⚽ Football féminin au Maroc : après le Mondial, quelle suite ?

L’été 2023 a marqué un tournant dans l’histoire du sport marocain. Pour la première fois, l’équipe nationale féminine participait à une Coupe du monde de football. Plus qu’une simple qualification, le parcours des Lionnes de l’Atlas a été une révélation nationale et une source de fierté collective. Mais près de deux ans plus tard, une question se pose : qu’a-t-on fait de cet élan ? Et surtout, que reste-t-il à faire ?


🇲🇦 Un Mondial historique… et symbolique

Le 30 juillet 2023, les Lionnes faisaient leur entrée sur la scène mondiale face à l’Allemagne, double championne du monde. Malgré une défaite inaugurale, l’équipe nationale a su se relever avec courage, décrochant deux victoires face à la Corée du Sud et la Colombie, et se hissant jusqu’en huitièmes de finale. Une performance inédite pour une sélection africaine novice.

Au-delà du résultat sportif, le parcours de l’équipe féminine a eu un impact considérable sur l’image du football féminin au Maroc :

  • Un engouement médiatique sans précédent.
  • Des audiences record pour les matchs des Lionnes.
  • Une visibilité accrue pour les joueuses, comme Ghizlane Chebbak ou Nouhaila Benzina (première joueuse voilée à disputer un match de Coupe du monde).

⚽ Et maintenant ? Le défi de la continuité

L’après-Mondial devait être l’occasion de transformer l’exploit en base solide pour le développement du football féminin au Maroc. Si des avancées sont réelles, de nombreux défis demeurent.

✅ Ce qui a été fait depuis 2023 :

  • Renforcement du championnat national féminin : Meilleure structuration de la D1 féminine, plus de professionnalisation dans certains clubs (AS FAR en tête).
  • Investissement dans la formation : Création d’académies régionales ouvertes aux filles ; intégration du football féminin dans des écoles de foot affiliées à la FRMF.
  • Visibilité médiatique accrue : Diffusion plus fréquente des matchs féminins (notamment de l’AS FAR en Ligue des Champions africaine).
  • Soutien royal et institutionnel : La Fédération royale marocaine de football (FRMF) a renouvelé son engagement envers le développement du sport féminin.

❌ Ce qui reste à faire :

  • Créer une vraie culture de soutien au foot féminin : en dehors des grands événements, l’intérêt du public reste marginal.
  • Améliorer les infrastructures locales : les filles continuent à s’entraîner dans des conditions très inférieures à celles des garçons.
  • Encourager les clubs masculins à développer des sections féminines : seuls quelques clubs professionnels le font sérieusement.
  • Renforcer l’encadrement technique : manque de coachs féminins formés, d’arbitres, de préparateurs physiques spécialisés.
  • Combattre les stéréotypes sociaux : le football reste perçu comme “un sport d’hommes” dans de nombreuses régions.

👧🏽 Le rôle central des jeunes filles et de l’école

Si le Maroc veut construire un futur durable pour son football féminin, cela commence dans les quartiers, les écoles, les terrains de proximité. Il est essentiel de :

  • Créer des compétitions scolaires mixtes ou féminines.
  • Former les professeurs de sport à l’encadrement de jeunes footballeuses.
  • Sensibiliser les familles à l’importance du sport pour les filles, comme levier d’émancipation et d’épanouissement.

🏆 Objectif CAN 2024 et Coupe du monde 2027 ?

L’équipe nationale féminine prépare activement les prochaines échéances, notamment la Coupe d’Afrique des Nations 2024, qui se jouera au Maroc. Un événement crucial pour entretenir la dynamique et élargir la base des supporters.

À plus long terme, le Maroc pourrait bien se positionner pour accueillir une future Coupe du monde féminine, en solo ou en co-organisation avec d’autres pays africains. L’ambition est là, mais elle doit s’appuyer sur un écosystème solide, inclusif et équitable.


🎯 Conclusion : ne pas laisser retomber la flamme

Le parcours des Lionnes de l’Atlas en 2023 a montré que le Maroc a le potentiel pour devenir une référence africaine du football féminin. Mais ce potentiel ne se concrétisera que si l’on mise durablement sur la formation, l’inclusion, les infrastructures et la visibilité.

Le foot féminin marocain a brisé des barrières, inspiré une génération, prouvé sa valeur. Il appartient désormais aux institutions, aux clubs, aux médias et à la société tout entière de prolonger cet élan.

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