
Le Théâtre Mohammed V de Rabat a vibré, mardi soir, au rythme d’un concert exceptionnel porté par le maestro marocain Adnane Matrone, figure emblématique de la scène musicale nationale et internationale. Devant un public conquis, l’artiste a orchestré une soirée inoubliable, mêlant traditions patrimoniales et élans contemporains, dans une fusion sonore audacieuse et poétique.
Accompagné de l’Orchestre symphonique des jeunes de Malaga (JOPMA) et de la chorale marocaine CASASAWT, Adnane Matrone a su créer un espace où les frontières musicales s’effacent, laissant place à une communion artistique intense entre l’Orient et l’Occident, entre mémoire et modernité.
Une ouverture interactive, un dialogue avec le public
Dès les premières notes, le concert s’est démarqué par une approche interactive inédite. Le maestro a instauré un échange spontané avec le public, l’invitant à participer activement au rythme et à l’ambiance, brisant ainsi la barrière traditionnelle entre la scène et la salle. Une entrée en matière vibrante, annonciatrice d’un spectacle riche en émotions et en surprises.
Un répertoire éclectique, reflet d’une vision artistique universelle
Le programme a brillamment navigué entre classiques de la musique occidentale — avec des œuvres incontournables telles que “Radetzky”, “Boléro” de Ravel ou encore le thème épique de “Game of Thrones” — et des pièces issues du patrimoine arabe et marocain, notamment “Kharboucha”, “Moulay Abdellah” et le sublime “Lamma Bada Yatathanna”.
L’audace artistique d’Adnane Matrone s’est également exprimée dans des réinterprétations modernes de titres emblématiques comme “Billie Jean” de Michael Jackson, repensé dans une version symphonique innovante, à la croisée des styles.
Un hommage au patrimoine, une ouverture sur le monde
Dans une déclaration accordée à la MAP, Adnane Matrone a décrit ce concert comme une « revitalisation de la mémoire musicale collective », un hommage aux racines marocaines et arabes, mais également une passerelle vers les expressions musicales internationales. L’artiste a insisté sur l’importance de l’implication du public, devenu acteur de la performance, et non simple spectateur.
Cette approche s’inscrit dans une vision artistique profondément humaniste, où le dialogue culturel et l’expérimentation sonore constituent le cœur du projet. “Ce concert est un manifeste de notre capacité à faire dialoguer les civilisations à travers la musique”, a-t-il confié.
Une carrière dédiée à la transmission et à l’innovation
Adnane Matrone n’est pas seulement un chef d’orchestre : il est également compositeur, pédagogue et initiateur de nombreuses initiatives culturelles au Maroc. Il dirige le prestigieux Festival international de chant choral “SAWT”, et compte à son actif plus de vingt ans de création et de participation à des festivals de renom en Asie et en Europe.
La collaboration avec l’Orchestre des Jeunes de Malaga, symbole d’ouverture et de fraternité artistique, donne à ce concert une dimension universelle, fidèle à l’esprit de l’artiste.
🎶 Conclusion : Quand la musique unit les mondes
Ce concert au Théâtre Mohammed V n’était pas qu’un simple événement musical : c’était une célébration de la diversité, un plaidoyer pour la mémoire vivante, et une démonstration éclatante de ce que la musique peut accomplir lorsqu’elle est guidée par la passion, la créativité et la volonté de tisser des liens entre les cultures.
Avec Adnane Matrone à la baguette, la musique marocaine continue de rayonner bien au-delà de ses frontières, portée par une vision moderne enracinée dans l’authenticité.