences
- Manque de techniciens et d’ingénieurs spécialisés dans les énergies vertes, ce qui freine la montée en puissance locale.
📈 Le Maroc, futur champion africain des renouvelables ?
Aujourd’hui, le Maroc fait partie du top 3 africain en matière de capacité installée en énergies renouvelables, avec l’Égypte et l’Afrique du Sud. Mais son avantage stratégique réside dans sa vision à long terme, sa stabilité, et sa capacité à attirer des investissements étrangers.
L’émergence de l’hydrogène vert comme nouvelle frontière énergétique pourrait jouer un rôle décisif dans la course au leadership continental, surtout si le Maroc parvient à industrialiser cette filière avant ses concurrents.
🗣️ « Le Maroc a toutes les cartes en main. Reste à transformer le potentiel en puissance réelle. » — analyste chez l’IRENA.
✅ Conclusion : Une ambition réaliste… si elle est bien menée
Oui, le Maroc peut devenir un leader africain dans les énergies renouvelables. Il en a le potentiel, les projets, la volonté politique et une reconnaissance croissante sur la scène internationale. Mais pour y parvenir, il lui faudra accélérer l’exécution, développer une industrie locale forte, et renforcer ses liens énergétiques avec ses voisins africains.
Le soleil et le vent sont là. Reste à transformer cette richesse naturelle en levier de puissance et de souveraineté énergétique pour tout le continent.
