
a 18e Ă©dition du Festival Jazzablanca continue de marquer les esprits. Dimanche soir, la ScĂšne 21 a Ă©tĂ© le théùtre dâune soirĂ©e exceptionnelle, portĂ©e par deux artistes dâunivers trĂšs distincts mais rĂ©unis par une mĂȘme intensitĂ© scĂ©nique : Jordan Rakei, chanteur et compositeur nĂ©o-zĂ©landais basĂ© Ă Londres, et la magnĂ©tique Emel, artiste tunisienne Ă la croisĂ©e des genres.
đ€ Jordan Rakei : une premiĂšre envoĂ»tante au Maroc
Pour sa premiĂšre apparition au Maroc, Jordan Rakei a offert au public casablancais une performance dâune finesse rare. EntourĂ© de cinq musiciens, il a transportĂ© les spectateurs dans son univers musical subtil, mĂȘlant jazz, soul, R&B et touches Ă©lectroniques. Alternant entre les claviers et la guitare, lâartiste a dĂ©montrĂ© une maĂźtrise scĂ©nique impressionnante, enveloppant lâaudience dâune atmosphĂšre feutrĂ©e et immersive.
Des titres phares de son dernier album The Loop, comme âRoyalâ ou âFreedomâ, ont suscitĂ© lâenthousiasme dâun public conquis. Lâun des temps forts de la soirĂ©e fut sans conteste sa reprise bouleversante de âMad Worldâ, livrĂ©e dans une version intimiste qui a Ă©mu lâassistance.
đ Emel : entre trance et rĂ©volte
En premiĂšre partie, Emel â connue pour sa voix puissante et sa prĂ©sence magnĂ©tique â avait donnĂ© le ton. Son concert, fusion de musique traditionnelle nord-africaine, dâĂ©lectro-punk et de rock alternatif, a fait vibrer la scĂšne et les cĆurs.
La chanteuse tunisienne, fidÚle à sa démarche artistique engagée et expérimentale, a offert un moment intense, à la fois mystique et incandescent. Interrogée par la MAP avant sa performance, elle déclarait :
âJe rĂ©flĂ©chis dans la diversitĂ© et jâaime beaucoup les explorations. Ce qui mâamuse quand je fais de la musique, câest dâessayer de nouvelles combinaisons.â
Une dĂ©claration en parfaite adĂ©quation avec sa prestation, oĂč chaque chanson semblait repousser les frontiĂšres du genre et du langage.
đ Jazzablanca : le rendez-vous musical de toutes les frontiĂšres
Ce double plateau illustre parfaitement lâesprit de Jazzablanca : un festival ouvert sur le monde, qui cĂ©lĂšbre la diversitĂ© des cultures et des Ă©motions musicales. Dans un dĂ©cor soignĂ© et une ambiance chaleureuse, Anfa Park a offert un cadre idĂ©al Ă cette expĂ©rience sensorielle, avec deux scĂšnes, des espaces de dĂ©tente, et une restauration variĂ©e, crĂ©ant une atmosphĂšre de village musical cosmopolite.
ParallĂšlement, la scĂšne âNouveau Souffleâ, installĂ©e au Parc de la Ligue arabe, propose des concerts gratuits en journĂ©e, mettant en avant des talents marocains comme Daraa Tribes, Mehdi Qamoum, Anas Chlih Quintet et Soukaina Fahsi. Une belle maniĂšre dâouvrir la scĂšne aux nouvelles gĂ©nĂ©rations tout en dĂ©mocratisant lâaccĂšs Ă la musique live.
đ Un festival Ă suivre jusquâau 12 juillet
Le Festival Jazzablanca se poursuit jusquâau 12 juillet, promettant dâautres moments dâexception avec une programmation Ă©clectique et ambitieuse. Une chose est sĂ»re : Casablanca vit au rythme de la musique, et cette 18e Ă©dition sâimpose dĂ©jĂ comme lâune des plus mĂ©morables.



