📊Le chantier de la régionalisation avancée au Maroc : état des lieux et perspectives

La régionalisation avancée représente l’un des projets structurels les plus ambitieux du Maroc moderne. Initiée sous la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette réforme de fond vise à refonder l’organisation territoriale du Royaume sur des bases plus démocratiques, participatives et efficaces. Elle entend faire des régions de véritables pôles de développement intégré, capables de répondre aux aspirations locales tout en consolidant l’unité nationale.

📌 Un tournant stratégique pour la gouvernance territoriale

Adoptée dans le cadre de la Constitution de 2011, la régionalisation avancée repose sur des principes clés :

  • Autonomie des régions dans la gestion de leurs affaires,
  • Subsidiarité dans la prise de décision,
  • Solidarité interrégionale,
  • Participation citoyenne,
  • Et convergence des politiques publiques.

Avec 12 régions dotées de conseils élus au suffrage universel direct, encadrés par des Walis représentant l’autorité centrale, le Maroc a opté pour une gouvernance territoriale équilibrée entre déconcentration et décentralisation.

📊 État des lieux : des avancées notables, mais des défis persistants

Depuis la mise en œuvre de la loi organique relative aux régions en 2015, plusieurs avancées ont été enregistrées :

✅ Réalisations :

  • Élection et installation des conseils régionaux,
  • Élaboration de Plans de développement régionaux (PDR),
  • Transfert progressif de compétences dans les domaines de l’économie, de la culture, de l’environnement ou encore de l’aménagement du territoire,
  • Création de structures administratives régionales, avec recrutement de fonctionnaires dédiés,
  • Lancement de projets structurants dans les domaines des infrastructures, de la formation, de la santé ou de l’emploi.

⚠️ Défis à surmonter :

  • Lenteur dans le transfert effectif de certaines compétences, faute de décrets d’application ou de moyens humains/financiers suffisants,
  • Manque de coordination entre les échelons central et régional,
  • Disparités territoriales persistantes, notamment entre régions côtières et zones enclavées,
  • Faible appropriation du processus par certains citoyens, en raison d’un déficit de communication ou de participation.

🚀 Perspectives : vers une régionalisation plus opérationnelle et inclusive

Le chantier de la régionalisation est en constante évolution. Pour en faire un véritable levier de développement durable et inclusif, plusieurs pistes sont aujourd’hui au cœur des réflexions nationales :

🔄 Accélération du transfert de compétences

Le gouvernement travaille à clarifier et élargir les domaines d’intervention des régions, tout en assurant un appui technique et financier renforcé. Il s’agit de passer d’une logique de projet à une véritable autonomie fonctionnelle et budgétaire.

💰 Renforcement des ressources financières

Les régions doivent disposer de ressources propres et pérennes pour exercer pleinement leurs attributions. Cela passe par une refonte du système de financement régional, une meilleure mobilisation des recettes fiscales locales et une coopération renforcée avec le secteur privé.

👥 Participation citoyenne et transparence

La régionalisation ne peut réussir sans une implication active des citoyens, des associations et des acteurs économiques locaux. Le développement de mécanismes de démocratie participative, comme les consultations publiques et les budgets participatifs, est essentiel pour rapprocher l’action publique des besoins réels.

🏗️ Développement équilibré du territoire

La régionalisation doit également permettre de réduire les inégalités territoriales. Cela implique une meilleure coordination entre l’État central et les régions, des politiques publiques différenciées selon les réalités locales et une priorisation des investissements dans les zones rurales ou en retard de développement.


🎯 Conclusion : une transformation en marche

Le chantier de la régionalisation avancée est l’un des fondements de la modernisation de l’État marocain. Il s’inscrit dans une vision ambitieuse d’un Maroc plus solidaire, plus démocratique et plus proche des citoyens. Si le chemin reste encore semé d’obstacles, les fondations sont désormais en place pour hisser les régions au rang de véritables moteurs de développement et d’inclusion.

À l’horizon 2030, la réussite de ce chantier structurant dépendra de la mobilisation de toutes les forces vives : institutions, élus, société civile et citoyens. Car, comme l’a souligné Sa Majesté le Roi Mohammed VI, « La régionalisation avancée est un levier fondamental pour instaurer une gouvernance territoriale efficiente ».

🖋️ Par Brahim Tamimi
Blog d’actualités marocaines – juillet 2025

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