🎨 Disparition d’Afif Bennani : le Maroc perd un maître des arts plastiques

L’artiste-peintre et écrivain marocain Afif Bennani s’est éteint, mercredi à Rabat, à l’âge de 82 ans, a-t-on appris auprès de sa famille. Figure emblématique des arts plastiques au Maroc, le défunt laisse derrière lui une œuvre puissante, marquée par un attachement profond à l’héritage culturel et spirituel du Royaume.

🖌 Un pionnier des arts plastiques marocains

Né en 1943 à Rabat, Afif Bennani appartient à la première génération d’artistes plasticiens ayant façonné le paysage artistique marocain contemporain. Entré tardivement dans la carrière artistique en 1992, il s’impose néanmoins très rapidement par son style singulier et sa vision ancrée dans la culture marocaine.

À travers ses toiles, Bennani explore les kasbahs, les médersas, les paysages traditionnels et les symboles spirituels, qu’il sublime avec des couleurs profondes et une composition équilibrée, presque méditative. Ses œuvres sont traversées par des messages de paix, de grandeur intérieure et de civilisation.

🌍 Un parcours artistique international

Au fil des décennies, Afif Bennani a réalisé plus de 65 expositions, aussi bien au Maroc qu’à l’étranger, dans des pays tels que :

France
Allemagne
Émirats Arabes Unis
Espagne
Suisse
Irak

En 2000, la Fédération Nationale de la Culture Française lui décerne un diplôme saluant sa contribution au patrimoine artistique de son époque.

🏅 Distinctions et reconnaissance

Surnommé « Le Prince des Kasbah » par une revue koweïtienne, Afif Bennani s’est vu attribuer de nombreuses distinctions prestigieuses au cours de sa carrière :

2004 : Médaille européenne pour les arts plastiques pour l’œuvre La Kasbah de Timzouline
2010 : Toile d’Or 2010 pour le tableau La Médersa Bounania de Fès
2013 : Médaille d’Étain de l’Académie des Arts, des Sciences et des Lettres de France

Ces prix attestent de l’aura internationale de son travail, mais aussi de la portée universelle de ses inspirations marocaines.

📚 Un homme de lettres passionné

Parallèlement à son activité de peintre, Afif Bennani était également un écrivain et théoricien de l’art. Il a publié trois ouvrages marquants :

La Peinture du XIXe siècle à 1945 (2006)
Lexique des Arts Plastiques (2010)
Maximes Plastiques (2013)

Ces publications témoignent de sa volonté de transmettre le savoir artistique et de valoriser la mémoire esthétique collective.

🏛 Un engagement institutionnel fort

De 1982 à 1999, Bennani a dirigé l’Organisation des Foires et des Expositions Internationales (OCE), jouant un rôle crucial dans la promotion des artistes marocains à l’échelle mondiale. En 2009, il est élu Vice-Président du syndicat des chercheurs et des hommes de lettres du Maroc.

En 2015, il est nommé commissaire du 1er Festival de Rabat à l’occasion du 40e anniversaire de la Marche Verte, ainsi que commissaire de l’exposition internationale dédiée à la Journée mondiale de la femme, confirmant son engagement pour l’art comme vecteur de mémoire et de dialogue.

🕊 Une disparition qui laisse un vide

Le décès d’Afif Bennani marque la fin d’un chapitre important de l’histoire artistique marocaine. Son œuvre, dense et profondément enracinée dans les valeurs du Royaume, continuera d’inspirer les générations futures. Artiste du cœur et de l’âme, il a su faire de la peinture un langage universel de paix, d’équilibre et d’héritage.

🎗 En hommage

Afif Bennani n’était pas simplement un peintre, mais un bâtisseur de mémoire, un passeur de beauté et un ambassadeur de l’identité marocaine dans sa forme la plus noble.

Son nom restera associé à la finesse, à la sagesse et à l’élégance de l’art marocain.

Inna lillah wa inna ilayhi raji’un.