
Face à l’urgence climatique et à la nécessité de repenser les sources d’énergie, l’hydrogène vert s’impose comme un pilier de la transition énergétique mondiale. Et dans cette course à l’énergie propre, le Maroc se positionne comme un acteur sérieux et ambitieux. Doté de ressources naturelles favorables, d’une stratégie énergétique claire et d’un fort attrait pour les investisseurs, le Royaume a toutes les cartes en main pour devenir un leader de l’hydrogène vert.
Mais cette ambition est-elle réaliste ? Décryptage.
⚡ Qu’est-ce que l’hydrogène vert ?
L’hydrogène vert est produit par électrolyse de l’eau, une technologie qui utilise de l’électricité issue de sources renouvelables (éolien, solaire, hydraulique) pour séparer l’hydrogène et l’oxygène. Il est 100 % propre et ne génère pas d’émissions de CO₂, contrairement à l’hydrogène « gris » ou « bleu », issus des énergies fossiles.
🌞 Le Maroc, un terrain idéal
Le Royaume bénéficie de conditions naturelles exceptionnelles :
- 🌞 Un fort ensoleillement (plus de 300 jours par an) et un vaste potentiel solaire dans les régions du Sud.
- 💨 Un bon gisement éolien, notamment dans les zones côtières de Tarfaya, Essaouira et Tanger.
- 🌍 Une position géographique stratégique, entre l’Europe et l’Afrique, à proximité du marché européen très demandeur en énergie verte.
Ces atouts ont déjà permis au Maroc de devenir un pionnier en matière d’énergies renouvelables, avec des projets phares comme Noor Ouarzazate ou les parcs éoliens de Tarfaya.
📊 Une stratégie ambitieuse déjà en marche
Le Maroc a dévoilé en 2021 sa feuille de route nationale pour l’hydrogène vert, qui prévoit :
- La production d’hydrogène et de ses dérivés (ammoniac vert, méthanol).
- La mise en place de zones industrielles vertes.
- Le développement d’un cadre réglementaire et d’incitations à l’investissement.
- Des partenariats internationaux stratégiques avec l’Allemagne, les Pays-Bas, le Portugal et récemment l’Union européenne.
Le « Moroccan Hydrogen Cluster », un regroupement d’acteurs publics et privés, vise à fédérer les efforts pour accélérer le développement d’une filière compétitive.
🤝 Un fort intérêt international
Plusieurs grandes puissances ont déjà exprimé leur intérêt pour l’hydrogène marocain :
- L’Allemagne a signé un accord de coopération pour importer de l’hydrogène vert depuis le Maroc.
- L’Union européenne inclut le Maroc dans sa stratégie de diversification énergétique post-crise ukrainienne.
- Des géants industriels et énergétiques explorent des projets d’investissement de plusieurs milliards d’euros.
🚧 Les défis à relever
Malgré son potentiel, le Maroc doit faire face à plusieurs défis pour concrétiser cette ambition :
- 💧 Gestion de la ressource en eau, essentielle pour l’électrolyse.
- 💰 Coût élevé de l’infrastructure (électrolyseurs, pipelines, stockage).
- ⚙️ Besoins en compétences locales : il faudra former des techniciens, ingénieurs et chercheurs spécialisés.
- 📜 Cadre législatif et réglementaire encore en construction.
âś… Le Maroc peut-il devenir un leader mondial ?
La réponse est oui, potentiellement, à condition de :
- Accélérer les projets pilotes et démontrer leur viabilité.
- Renforcer la coopération régionale et internationale.
- Assurer une gouvernance claire et cohérente de la filière.
- Mobiliser les financements nécessaires, notamment via des partenariats public-privé.
Le Maroc peut ainsi non seulement répondre à ses propres besoins énergétiques, mais aussi devenir un fournisseur stratégique pour l’Europe, tout en créant de nouveaux emplois et en stimulant l’innovation industrielle.
📌 Conclusion
L’hydrogène vert est plus qu’un pari : c’est une opportunité historique pour le Maroc de s’imposer comme un acteur clé de la transition énergétique mondiale. Avec ses ressources naturelles, sa volonté politique et l’intérêt qu’il suscite à l’international, le Royaume est sur la bonne voie pour transformer ce potentiel en leadership durable.
🖋️ Par Brahim Tamimi
Blog d’actualités marocaines – juillet 2025