
La 18á” Ă©dition du Festival Jazzablanca, en cours Ă Casablanca, a offert mardi soir une performance musicale dâexception marquĂ©e par une fusion audacieuse entre le jazz contemporain et le patrimoine gnaoui marocain. Une rencontre artistique Ă haute intensitĂ© qui a transportĂ© les mĂ©lomanes au croisement des cultures, des rythmes et des Ă©motions.
⚠Une scÚne partagée entre Londres et le Maroc
Le public casablancais a eu le privilĂšge dâassister Ă une collaboration inĂ©dite entre le groupe londonien Waaju et le maĂźtre gnaoui Majid Bekkas, figure emblĂ©matique des musiques mĂ©tissĂ©es. Ensemble, ils ont livrĂ© un concert vibrant, symbole de lâuniversalitĂ© de la musique et de sa capacitĂ© Ă crĂ©er des ponts entre les cultures.
Waaju, dont le nom signifie âinciter, inspirer ou influencer Ă agirâ en bambara, a conquis la scĂšne grĂące Ă son savant mĂ©lange de jazz britannique, de polyrythmies latines et de blues malien psychĂ©dĂ©lique. Le groupe sâest brillamment fondu dans lâunivers de Majid Bekkas, dont le guembri et la voix ont insufflĂ© une Ăąme africaine profonde Ă cette fusion.
đ¶ âAlouaneâ, fruit dâune collaboration harmonieuse
Ce concert a Ă©galement Ă©tĂ© lâoccasion de cĂ©lĂ©brer lâalbum âAlouaneâ, fruit de cette premiĂšre collaboration entre Majid Bekkas et Waaju. Lâalbum, saluĂ© comme lâun des projets musicaux les plus remarquĂ©s au Royaume-Uni en 2024, explore des nuances harmoniques subtiles et une improvisation libre, caractĂ©ristiques Ă la fois du jazz et de la musique gnaouie.
Dans une dĂ©claration Ă la MAP, Majid Bekkas a rappelĂ© que le jazz et la musique Gnawa partagent une racine commune africaine, ainsi quâune passion pour lâimprovisation rythmique, ce qui rend leur fusion presque naturelle.
Ben Brown, percussionniste du groupe Waaju, a quant Ă lui saluĂ© la richesse culturelle du Maroc et lâaccueil chaleureux du public, visiblement conquis par cette rencontre musicale dâun autre genre.
đ Ezra Collective : lâautre moment fort de la soirĂ©e
La soirĂ©e sâest poursuivie avec la prestation trĂšs attendue du Ezra Collective, autre fleuron de la scĂšne jazz britannique. FormĂ© en 2012, le groupe est reconnu pour son style Ă©clectique mĂȘlant jazz, afrobeat et sons urbains, Ă lâimage de la diversitĂ© culturelle londonienne.
Avec leur dernier album âDance, No Oneâs Watchingâ (2024), les cinq musiciens ont fait vibrer la scĂšne casablancaise. VĂ©ritable ode Ă la libertĂ© du mouvement, cet opus incarne la puissance fĂ©dĂ©ratrice de la musique, dans une ambiance de fĂȘte oĂč lâimprovisation est reine.
đł Une Ă©dition ancrĂ©e dans la ville
FidĂšle Ă son esprit dâouverture, Jazzablanca a Ă©galement installĂ© sa scĂšne âNouveau Souffleâ au Parc de la Ligue Arabe, offrant au public quatre concerts gratuits. Lâoccasion de dĂ©couvrir les talents marocains Ă©mergents et confirmĂ©s : Daraa Tribes, Mehdi Qamoum, Anas Chlih Quintet et Soukaina Fahsi.
đŒ Jazzablanca : plus quâun festival, une expĂ©rience
Avec cette programmation riche et audacieuse, la 18á” Ă©dition de Jazzablanca confirme son statut de rendez-vous incontournable des musiques actuelles au Maroc. En mĂȘlant traditions africaines, innovations occidentales et diversitĂ© locale, le festival offre une expĂ©rience immersive unique, fidĂšle Ă son engagement en faveur du dialogue interculturel et de la paix par la musique.
Le festival se poursuit jusquâau samedi 12 juillet : lâoccasion pour les amoureux de la musique de vivre encore quelques soirĂ©es inoubliables Ă Casablanca.