🐐 Chefchaouen : le prix des chèvres importées d’Espagne fait débat

Une opération de soutien aux éleveurs du cercle de Bab Taza, dans la province de Chefchaouen, suscite actuellement une vive controverse. En cause : les montants avancés pour l’acquisition de chèvres importées d’Espagne, jugés excessifs par plusieurs observateurs et acteurs du monde rural.

💼 Un projet de développement local sous les projecteurs

L’affaire a éclaté à la suite de la publication par la direction provinciale de l’Agriculture d’un appel d’offres pour l’achat de 250 têtes de chèvres reproductrices, dans le cadre d’un projet visant à soutenir les petits éleveurs de la région montagneuse de Bab Taza.

Mais les détails de l’appel d’offres n’ont pas tardé à faire réagir. Les prix proposés par les entreprises candidates varient entre 6.000 et 6.500 dirhams par tête, un tarif considéré comme élevé par rapport aux prix généralement constatés sur le marché local.

❓Des interrogations sur les coûts

De nombreux internautes et observateurs ont exprimé leur incompréhension, voire leur scepticisme, face à ce tarif. Certains y voient une mauvaise gestion des deniers publics, d’autres dénoncent un manque de transparence dans les procédures.

« À ce prix, on pourrait acheter deux ou trois chèvres locales ! », commente un internaute sur les réseaux sociaux.

🏛️ La direction régionale de l’Agriculture s’explique

Face à la polémique, la direction régionale de l’Agriculture de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a tenu à justifier ces montants, en précisant que le projet suit un cahier des charges strict défini par le ministère de tutelle.

Selon les responsables :

  • Les chèvres importées sont issues de races spécifiques à haut rendement laitier ou reproductif
  • Elles sont certifiées, vaccinées, et livrées avec un suivi vétérinaire
  • Les coûts incluent également le transport international, la quarantaine, et des frais logistiques supplémentaires

Ils insistent sur le fait que cette opération vise à améliorer durablement la productivité du cheptel local, et non à concurrencer les éleveurs traditionnels.

🌱 Entre modernisation agricole et critiques locales

Ce débat met en lumière les défis de la modernisation de l’agriculture dans les zones rurales, où les efforts des autorités peuvent être mal perçus s’ils ne s’accompagnent pas de concertation locale et de pédagogie sur les choix techniques et économiques.

Le ministère de l’Agriculture, à travers sa stratégie Génération Green, ambitionne de renforcer les capacités des petits agriculteurs, mais des voix s’élèvent pour appeler à plus de transparence et à davantage d’investissement dans les ressources locales.


👉 Affaire à suivre : alors que le processus d’acquisition suit son cours, il reste à voir si les retombées de ce projet convaincront les sceptiques… ou relanceront le débat sur la gestion des fonds publics destinés au développement rural.

🖋️ Par Brahim Tamimi
Blog d’actualités marocaines – juillet 2025

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