La guerre entre Israël et le Hamas, qui a éclaté le 7 octobre 2023, a provoqué une vague de solidarité avec le peuple palestinien dans le monde entier. À Paris, quelque 15 000 personnes se sont rassemblées samedi 21 octobre sur la place de la République pour dénoncer les attaques israéliennes contre la bande de Gaza et réclamer un cessez-le-feu immédiat.
La manifestation, qui avait été autorisée par la préfecture de police après avoir été initialement interdite, s’est déroulée dans le calme et sans incident majeur. Les manifestants, parmi lesquels figuraient des représentants de partis politiques, de syndicats, d’associations et de mouvements citoyens, ont scandé des slogans tels que “Palestine vivra, Palestine vaincra” ou “Israël assassin, Macron complice”. Ils ont également brandi des drapeaux palestiniens, des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “Stop au massacre à Gaza”, “Liberté pour la Palestine” ou encore “Boycott Israël”.
Les organisateurs de la manifestation ont dénoncé la “complicité” de la France avec Israël, accusant le président Emmanuel Macron de soutenir “un État colonial et raciste” qui commet des “crimes de guerre” et des “crimes contre l’humanité” à Gaza. Ils ont également appelé à la levée du blocus imposé par Israël à Gaza depuis 2007 et à la reconnaissance de l’État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.
La manifestation de Paris s’inscrit dans un mouvement mondial de solidarité avec la cause palestinienne, qui a vu des rassemblements similaires se tenir dans plusieurs villes d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Ces manifestations interviennent alors que la guerre entre Israël et le Hamas a déjà fait plus d’un millier de morts, dont une majorité de civils, et des milliers de blessés et de déplacés. Le conflit, qui est le plus meurtrier depuis la création d’Israël en 1948, a été déclenché par une série d’attaques du Hamas contre Israël, près de la frontière avec Gaza, appelée opération Déluge d’al-Aqsa. Ces attaques ont consisté en des milliers de tirs de roquettes et l’infiltration de militants du Hamas dans les villes et kibboutz israéliens, par terre, mer et air. Israël a riposté en lançant une vaste offensive militaire contre Gaza, visant notamment les infrastructures du Hamas et les zones résidentielles.
Les efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit n’ont pas abouti jusqu’à présent, malgré l’intervention de plusieurs pays et organisations internationales. Le Conseil de sécurité des Nations unies n’a pas réussi à adopter une résolution appelant à un cessez-le-feu, en raison du veto des États-Unis, principal allié d’Israël. Le sommet pour la paix organisé samedi au Caire par la Ligue arabe et l’Union africaine a également mis en évidence les divergences entre les pays arabes et les pays occidentaux sur la question palestinienne. Le Hamas a posé comme condition à un cessez-le-feu la levée du blocus de Gaza et la libération des prisonniers palestiniens détenus par Israël. De son côté, Israël a exigé la fin des tirs de roquettes et le désarmement du Hamas.
La situation humanitaire à Gaza est alarmante, selon les agences de l’ONU et les organisations non gouvernementales présentes sur place. Elles ont rapporté que plus de 400 000 personnes sont privées d’eau potable, que les coupures d’électricité sont fréquentes, que les hôpitaux sont saturés et que les stocks de médicaments sont insuffisants. Elles ont également déploré la destruction de nombreuses habitations, écoles, mosquées et infrastructures civiles par les bombardements israéliens. Elles ont appelé à un accès humanitaire sans entrave à Gaza et à la protection des civils.
La guerre entre Israël et le Hamas a également eu des répercussions à l’intérieur d’Israël, où des violences intercommunautaires ont éclaté entre Juifs et Arabes dans plusieurs villes mixtes. Ces affrontements, qui ont fait des morts et des blessés des deux côtés, ont été qualifiés de “pogroms” par le président israélien Reuven Rivlin. Ils ont également suscité la condamnation de la communauté internationale, qui a appelé au respect du droit et à la coexistence pacifique entre les citoyens israéliens.
La guerre entre Israël et le Hamas est donc un conflit aux dimensions régionales et internationales, qui met en jeu des enjeux politiques, religieux, historiques et humanitaires. Elle soulève également des questions de droit international, de sécurité, de justice et de paix. Elle interpelle la conscience de tous ceux qui aspirent à une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien.