🚗 Le Maroc, hub africain de l’industrie automobile : succès et défis

Le Maroc s’est imposé, en l’espace de deux décennies, comme un acteur majeur de l’industrie automobile en Afrique, devenant le premier constructeur automobile du continent et une plateforme d’exportation vers l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Ce succès est le fruit d’une vision stratégique, portée par des choix politiques audacieux, un environnement favorable à l’investissement et une montée en gamme progressive de l’écosystème industriel.

✅ Une success story marocaine

📈 Une industrie en pleine croissance

Avec plus de 500 000 véhicules produits en 2023, le Maroc s’est positionné devant l’Afrique du Sud en termes de production automobile. Le secteur représente plus de 100 milliards de dirhams d’exportations annuelles, soit environ 30 % des exportations industrielles du pays.

Les deux pôles industriels majeurs – Tanger Med (Renault) et Kénitra (Stellantis – Peugeot) – jouent un rôle clé dans cette dynamique, avec des écosystèmes performants comprenant des centaines de sous-traitants, fournisseurs et équipementiers internationaux.

🌍 Un hub régional

Le Maroc exporte aujourd’hui des véhicules vers plus de 75 pays, principalement en Europe (France, Espagne, Italie), mais aussi en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient. L’accord de libre-échange avec l’UE, la proximité géographique avec le marché européen, et une logistique portuaire performante (notamment Tanger Med) renforcent sa position de hub africain.

👷 Un vivier de compétences

Le royaume a investi dans la formation professionnelle avec la création d’instituts spécialisés dans les métiers de l’automobile (IFMIA), contribuant à une main-d’œuvre qualifiée et compétitive. Cette stratégie a permis d’attirer des entreprises de rang mondial comme Valeo, Lear, Sumitomo, Yazaki, Faurecia, etc.


⚠️ Les défis à relever

Malgré ces réussites, plusieurs défis structurels freinent encore le plein potentiel du secteur :

🔋 Transition vers la mobilité électrique

Face à la montée des véhicules électriques (VE), le Maroc doit accélérer la mutation vers l’électromobilité. Bien que le pays ait lancé des initiatives, notamment avec Stellantis pour assembler des véhicules électriques à Kénitra, la chaîne de valeur locale (batteries, composants VE) reste encore limitée.

🧩 Intégration locale

Le taux d’intégration locale approche 65 %, mais l’objectif gouvernemental est de dépasser les 80 %. Cela nécessite le développement d’une industrie locale des composants à haute valeur ajoutée, comme l’électronique embarquée ou les moteurs.

🏗️ Infrastructures et logistique intérieure

En dehors des zones industrielles phares (Tanger, Kénitra, Casablanca), certaines régions manquent d’infrastructures pour accueillir les sous-traitants ou offrir des solutions logistiques performantes. La décentralisation industrielle reste un défi.

🌱 Durabilité et impact environnemental

La croissance industrielle s’accompagne d’un besoin accru en énergies propres, traitement des déchets industriels, et en réduction de l’empreinte carbone. Le secteur doit s’aligner sur les nouvelles normes ESG (environnement, social, gouvernance), notamment pour rester compétitif à l’export.


🛠️ Quelles perspectives pour l’avenir ?

Le Maroc a de solides atouts pour consolider son rôle de leader continental :

  • Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement cible les industries stratégiques, dont l’automobile.
  • La stratégie industrielle 2021–2026 prévoit un soutien renforcé à l’innovation, aux PME et à la recherche & développement.
  • Le pays ambitionne de devenir un acteur clé dans la fabrication de véhicules électriques et la production de composants pour batteries, en lien avec son potentiel en énergies renouvelables et en minerais stratégiques.

🔎 En résumé

IndicateursValeurs clés
Production 2023+500 000 véhicules
Exportations automobiles+100 Mds MAD
Taux d’intégration locale~65 %
Principaux constructeursRenault, Stellantis
Nombre d’emplois directs+220 000
Objectif 2030Hub africain de la voiture électrique

🏁 Conclusion

Le Maroc a su transformer son industrie automobile en pilier de croissance économique, de création d’emplois et d’exportation. Mais pour maintenir sa compétitivité face à des marchés en évolution rapide, il devra relever les défis de l’innovation, de l’intégration industrielle, et de la durabilité. Le virage vers l’électromobilité représente un tournant stratégique à ne pas manquer.

Le royaume est en route pour devenir un hub industriel global, à condition de rester agile, vert et innovant.

🖋️ Par Brahim Tamimi
Blog d’actualités marocaines – juillet 2025

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