
Alors que le Maroc amorce la rentrée politique de l’automne 2025, le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch se retrouve à un moment charnière de son mandat. Entre promesses électorales, pression sociale croissante et défis économiques persistants, cette rentrée est loin d’être ordinaire.
Quels sont les principaux enjeux de cette rentrée politique ? Décryptage.
📌 1. Mi-mandat : l’heure des comptes
Le gouvernement Akhannouch, issu des élections législatives de 2021, entre dans sa quatrième année de mandat. Le temps des bilans intermédiaires est arrivé.
- Quid des promesses électorales ? L’amélioration du système de santé, la généralisation de la protection sociale, la création d’emplois et la réforme de l’éducation faisaient partie des promesses phares. La société civile, les syndicats et l’opposition réclament plus de transparence sur l’état d’avancement de ces chantiers.
- Un besoin de visibilité : face aux incertitudes économiques mondiales, les Marocains attendent des signaux clairs sur les priorités nationales.
💸 2. Crise du pouvoir d’achat : un enjeu central
L’inflation, bien que stabilisée par rapport aux pics de 2023-2024, continue d’impacter le quotidien des ménages marocains.
- Les prix de l’alimentation, des carburants et des loyers restent élevés, notamment dans les grandes villes.
- Le gouvernement est attendu sur de nouvelles mesures de soutien, notamment pour les classes moyennes et les populations rurales.
- La réforme des caisses de compensation et les subventions ciblées pourraient revenir sur la table, avec les risques sociaux que cela comporte.
🏛️ 3. Dialogue social : tensions et attentes
Les relations entre l’exécutif et les syndicats sont marquées par une alternance entre négociations et bras de fer.
- La fonction publique (enseignants, santé, administration) reste un terrain de tension.
- Le dialogue social sera crucial à l’approche de la Loi de finances 2026, notamment en matière de salaires et d’emploi public.
- Le gouvernement est aussi interpellé sur sa capacité à instaurer un dialogue social territorial, au niveau des régions.
🛠️ 4. Réformes structurelles : entre ambition et lenteur
Plusieurs réformes sont annoncées comme prioritaires, mais peinent à se concrétiser pleinement :
- La réforme de l’enseignement, souvent qualifiée d’urgence nationale, tarde à produire des résultats visibles.
- La régionalisation avancée reste incomplète, notamment en matière de transfert effectif de compétences et de moyens.
- La justice et l’investissement sont également au cœur des réformes promises pour améliorer la gouvernance et attirer les capitaux.
🌍 5. Un contexte géopolitique tendu
Sur le plan international, le Maroc continue de naviguer dans un contexte régional délicat.
- Les relations avec l’Algérie restent gelées, tandis que le dossier du Sahara continue de cristalliser les débats diplomatiques.
- Le Maroc cherche à renforcer ses alliances stratégiques, notamment avec les pays africains, l’Union européenne et les États-Unis.
- Les enjeux migratoires et la coopération sécuritaire restent également prioritaires.
📊 6. Une opinion publique vigilante
Grâce aux réseaux sociaux, à une société civile de plus en plus active, et à une jeunesse engagée, l’opinion publique exerce une pression constante sur les institutions.
- Les citoyens réclament plus de résultats concrets que de discours.
- Des mouvements citoyens, parfois spontanés, peuvent émerger autour de causes sociales, environnementales ou économiques.
🧭 Conclusion : cap sur 2026
La rentrée politique 2025 n’est pas qu’un simple retour au travail gouvernemental : elle marque le début de la dernière phase du mandat Akhannouch, avec en ligne de mire les élections de 2026. Le gouvernement devra faire preuve de clarté, de réactivité et de vision pour espérer convaincre un électorat de plus en plus exigeant.
Les mois à venir seront donc décisifs pour redéfinir les priorités, corriger le tir là où c’est nécessaire, et surtout, retrouver la confiance des citoyens.
🔁 À suivre :
- Analyse de la future Loi de finances 2026
- Bilan de la généralisation de la protection sociale
- Portraits des figures montantes de l’opposition politique