
Malgré un contexte économique mondial encore incertain, le Maroc continue d’attirer l’intérêt des investisseurs étrangers. En 2025, plusieurs secteurs clés se distinguent par leur dynamisme, leur rentabilité potentielle et leur alignement avec les priorités stratégiques nationales.
Zoom sur les secteurs les plus porteurs, les nouvelles tendances de l’investissement, et les défis à relever pour maintenir l’attractivité du Royaume.
📈 Un flux d’investissement stable malgré les tensions mondiales
Selon les dernières données de l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), le Maroc a enregistré une hausse de 8,3 % des investissements directs étrangers (IDE) au premier semestre 2025 par rapport à la même période en 2024.
Les principaux investisseurs restent :
- 🇫🇷 France
- 🇪🇸 Espagne
- 🇦🇪 Émirats arabes unis
- 🇺🇸 États-Unis
- 🇨🇳 Chine
Cette confiance renouvelée s’explique par plusieurs facteurs : stabilité politique, position géographique stratégique, infrastructures modernes, et un cadre légal d’investissement de plus en plus attractif (notamment via la nouvelle Charte de l’investissement, entrée en vigueur en 2023).
🔋 1. Énergies renouvelables : la locomotive verte
Le secteur énergétique, notamment les énergies renouvelables, reste l’un des plus dynamiques :
- Projets solaires et éoliens dans les régions de Midelt, Ouarzazate, Guelmim.
- Déploiement de projets de production d’hydrogène vert, avec des partenariats européens (Allemagne, Pays-Bas).
- Objectif : porter la part des énergies renouvelables à 52 % du mix énergétique d’ici 2030.
📌 En 2025, l’Allemagne a investi plus de 500 millions d’euros dans un nouveau complexe solaire au sud d’Errachidia.
🏭 2. Industrie automobile et aéronautique : la montée en gamme continue
Le Maroc consolide sa place en tant que hub industriel régional, notamment dans :
Automobile
- Renault, Stellantis et BYD renforcent leur présence.
- Développement de véhicules électriques dans les usines de Kénitra et Tanger.
- Objectif : atteindre une capacité de production de 1 million de véhicules/an d’ici 2030.
Aéronautique
- Extension des sites de Bombardier et Safran à Casablanca.
- Production de composants à forte valeur ajoutée, en lien avec l’aéronautique verte.
🌾 3. Agro-industrie : transformation locale et export
Face à la demande croissante de produits transformés et à la nécessité de créer plus de valeur ajoutée localement, l’agro-industrie attire de nouveaux capitaux étrangers :
- Unités de transformation agroalimentaire dans les régions de Souss-Massa, Oriental et Béni Mellal-Khénifra.
- Développement de filières exportables (conserves, huiles, fruits secs).
- Priorité à la sobriété hydrique dans les projets, en réponse à la crise de l’eau.
💻 4. Technologies, offshoring et digital : le Maroc numérique séduit
Le Maroc conforte sa position comme hub technologique africain :
- Développement de technoparks à Fès, Agadir, Oujda.
- Croissance des centres de services IT, BPO et IA (intelligence artificielle) à Casablanca, Rabat et Tanger.
- Présence renforcée d’acteurs comme Capgemini, Dell, Webhelp ou encore des start-ups de la French Tech.
💡 Le secteur emploie désormais plus de 140 000 personnes, avec une croissance de 12 % en 2025.
🏨 5. Tourisme haut de gamme et écotourisme
Après une forte reprise post-COVID et le succès de la Coupe du monde des clubs (2023), le secteur touristique marocain attire des investisseurs dans :
- Hôtellerie de luxe à Essaouira, Chefchaouen, Dakhla et dans les oasis du Sud.
- Projets de tourisme durable et rural, soutenus par des bailleurs européens.
- Développement de l’offre culturelle et spirituelle, notamment à Fès et Tétouan.
🚧 Défis à relever pour aller plus loin
Malgré ces avancées, plusieurs freins structurels doivent encore être levés pour renforcer l’attractivité :
- Lenteurs administratives et complexité des procédures.
- Manque de main-d’œuvre qualifiée dans certains secteurs industriels et technologiques.
- Inégalités territoriales en matière d’infrastructures et d’accès au foncier.
La nouvelle Charte de l’investissement prévoit des incitations spécifiques aux projets situés en dehors de Casablanca-Rabat-Tanger, mais leur mise en œuvre reste à suivre de près.
🧭 Conclusion : un Maroc attractif, mais sous conditions
Le Maroc de 2025 continue de séduire les investisseurs internationaux par sa stabilité, sa vision stratégique et son positionnement géopolitique unique. Cependant, maintenir cette dynamique nécessitera des réformes continues, une amélioration de la gouvernance locale et une véritable montée en compétences de sa jeunesse.
À l’horizon 2030, l’objectif affiché est clair : faire du Maroc une plateforme industrielle, technologique et durable de premier plan en Afrique et en Méditerranée.
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