Mayotte est confrontée à une sécheresse exceptionnelle depuis plusieurs mois, qui affecte l’approvisionnement en eau potable de ses 310 000 habitants.
Depuis le 4 septembre, l’eau est coupée deux jours sur trois dans le département, ce qui pose des risques sanitaires et économiques.
Face à cette situation, l’État a décidé de prendre en charge les factures d’eau des usagers de septembre à décembre 2023, compte tenu de la dégradation du service rendu au public.
L’État a également prévu d’élargir la distribution de bouteilles d’eau gratuites, limitée à 50 000 personnes parmi les plus vulnérables, à environ 100 000 personnes grâce à des acheminements depuis La Réunion et l’Hexagone.
L’État a aussi annoncé le renforcement des effectifs médicaux et militaires sur place, ainsi qu’un dispositif d’aides aux entreprises touchées par la pénurie.
Pour résoudre la crise de l’eau à moyen terme, l’État envisage d’augmenter les capacités de production de l’usine de dessalement de Petite-Terre et d’accélérer la construction de nouvelles infrastructures hydrauliques.
La sécheresse à Mayotte est due à plusieurs facteurs, notamment :
- Un déficit pluviométrique important depuis décembre 2022, qui a réduit le niveau des retenues collinaires et des nappes phréatiques, qui assurent respectivement 80 % et 15 % de l’approvisionnement en eau de l’île.
- Une croissance démographique rapide, qui augmente la demande en eau d’environ 2000 m3 par an, alors que la capacité de production actuelle est inférieure à la consommation.
- Une dégradation du réseau de distribution, qui entraîne des pertes d’eau de l’ordre de 30 %.
- Un manque d’investissements dans les infrastructures hydrauliques, qui ne permet pas de diversifier les sources d’eau ni d’augmenter les capacités de stockage et de traitement.
Ces causes sont interdépendantes et aggravent la situation de pénurie d’eau à Mayotte.
Les habitants de Mayotte font face à une situation difficile à cause de la pénurie d’eau qui affecte le département depuis plusieurs mois. Voici quelques-unes des façons dont ils gèrent la crise :
- Certains habitants s’approvisionnent en eau auprès de sources naturelles, comme les rivières ou les puits, mais ces eaux ne sont pas toujours potables et peuvent être contaminées par des déchets ou des bactéries.
- D’autres habitants achètent de l’eau en bouteille ou en bidon, mais ces eaux sont souvent chères et insuffisantes pour couvrir les besoins quotidiens. Un marché parallèle s’est même développé, où des revendeurs proposent de l’eau à des prix exorbitants.
- Certains habitants bénéficient de la distribution gratuite de bouteilles d’eau par l’État, qui vise à atteindre environ 100 000 personnes parmi les plus vulnérables. L’État a également mis en place des citernes d’eau potabilisée et des rampes d’eau dans certains lieux publics.
- D’autres habitants s’adaptent en réduisant leur consommation d’eau au strict minimum, en se lavant moins souvent, en utilisant des seaux ou des bassines pour récupérer l’eau, en réutilisant l’eau de cuisson ou de lavage, etc.
- Certains habitants se mobilisent pour dénoncer la situation et demander des solutions durables à la crise de l’eau. Des manifestations, des pétitions, des campagnes de sensibilisation ont été organisées par des associations, des syndicats, des partis politiques ou des citoyens.
