
Les accidents de la route sont un fléau qui touche de nombreux pays dans le monde, et le Maroc n’échappe pas à cette tragédie. Chaque année, des milliers de vies humaines sont perdues sur les routes marocaines, malgré les efforts déployés par les autorités pour améliorer la sécurité routière. L’ampleur du phénomène reste préoccupante, et les causes, bien qu’identifiées, continuent de provoquer des conséquences dramatiques.
Un bilan humain lourd
Le nombre de victimes des accidents de la route au Maroc reste alarmant. Selon les données de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et du ministère de l’Equipement, des Transports, de la Logistique et de l’Eau, chaque année, plusieurs milliers de personnes perdent la vie et des dizaines de milliers d’autres sont blessées dans des accidents de la route. En 2023, par exemple, plus de 3 500 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route, et plus de 100 000 autres ont été blessées, dont une part importante de blessés graves. Ces chiffres ont fait du Maroc l’un des pays ayant les taux de mortalité routière les plus élevés au monde.
Les accidents de la route figurent parmi les premières causes de décès dans le pays, et ils touchent toutes les catégories de la population, sans distinction d’âge ni de statut social. Les jeunes conducteurs, en particulier ceux âgés de 18 à 34 ans, représentent une proportion importante des victimes.
Les principales causes des accidents
Plusieurs facteurs contribuent aux accidents de la route au Maroc. Les experts identifient les causes suivantes comme les plus courantes :
- La vitesse excessive : Malgré les réglementations en place, la vitesse reste l’une des principales causes d’accidents. Sur les autoroutes et les routes nationales, de nombreux conducteurs dépassent les limites de vitesse, ce qui augmente considérablement le risque d’accidents graves, surtout lors des dépassements imprudents.
- La conduite en état d’ivresse : L’alcool et la drogue sont des facteurs aggravants dans un grand nombre d’accidents. La conduite sous l’emprise de l’alcool reste un problème majeur au Maroc, et bien que des mesures soient prises pour lutter contre ce phénomène, les comportements irresponsables persistent.
- Le non-respect des règles de circulation : Beaucoup de conducteurs ne respectent pas les règles élémentaires de sécurité routière, comme les feux de signalisation, les stops, les passages piétons ou les priorités de passage. L’inattention, la négligence et le non-port du casque ou de la ceinture de sécurité figurent également parmi les comportements à risque.
- L’état des infrastructures : Si des progrès ont été réalisés au niveau des routes principales, de nombreuses routes secondaires restent mal entretenues. Des nids-de-poule, un manque de signalisation et des infrastructures inadaptées peuvent contribuer à la survenance d’accidents, en particulier dans les régions rurales.
- La fatigue au volant : La conduite sur de longues distances, surtout pendant les périodes de fêtes et de vacances, peut entraîner de la fatigue, ce qui diminue les réflexes et la capacité de jugement du conducteur, augmentant ainsi le risque d’accident.
Les efforts pour améliorer la sécurité routière
Conscient de l’ampleur du problème, le gouvernement marocain met en place plusieurs mesures pour réduire le nombre d’accidents. Des campagnes de sensibilisation sont régulièrement menées pour éduquer les conducteurs aux risques de la vitesse excessive, de l’alcool au volant et des autres comportements à risque.
Le Maroc a également renforcé les contrôles de sécurité, avec des radars fixes et mobiles, des contrôles de sobriété et des amendes pour ceux qui ne respectent pas les règles. En outre, l’introduction de nouveaux dispositifs législatifs a permis d’augmenter les sanctions contre les comportements dangereux, notamment l’introduction de la suspension de permis en cas d’infractions graves.
Le pays a également mis en œuvre des programmes visant à améliorer les infrastructures routières, en réhabilitant et en modernisant les routes nationales et en veillant à une meilleure signalisation pour garantir la sécurité des usagers.
Les défis à relever
Malgré ces efforts, de nombreux défis demeurent. Le taux de mortalité routière reste élevé, et la culture de la sécurité routière tarde à se développer de manière uniforme à travers le pays. Les habitudes de conduite, parfois dangereuses et imprudentes, persistent, et il faudra beaucoup plus qu’une simple répression pour changer les comportements à long terme.
Le manque d’éducation à la sécurité routière, en particulier dans les zones rurales, et la faible application des lois de circulation dans certaines régions du pays restent des obstacles majeurs. De plus, l’urbanisation rapide et l’augmentation du nombre de véhicules sur les routes compliquent davantage la situation.
En conclusion les accidents de la route continuent de coûter de nombreuses vies chaque année au Maroc. Bien que des mesures aient été prises pour améliorer la sécurité routière, le pays fait face à des défis importants pour réduire le nombre d’accidents et de victimes. La lutte contre ce fléau nécessite une collaboration entre les autorités, les conducteurs et la société civile pour promouvoir des comportements responsables sur les routes et améliorer les infrastructures de transport. Seule une prise de conscience collective et des efforts soutenus permettront de réduire significativement les tragédies humaines causées par les accidents de la route au Maroc.