Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, qui a pris une tournure dramatique avec l’opération “Déluge d’al-Aqsa”, de nombreux artistes français et internationaux ont choisi de ne pas prendre position publiquement sur la situation. Quelles sont les raisons de ce silence ? Est-ce un signe de peur, d’indifférence ou de prudence ?
Certains artistes ont osé briser le silence et afficher leur soutien à Israël, comme Nathalie Portman, Emmanuelle Béart, Patrick Bruel ou Karine Ferri. Ils ont exprimé leur horreur face à la violence terroriste du Hamas et leur solidarité avec les civils israéliens victimes des roquettes. D’autres ont témoigné de leur vécu personnel en Israël, comme Amir, qui a raconté comment il a été pris sous les tirs alors qu’il était dehors avec sa femme et son fils. Il a exprimé sa tristesse, sa colère et son incompréhension face à cette guerre sans fin.
Mais ces voix sont minoritaires et isolées. La plupart des artistes préfèrent garder le silence ou rester neutres face à ce conflit complexe et sensible. Pourquoi ? Peut-être par peur des réactions négatives, des accusations d’islamophobie ou de sionisme, des menaces ou des boycotts. Peut-être par indifférence, par manque d’intérêt ou de connaissance du sujet, par désillusion ou par lassitude. Peut-être par prudence, par respect pour les victimes des deux côtés, par souci de ne pas attiser les tensions ou de ne pas se mêler de ce qui ne les regarde pas.
Quelle que soit la raison, le silence des artistes est-il un choix responsable ? N’ont-ils pas un rôle à jouer dans la sensibilisation du public, dans la promotion du dialogue et de la paix, dans la dénonciation de l’injustice et de la violence ? Ne sont-ils pas des acteurs influents de l’opinion publique, capables de faire bouger les lignes et de changer les mentalités ? Ne doivent-ils pas utiliser leur voix pour défendre les valeurs universelles des droits humains, de la liberté et de la démocratie ?
Le silence des artistes face au Déluge d’al-Aqsa est peut-être une forme de sagesse, mais c’est aussi une forme de renoncement. C’est renoncer à s’engager pour une cause qui les concerne, qui nous concerne tous. C’est renoncer à faire entendre leur voix dans un monde où le bruit des armes étouffe celui de la raison. C’est renoncer à être des artistes engagés, des artistes citoyens, des artistes humains.