
Dimanche soir, la mythique place Bab El Had, Ă Rabat, a vibrĂ© au rythme des contes populaires, accueillant le lancement du programme âArt de la Halqaâ, moment fort de la 22e Ă©dition du Festival international âMaroc des Contesâ.
PlacĂ© sous le Haut Patronage de Sa MajestĂ© le Roi Mohammed VI, ce festival est organisĂ© par lâAcadĂ©mie internationale Morocco Storytelling pour le patrimoine culturel immatĂ©riel. Il rassemble cette annĂ©e des conteurs venus de plus de 40 pays, autour dâun thĂšme universel et symbolique : âParoles dâeau, contes en partageâ.
đ§ La Halqa, théùtre vivant du patrimoine oral
La Halqa, forme populaire ancestrale de spectacle de rue, retrouve toute sa vitalitĂ© Ă travers ce programme qui cĂ©lĂšbre la transmission orale, lâimaginaire collectif et les rĂ©cits ancrĂ©s dans la mĂ©moire populaire.
Les conteurs marocains, parĂ©s de costumes Ă©voquant la thĂ©matique de lâeau, ont animĂ© la soirĂ©e Ă Bab El Had en racontant des lĂ©gendes et histoires inspirĂ©es des riviĂšres, des sources et des pluies bĂ©nies du Maroc, plongeant le public dans un univers poĂ©tique et symbolique.
Autour dâeux, des groupes artistiques marocains et africains ont animĂ© lâesplanade, mĂȘlant tambours, trompettes et chants traditionnels dans une ambiance festive, crĂ©ant une vĂ©ritable immersion dans le patrimoine culturel vivant.
đ Un festival Ă portĂ©e universelle
Dans une dĂ©claration Ă la presse, Najima Thay Thay, directrice du festival, a rappelĂ© que cette Ă©dition met lâaccent sur la sensibilisation aux enjeux liĂ©s Ă lâeau, un thĂšme Ă la fois Ă©cologique, culturel et spirituel.
« Lâeau est une ressource prĂ©cieuse, et les contes permettent dâĂ©duquer, de transmettre et de sensibiliser Ă sa valeur. Le conte, par sa puissance symbolique, peut nourrir une conscience collective sur lâurgence environnementale », a-t-elle expliquĂ©.
Elle a Ă©galement mis en avant le choix de rendre hommage au âGuerrabâ, ce porteur dâeau traditionnel devenu une figure iconique du Maroc, symbole dâun lien ancestral entre lâhomme et lâeau.
đ Le conte, outil dâĂ©ducation et de transmission
La conteuse et pĂ©dagogue Atika Guelfaa a soulignĂ© lâimportance du conte dans lâĂ©ducation des jeunes gĂ©nĂ©rations, en particulier face aux dĂ©fis environnementaux et Ă lâomniprĂ©sence du numĂ©rique.
« Les enfants sâouvrent facilement aux rĂ©cits, surtout lorsquâils sont racontĂ©s en Darija, leur langue affective. Le conte devient alors un vĂ©hicule naturel de valeurs, de respect de la nature et de transmission de notre hĂ©ritage », a-t-elle affirmĂ©.
đ€ Au programme : veillĂ©es, dĂ©bats et formation
Le festival, qui se poursuit jusquâau 13 juillet, propose une riche programmation :
- VeillĂ©es contĂ©es rĂ©unissant des conteurs du Maroc et de lâĂ©tranger,
- Une table ronde internationale sur âLâeau dans lâimaginaire universel humainâ,
- Un masterclass en art du conte, destiné à former une nouvelle génération de conteurs, en alliant tradition orale et créativité contemporaine.
đ Ă travers cette cĂ©lĂ©bration du conte et de lâeau, le Festival âMaroc des Contesâ affirme son rĂŽle de passeur de mĂ©moire, de plateforme interculturelle et de dĂ©fenseur du patrimoine immatĂ©riel. Bab El Had, le temps dâune soirĂ©e, sâest transformĂ©e en carrefour dâĂ©motions, de poĂ©sie et de sagesse, oĂč chaque mot racontĂ© faisait jaillir une source de mĂ©moire partagĂ©e.



