Un fait divers qui s’est produit dans la nuit du 29 au 30 septembre 2023 à Nice, dans les Alpes-Maritimes. Un homme de 87 ans a tué sa femme de 88 ans, atteinte d’un cancer en phase terminale, en l’étranglant avec un câble électrique. Il a ensuite appelé les secours et a été placé en garde à vue puis en détention provisoire. Il aurait déclaré avoir agi par compassion pour abréger les souffrances de son épouse.
Le suicide assisté est l’acte par lequel une personne fournit à une autre personne les moyens de se donner la mort. L’euthanasie est l’acte par lequel une personne provoque intentionnellement la mort d’une autre personne, à sa demande ou non, pour abréger ses souffrances.
En France, l’euthanasie et le suicide assisté sont interdits par la loi. Depuis 2016, la loi Claeys-Leonetti permet aux patients en fin de vie de demander une sédation profonde et continue jusqu’au décès, associée à l’arrêt de tout traitement et à l’application de soins palliatifs.
En Europe, l’euthanasie et le suicide assisté sont autorisés dans quelques pays, sous certaines conditions. Par exemple :
Aux Pays-Bas, l’euthanasie est légale depuis 2001 pour les personnes majeures qui font la demande volontairement, qui souffrent d’une maladie incurable et qui sont dans une situation médicale sans issue. Depuis 2023, l’euthanasie est également possible pour les enfants de moins de 12 ans dans les mêmes circonstances.
En Belgique, l’euthanasie est légale depuis 2002 pour les personnes majeures ou mineures émancipées qui font la demande volontairement, qui souffrent d’une affection grave et incurable et qui sont dans une situation médicale sans issue. Depuis 2014, l’euthanasie est également possible pour les mineurs non émancipés dans les mêmes circonstances.
Au Luxembourg, l’euthanasie est légale depuis 2009 pour les personnes majeures qui font la demande volontairement, qui souffrent d’une affection grave et incurable et qui sont dans une situation médicale sans issue.
En Espagne, l’euthanasie est légale depuis 2021 pour les personnes majeures qui ont la nationalité espagnole ou qui résident en Espagne depuis plus de 12 mois, qui font la demande volontairement, qui souffrent d’une maladie grave et incurable ou d’une incapacité grave et chronique.
Au Portugal, l’euthanasie est légale depuis 2023 pour les personnes majeures qui font la demande volontairement, qui souffrent d’une lésion définitive ou d’une maladie incurable et fatale et qui sont dans une situation de souffrance intolérable.
En Suisse, le suicide assisté est légal depuis 1942 pour les personnes majeures qui font la demande volontairement, qui ont la capacité de discernement et qui agissent par elles-mêmes. L’euthanasie active reste interdite.
En Autriche, le suicide assisté est dépénalisé depuis 2022 pour les personnes majeures qui font la demande volontairement et qui ont la capacité de discernement. L’euthanasie active reste interdite.
La position de l’Église sur l’euthanasie est claire et constante : il s’agit d’un acte gravement contraire à la dignité de la personne humaine et au respect du Dieu vivant, son Créateur. L’Église défend le droit fondamental à la vie et à son inviolabilité, de la conception à la mort naturelle. Elle considère que l’euthanasie est un meurtre, même si elle est demandée par la personne concernée ou par ses proches, et qu’elle n’est pas justifiée par la compassion ou le soulagement des souffrances.
L’Église reconnaît cependant qu’il n’y a pas d’obligation de recourir à tous les moyens thérapeutiques possibles lorsque leur utilisation ne correspond pas au critère de proportionnalité du traitement. Elle admet qu’il est moralement acceptable de s’abstenir ou de suspendre l’utilisation de mesures qui ne font que prolonger artificiellement la vie, sans espoir de guérison ou d’amélioration. Elle appelle à accompagner les personnes en fin de vie avec des soins palliatifs et une assistance spirituelle.
L’Église s’oppose également au suicide assisté, qui consiste à fournir à une personne les moyens de se donner la mort. Elle affirme que le suicide est un acte grave qui offense Dieu, qui blesse la communauté des hommes et qui va à l’encontre du respect de soi-même. Elle invite à soutenir les personnes qui sont tentées par le suicide et à leur offrir une aide appropriée.
L’opposition de l’Église à l’euthanasie et au suicide assisté n’est pas seulement fondée sur des convictions religieuses, mais aussi sur des considérations anthropologiques et éthiques. Elle estime que ces pratiques portent atteinte à la valeur inaliénable de la vie humaine, à la solidarité entre les générations, au respect des plus faibles et des plus vulnérables, au sens du don de soi et du service, à la responsabilité des professionnels de santé et à la confiance dans le système médical.
