
L’ambassade des États-Unis au Maroc a annoncé une nouvelle mesure qui ne manquera pas de faire réagir : toutes les personnes sollicitant un visa non-immigrant de type F, M ou J devront désormais rendre publics leurs comptes de réseaux sociaux. Cette décision, officialisée via un communiqué publié sur le réseau X (anciennement Twitter), entre en vigueur immédiatement.
« À compter d’aujourd’hui, toutes les personnes demandant un visa F, M ou J sont priées d’ajuster les paramètres de confidentialité de tous leurs comptes de réseaux sociaux sur ‘public’ afin de faciliter la vérification nécessaire pour établir leur identité et leur admissibilité aux États-Unis en vertu de la loi américaine », peut-on lire dans la publication.
🎓 Qui est concerné par cette mesure ?
Cette exigence concerne en premier lieu :
- Les étudiants étrangers (visa F)
- Les stagiaires et chercheurs (visa J)
- Les personnes en formation non académique (visa M)
Autrement dit, des profils généralement jeunes, académiques ou en début de carrière, et qui cherchent à poursuivre un cursus ou une expérience professionnelle aux États-Unis.
🔍 Objectif : renforcer les contrôles d’identité
Selon l’ambassade, cette mesure vise à faciliter le processus de vérification d’identité et à renforcer les contrôles de sécurité dans un contexte de surveillance accrue des flux migratoires. Les autorités américaines considèrent les réseaux sociaux comme une source complémentaire d’évaluation pour déterminer l’admissibilité d’un candidat à entrer sur le territoire.
⚖️ Des interrogations sur le respect de la vie privée
Cette annonce suscite toutefois des inquiétudes légitimes :
- Quelles informations seront analysées ?
L’ambassade n’a pas précisé le type de contenu consulté (photos, messages privés, likes, etc.), ni la période temporelle visée. - Combien de temps ces données seront-elles conservées ?
Aucun détail n’a été donné sur la durée de conservation, ni sur les entités habilitées à y accéder. - Que se passe-t-il si un candidat refuse ?
Le communiqué reste flou quant aux conséquences d’un refus de rendre son profil public. Le risque probable est un rejet automatique de la demande de visa.
🌐 Vers une surveillance numérique élargie ?
Cette décision reflète une tendance mondiale à élargir le champ de la surveillance numérique dans les processus migratoires. Les autorités américaines, déjà attentives aux antécédents sécuritaires et à la cohérence du dossier administratif, semblent désormais accorder un poids croissant à l’empreinte numérique des demandeurs.
Pour les demandeurs marocains, il s’agit d’un nouveau critère à prendre en compte dans la préparation de leur dossier de visa. Des experts en cybersécurité et juristes s’interrogent d’ores et déjà sur la légalité et la proportionnalité de cette exigence au regard du droit à la vie privée et de la liberté d’expression.
📌 Ce qu’il faut retenir :
- 📅 Entrée en vigueur immédiate de la mesure
- 📱 Tous les réseaux sociaux doivent être réglés en mode « public »
- 🎓 Visa concernés : F (étudiants), M (formations non académiques), J (chercheurs et visiteurs)
- ⚠️ Pas encore de cadre clair sur l’utilisation et la protection des données collectées
🧭 Que faire si vous êtes concerné ?
- Identifiez les réseaux sociaux liés à votre identité (Facebook, Instagram, X, LinkedIn, etc.).
- Vérifiez les paramètres de confidentialité de vos comptes et basculez-les en mode public si vous souhaitez poursuivre la demande de visa.
- Faites preuve de prudence : évitez de publier des contenus sensibles, polémiques ou ambigus.
- Gardez une trace écrite des communications avec l’ambassade pour toute contestation future.
🗣 Une mesure de sécurité ou une intrusion numérique ? Le débat reste ouvert, mais pour les candidats marocains aux visas F, M ou J, la vigilance digitale devient désormais un passage obligé.
🖋️ Par Brahim Tamimi
Blog d’actualités marocaines – juillet 2025