đŸ‡Č🇩 ÉtĂ© 2025 : Les MRE boudent le Maroc, la flambĂ©e des prix pointĂ©e du doigt

Le constat est implacable : l’affluence estivale des Marocains rĂ©sidant Ă  l’étranger (MRE), habituellement si visible dans les rues, les plages et les routes du Royaume durant la haute saison, est en net recul cet Ă©tĂ©. À Rabat, Casablanca, FĂšs ou encore Nador, les voitures immatriculĂ©es Ă  l’étranger se font rares, signe d’un malaise profond dans la relation entre la diaspora et le pays d’origine.

✈ Des prix prohibitifs qui dissuadent

En ligne de mire : les prix excessifs du transport. Rachid, installé en région parisienne, témoigne :

« En juin, pour quatre billets aller-retour depuis Paris, on nous demandait plus de 2.500 euros. Ajoutez Ă  cela la location de voiture et un appartement, c’est devenu un luxe de rentrer au pays. »

MĂȘme discours du cĂŽtĂ© de Karima, rĂ©sidant en Belgique, qui a prĂ©fĂ©rĂ© cette annĂ©e partir
 dans le sud de l’Espagne :

« Là-bas, on ne se sent pas pris pour des touristes à arnaquer à chaque coin de rue. »

Et ce sentiment semble largement partagé. Coût du transport, logements, location de voitures, restaurants, services : tout semble aligné pour freiner le retour des MRE dans leur pays natal.

💬 Un cri d’alarme des associations de consommateurs

Bouazza Kherrati, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration Marocaine des Droits du Consommateur (FMDC), tire la sonnette d’alarme :

« J’ai Ă©tĂ© contactĂ© par plusieurs MRE qui ont renoncĂ© Ă  venir. On est fin juillet, et les voitures Ă©trangĂšres sont quasi absentes. Les billets d’avion ou de bateau Ă  eux seuls coĂ»tent souvent plus de 20.000 dirhams pour une famille. »

Et une fois sur place, les prix s’envolent davantage. Location de voiture Ă  1.000 dirhams la journĂ©e, appartements Ă  des tarifs exorbitants, tarifs touristiques appliquĂ©s de maniĂšre arbitraire


« Les MRE paient plus, et subissent plus d’arnaques. Ils en ont assez. », dĂ©plore Kherrati.

đŸ–ïž Un dĂ©sintĂ©rĂȘt qui touche aussi les Marocains locaux

Le malaise ne se limite pas à la diaspora. De nombreux Marocains vivant au pays boudent eux aussi les destinations touristiques nationales au profit de l’Espagne, du Portugal ou de la Turquie.

« LĂ -bas, ils trouvent des prix Ă©quivalents voire infĂ©rieurs Ă  ceux du Maroc, avec un meilleur service, plus d’infrastructures pour les enfants, moins de stress et plus de respect », explique le prĂ©sident de la FMDC.

📉 Une crise structurelle, pas conjoncturelle

Pour Kherrati, cette flambĂ©e des prix n’est pas un phĂ©nomĂšne passager, mais bien le symptĂŽme d’un dysfonctionnement profond :

« C’est devenu une mentalitĂ©. DĂšs qu’un fournisseur peut vendre plus cher, il le fait. Et ce, sans crainte, car le contrĂŽle des marchĂ©s a disparu. »

Il rappelle qu’avant 2010, deux instances rĂ©gulaient les prix et la fraude au niveau du ministĂšre du Commerce intĂ©rieur et de l’Agriculture.

« Ces structures ont disparu. Aujourd’hui, personne ne contrĂŽle. La fraude est devenue la norme. »

À cela s’ajoute une « inflation cachĂ©e », oĂč les produits sont rĂ©duits en quantitĂ© ou en qualitĂ©, sans que le prix ne baisse, crĂ©ant un sentiment de tromperie gĂ©nĂ©ralisĂ©e chez les consommateurs.

🚹 Une alerte sĂ©rieuse pour le tourisme marocain

L’absence des MRE cet Ă©tĂ© n’est pas seulement symbolique, elle est Ă©conomiquement prĂ©occupante. Les MRE figurent parmi les premiĂšres sources de devises du pays. Leur dĂ©saffection pourrait marquer un tournant durable dans les habitudes touristiques, avec des consĂ©quences Ă  long terme sur l’ensemble de l’écosystĂšme touristique.

« Le Maroc se vide de ses vacanciers traditionnels. Si rien n’est fait, ce n’est pas juste un Ă©tĂ© qu’on perd, c’est la confiance de toute une communautĂ© », conclut Kherrati.


📌 En rĂ©sumĂ© :

  • Les prix Ă©levĂ©s du transport et des services dissuadent les MRE de venir au Maroc.
  • Les Marocains locaux aussi se tournent vers l’étranger pour des vacances plus Ă©conomiques et de meilleure qualitĂ©.
  • L’absence de rĂ©gulation et de contrĂŽle favorise une logique spĂ©culative nuisible.
  • La dĂ©saffection des MRE est un signal d’alarme pour le secteur touristique national.

đŸ—Łïž À mĂ©diter : Le patriotisme ne doit pas ĂȘtre un ticket d’entrĂ©e Ă  tarif majorĂ©.
Le Maroc doit-il revoir sa politique d’accueil envers ses enfants de la diaspora ? Le dĂ©bat est ouvert.

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